Brainstorming sur le football: Des maux à éradiquer

Le ministère de la Jeunesse et des sports organise aujourd'hui et demain, en collaboration avec la FAF, un brainstorming sur le football. Toute la famille du football sera réunie afin de proposer des solutions concrètes à même de sortir cette discipline de la crise dans laquelle elle se débat. Ce brainstorming se déroulera en atelier où des solutions seront proposées. Le MJS et la FAF ont invité l'ensemble des acteurs du football, qu'ils soient en exercice ou en retrait afin de réunir le maximum d'idées et de solutions. L'intention du ministère est, somme toute, louable. Cependant, la réflexion sur la situation du football a été engagée depuis plusieurs années. La solution consiste à se remettre au travail comme il a été recommandé lors des assises organisées durant les années 1990 et les nombreuses commissions de réflexion mises en place à cet effet. Autrement dit, les solutions sont connues. Les dernières recommandations remontent à l'année 2006 lorsque l'ancien entraîneur de l'équipe de France, Michel Hidalgo, qui avait travaillé avec des experts de la CAF, avait remis les conclusions de son travail sur le football algérien au MJS. Il y a une semaine, le technicien allemand, Peter Schnitteger (DT chargé de la formation), a établi un constat sur le football algérien. Avec sa longue et riche expérience en Allemagne et en Afrique, Schnittger a suggéré d'investir dans la formation et surtout de valoriser les formateurs. Aujourd'hui, la formation est négligée en Algérie et les formateurs sont peu considérés. Les responsables du football ne s'intéressent qu'aux résultats, inculquant aux joueurs l'esprit mercantile. Sans formation et sans développement dans le football, c'est inévitablement la médiocrité qui s'installe. En marginalisant les élites, ceux qui peuvent constituer une référence pour les générations montantes, c'est le football qui est livré à des aventuriers. Ce qui se passe aujourd'hui dans le football algérien est la conséquence de la marginalisation de ses élites. Le football algérien est devenu synonyme de violence et de corruption. La situation va de mal en pis et si elle persiste, elle aboutira à une issue fatale. La corruption est on ne peut plus transparente. Des matches sont arrangés au su et au vu de tout le monde. La fin du championnat est carrément faussée. Il est clair que les dirigeants auteurs de ces actes ne se soucient ni de la formation ni du développement du football. Ils agissent dans l'impunité, alors qu'ils sont supposés être des éducateurs. En termes plus clairs, les deux journées du brainstorming n'aboutiront à des solutions concrètes qu'à la condition de changer les mentalités, c'est-à-dire faire appel à d'autres dirigeants au sens noble du terme. Les actuels dirigeants du football algérien ont atteint leur degré d'incompétence pour reprendre les propos d'un observateur. Ils ne sont pas capables d'apporter des solutions allant à l'encontre de leurs intérêts. Des intérêts qui ont fait du football un sport de violence et de pratiques malsaines. A ce rythme, il n'est pas à écarter que des morts seront déplorés dans des stades de football dans un proche avenir.