Brahimi a « de nouvelles idées » Syrie

L'envoyé de spécial de l'ONU et de la Ligue arabe savait la tâche difficile. La violation prévisible de son plan de paix, prévoyant un cessez-le feu durant l'Aïd Al Adha, tant par l'opposition armée (groupes islamistes et Armée syrienne libre) que par l'armée syrienne, est venue confirmer la difficulté d'une mission que l'émissaire international entend néanmoins mener à bon terme, avec pour objectif : une solution politique acceptée par toutes les parties. Selon un diplomate à l'ONU, l'émissaire international prépare de nouvelles idées qu'il doit présenter en novembre au Conseil de sécurité, afin d'amener le président Bachar Al Assad et l'opposition syrienne à la table des négociations. Peu d'informations ont filtré sur cette nouvelle démarche. Mais dans les coulisses, l'ONU met au point des plans pour mettre rapidement en 'uvre une force de maintien de la paix ou d'observation si une trêve est décidée. Elle dispose également d'équipes et de matériel humanitaires prêts à être envoyés dans les villes d'Alep, Idleb et Homs. L'autre souci : M. Lakhdar Brahimi doit persuader les Etats clés du Moyen-Orient de « ne pas fournir d'armes aux rebelles », mais pas avant de s'assurer de l'appui de la Russie et de la Chine, principaux alliés de Damas, qui ont déjà mis leur veto à trois résolutions au Conseil de sécurité. Pour ce faire, le médiateur international reprend son bâton de pèlerin, cette semaine en direction de ces deux pays, après une tournée « infructueuse » au Moyen-Orient. Il est attendu, aujourd'hui, à Moscou pour tenter de convaincre les dirigeants russes de lever leur oppositionà une action du Conseil de sécurité. Réussira-t-il à les convaincre ' Dans le cas contraire, il y a fort à parier que les Etats-Unis, aidés par la Turquie, l'Arabie Saoudite et le Qatar, renforcent leur soutien aux rebelles mettant ainsi en échec toute solution pacifique au conflit. Accusés par le gouvernement syrien d'avoir violé, les premiers, le cessez-le-feu, les rebelles ont d'ores et déjà qualifié de « mort-née » l'initiative M. Brahimi. Devant l'impasse, un autre diplomate à l'ONU a indiqué que « le processus politique ne débutera pas avant qu'Assad et l'opposition se soient tellement battus qu'ils n'aient plus d'autre choix ».