Algérie - Revue de Presse

Bras de fer Nouakchott-Union africaine



L’ultimatum fixé pour le 6 octobre prochain par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS), lequel a exigé le retour à l’ordre constitutionnel en Mauritanie “par le rétablissement inconditionnel de M. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président de la République, dans ses fonctions”, n’a pas été du goût de Nouakchott, qui a rejeté cette injonction par la voix de députés favorables au coup d'État. En effet, ces derniers, majoritaires au Parlement, ont rejeté l'ultimatum de l'Union africaine (UA). Par la voix du député Sidi Mohamed Ould Maham, porte-parole des députés pro-putsch, il ont rétorqué : “Nous rejetons cet ultimatum parce qu'il ignore tout simplement la réalité dans le pays où les deux-tiers du Parlement, la quasi-totalité des maires élus et la majorité du peuple sont favorables au changement du 6 août.” Ne s’arrêtant pas là, il a déclaré que ses amis sont scandalisés par cet ultimatum qui “émane d'une institution censée servir la paix en Afrique et qui s'emploie au contraire à susciter la guerre civile et attiser les contradictions dans notre pays”. Pour étayer cette position, favorable aux putschistes, il a ajouté : “Nous avons l'exemple des solutions à l'africaine, au Zimbabwe et au Kenya, on aurait pu aller dans ce sens en Mauritanie mais, apparemment, notre pays est vu comme le maillon le plus faible.” Selon lui : “Le retour de l'ex-président au pouvoir est une ligne rouge à ne pas franchir.” Sidi Mohamed Ould Maham ira jusqu’à affirmer : “L'UA et le reste du monde doivent savoir que ce projet (du retour du président déchu) serait fatal pour la Mauritanie, l'ancien président étant une partie du problème. Son retour n'est pas négociable, tout le reste par contre peut être discuté.”
Il recommandera à l’UA de tenir compte de la feuille de route initiée par le Parlement et prévoyant une élection présidentielle dans 12 à 14 mois, précédée de journées de concertations ouvertes à toutes les forces politiques du pays et aux partenaires étrangers de la Mauritanie. Pour ce groupe de parlementaires, l’UA “doit reconsidérer ses injonctions et ses menaces”. Reste à savoir qu’elle sera la réaction de l’UA, qui avait à l’issue de sa réunion tenue à New York, en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, demandé instamment “aux États membres de l’Union africaine et à la communauté internationale dans son ensemble de considérer comme illégitimes et illégales toutes les actions et initiatives des auteurs du coup d’État destinées à faire échec à la restauration de l’ordre constitutionnel”. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a déclaré “nulles et de nul effet toutes les mesures de nature constitutionnelle, institutionnelle et législative prises par les autorités militaires et découlant du coup d’État du 6 août 2008”. Jusque-là, seul le Maroc s’est solidarisé avec le nouveau régime militaire en place à Nouakchott, à travers un message de soutien du roi Mohammed VI, au général Mohamed Abdel Aziz, chef de la junte.
Quant à l’Algérie, elle a réitéré récemment, par la voix d’Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, son souhait que les auteurs du coup d'État en Mauritanie “acceptent d'aller à la rencontre de la seule solution viable et juste, celle du retour à l'ordre constitutionnel”.


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