Algérie

Brahimi l'Onusien !



Brahimi l'Onusien !
À peine nommé, le diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, vient de faire connaissance avec la mauvaise foi politique des acteurs de la crise syrienne. Critiqué d'emblée par l'opposition syrienne, le nouveau médiateur onusien est prévenu : il n'aura aucun état de grâce.
La bonne nouvelle pour ce diplomate chevronné est que sa désignation a fait le consensus entre les différents protagonistes. Occident, Russie, Chine, pays arabes et Damas ont salué ce choix. La mauvaise nouvelle est que la tâche de Brahimi s'annonce 'mission impossible" tant les divergences entre ces mêmes protagonistes sont abyssales.
Car on ne voit pas comment Lakhdar Brahimi va pouvoir contenter les uns et les autres. D'abord, Washington qui a fait un lobbying du diable pour le convaincre d'accepter après plusieurs refus de sa part. Brahimi, qui coulait des jours paisibles, avec une aura intacte, va devoir mettre sur la balance sa réputation à un âge où l'on aspire à des missions sans risques diplomatiques majeurs. D'autres avant lui, on pense au Suédois Hans Blix, ancien chef des inspecteurs de l'ONU sur le nucléaire irakien qui s'est avéré introuvable, ont vu leur carrière internationale broyée par les puissances occidentales qui leur reprochaient d'avoir contrarié leurs projets par une droiture morale et une intégrité diplomatique irréprochable.
Ensuite, les pays arabes voient en Lakhdar Brahimi un allié des monarchies, parent par alliance de la dynastie hachémite de Jordanie, et ayant ses entrées aussi bien à Riyad qu'à Doha. L'Arabie Saoudite, avec son obsession iranienne, et le Qatar, avec ses nouvelles intentions islamo-stratégiques, pensent qu'il leur sera plus conciliant que ne l'a été Kofi Annan qui vient de laisser une partie de sa réputation de négociateur dans les faubourgs de Damas. Le problème pour Brahimi est que la Russie et la Chine pensent de même et croient que Brahimi, l'Algérien, ne serait pas un pantin désarticulé par les velléités de puissances des Occidentaux.
Enfin, nous concernant, le choix de Brahimi est certainement le pire qui soit. On voit mal ce diplomate tourner le dos aux stratégies d'expansion orientales des Occidentaux. Comme on le voit mal pouvoir intégrer l'Iran, acteur incontournable dans la région, dans le processus de résolution de la crise syrienne. Comme on le voit mal être le dernier avocat impartial de Bachar al-Assad. En somme, tout l'inverse de ce qu'est la position diplomatique algérienne. n


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