Brahimi : « Nous allons avoir une méga-Somalie »

Lakhdar Brahimi est pour la création d'une nouvelle République en Syrie dont la « nature » sera définie par les Syriens eux-mêmes. « A mon humble avis, cela doit finir dans un nouvel ordre républicain démocratique non sectaire en Syrie ouvrant la voie à ce que j'appelle la nouvelle République de Syrie », déclare l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe dans un entretien à la chaîne de télévision publique suisse (RTS). « Il appartiendra à tous les Syriens de décider quel est cet ordre nouveau qui va prévaloir dans leur pays et quelle sera la nature de la nouvelle République qui verra le jour » dit-il, appelant à « un règlement rapide » du conflit qui a causé la mort d'environ 126.000 personnes depuis mars 2011, dont 35% sont des civils. A défaut, prévient-il, « nous allons avoir (...) une méga-Somalie (...) avec des chefs de guerre, des émirs de toutes sortes et des seigneurs de la guerre qui vont se diviser le pays ». Et Genève 2 prévue le 22 janvier ' « Il y aura une délégation du gouvernement et une des représentants de l'opposition qui parlent ensemble pour créer un exécutif nouveau qui exercera en principe tous les pouvoirs pendant une période transitoire à déterminer », répond-il, déplorant que les deux parties ne soient pas pour le moment prêtes à parler d'un cessez-le-feu qui « faciliterait » cette réunion à laquelle il souhaite convier l'Iran et l'Arabie saoudite. Sur le terrain, la guerre continue. Dans le centre de Damas, un kamikaze s'est fait exploser dans un quartier commerçant. Bilan : 5 morts, 17 blessés. Dans la ville historique de Maâloula, à 55 km au nord de Damas, douze religieuses ont été contraintes par des rebelles du Front al Nosra à quitter leur couvent. Ils les ont forcées à les suivre vers Yabroud, plus au nord, une région qui serait le prochain objectif de l'armée.Le nord Liban s'embraseMalgré un déploiement conséquent de l'armée et des forces de sécurité à Tripoli, la capitale du Nord Liban, les affrontements ont repris. Notamment en soirée, entre les quartiers rivaux Bab el-Tebbaneh à majorité sunnite et de Jabal Mohsen à majorité alaouite. D'où la décision du Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati de déclarer Tripoli zone militaire sous contrôle de l'armée pour une période de six mois. Des renforts militaires ont été envoyés dans la ville afin de rétablir le calme dans cette ville où les tensions confessionnelles entre les deux communautés sont attisées par le conflit syrien. Au moins 10 personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées depuis samedi dans les violences. Dans la région, on réalise que depuis la conclusion de l'accord préliminaire sur le nucléaire iranien et l'annonce de la réunion de Genève, les événements s'accélèrent.