Algérie

BP pose le préalable de l'amélioration des conditions de sécurité Projets d'In Salah et In Amenas


BP pose le préalable de l'amélioration des conditions de sécurité Projets d'In Salah et In Amenas
L'attaque terroriste de Tiguentourine en janvier dernier continue à faire des émules. Ses effets sur l'industrie pétrolière algérienne commencent à se faire ressentir. Le Groupe pétrolier britannique BP exige une amélioration des conditions de sécurité sur les sites comme préalable à la réalisation des projets entamés ou en voie de l'être. Selon une source de la Sonatrach relayée par l'Agence de presse algérienne (APS), BP a revendiqué officiellement de son partenaire algérien «des conditions de sécurité performantes» pour poursuivre ses investissements dans les délais impartis. Les projets qui seraient directement touchés par ces préalables britanniques seraient ceux d'In Salah et In Amenas. «Officiellement pour nous, BP n'a rien reporté, car ils ne nous ont rien notifié (...) ce qu'ils ont demandé officiellement, c'est l'amélioration des conditions de sécurité. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuons à faire», a déclaré cette source à l'APS. La source algérienne, qui a rapporté cette information, a par la même démenti un quelconque report. Du moins pas pour le moment.
Selon un site économique spécialisé, le «report» des projets est bien réel. Pour preuve, Petrofac, société britannique de services pétroliers, a annoncé des bénéfices en baisse pour cause de retard des travaux. La société britannique a signé en avril 2011 un contrat de 1,1185 milliard avec la société In Salah Gas (ISG) une joint-venture Sonatrach, British Petroleum (BP) et Statoil, pour la seconde phase de développement des gisements du sud d'In Salah. «Comme indiqué dans nos résultats 2012, à la suite de l'attaque terroriste qui a eu lieu en Janvier 2013 sur le site gazier d'In Amenas, nous avons, à la demande de nos clients, évacué notre personnel des champs du sud d'In Salah pour une durée temporaire», a indiqué le Directeur Exécutif de Petrofac, Ayman Asfari. «Nous nous attendions à reprendre les activités sur le site rapidement. Mais à la lumière de récentes discussions avec nos clients, la reprise des opérations sur le site n'aura lieu qu'au cours de la seconde moitié de 2013. Cette reprise tardive entraîne un report significatif des recettes et des bénéfices de 2013 à 2014.» Mais, précise-t-il toutefois, ceci n'aura pas d'incidence sur les marges bénéficiaires attendues. Début mai, le
P-dg de BP, Robert Dudly, a déclaré à des analystes que «des progrès importants ont été réalisés sur nos projets qui vont démarrer en 2014, même si le calendrier de nos projets à In Salah et In Amenas en Algérie est en cours de réévaluation, suite à l'incident tragique d'In Amenas en janvier».
Le Groupe britannique a, selon la source algérienne, «effectivement dit que si les conditions de sécurité ne s'amélioraient pas fondamentalement, nous pourrons retarder certains investissements», a-t-on rapporté de même source. Sonatrach a répondu à son partenaire britannique que la sécurité des sites pétroliers et gaziers en Algérie a été considérablement améliorée. «Nous avons dit à notre partenaire qu'aujourd'hui nous avons des conditions de sécurité optimales. La preuve, on a beaucoup de sociétés qui sont retournées travailler en Algérie», après l'attaque terroriste de Tiguentourine. Les autorités algériennes ont, rappelons-le, dès le mois de mars, chargé des agents de sécurité de l'Etat de protéger les sites économiques détenus par des étrangers malgré les réticences.
Interrogé sur la condition de BP d'assurer elle même la sécurité de ses sites en faisant appel à des sociétés de gardiennage étrangères, la même source a été formelle.
Les autorités algériennes refusent que le Groupe britannique assure lui-même la sécurité de ses sites par le biais de sociétés de gardiennage étrangères. Elle précisera que l'Algérie ne pouvait accepter une condition touchant à sa propre souveraineté. «Nous sommes favorables à toute idée qui ne pourrait pas toucher à notre souveraineté. Mais, d'un autre côté, nous sommes conscients qu'il faut améliorer les conditions de sécurité de manière à préserver les vies humaines quelles qu'elles soient», a-t-elle dit.
Selon une source responsable à BP, citée par des agences de presse, le Groupe britannique «cherchait en effet un deal pour obtenir de nouveaux avantages du gouvernement algérien, évoquant l'augmentation de ses dépenses avec la hausse des primes d'assurance de ses employés» après de l'attaque de Tiguentourine.
Les Algériens continuent, cependant, à croire que les Britanniques n'ont aucune raison valable pour reporter les échéances des projets.
G. H.
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