Algérie

BP espère enfin une embellie Après 18 mois d'orages



Dix-huit mois après la catastrophe du golfe du Mexique qui a failli le couler, le géant pétrolier britannique BP vient d'engranger plusieurs bonnes nouvelles qui lui redonnent un peu d'air malgré les interrogations persistantes sur son avenir.Evénement exceptionnel pour un groupe souvent délaissé par les investisseurs, le titre BP s'est retrouvé plusieurs fois cette semaine en tête des hausses du Footsie-100, l'indice vedette de la Bourse de Londres.
Il faudra attendre les résultats trimestriels du groupe, mardi prochain, pour savoir si l'embellie se confirme. Et la menace d'une prise de contrôle par un prédateur n'est pas totalement écartée, BP ayant perdu un tiers de sa valeur depuis l'explosion de la plafeforme Deepwater Horizon le 20 avril 2010. Les suites de cette catastrophe, qui a fait onze morts et provoqué la pire marée noire jamais survenue aux Etats-Unis, n'ont donc pas fini de hanter le groupe. Mais le dossier a connu lundi un tournant peut-être décisif avec l'annonce d'un versement de 4 milliards de dollars par l'américain Anadarko, propriétaire à 25% du gisement exploité par la plateforme. La somme va alléger d'autant la facture de 20 milliards de dollars provisionnée par la major britannique pour le fonds spécial destiné à dédommager les victimes de la catastrophe. Ce règlement à l'amiable a été salué par les analystes comme une victoire significative pour BP car il conforte sa théorie de responsabilité partagée mise en avant pour limiter l'amende que doit encore lui infliger la justice américaine. Pour Jonathan Johnson, de la maison de courtage Killik, le groupe pétrolier vient de franchir un obstacle important sur la voie d'un retour à la normale. La décision d'Anadarko met aussi la pression sur deux autres acteurs majeurs du dossier, l'américain Halliburton (constructeur du coffrage en ciment du forage) et le suisse Transocean (propriétaire de la plateforme), qui ont rejeté jusqu'à présent toute idée de compromis avec BP. Autre développement favorable côté américain, le groupe vient d'être autorisé à participer à la mise aux enchères de licences d'exploration dans le golfe du Mexique prévue en décembre.BP bénéficie simultanément d'un retour en grâce dans son pays : son directeur général Bob Dudley a ainsi pu s'afficher le 13 octobre aux côtés du Premier ministre David Cameron, qui saluait l'annonce de nouveaux investissements équivalents à 5 milliards d'euros en mer du Nord. Avant de pouvoir engager de nouveaux forages en eaux profondes, BP a néanmoins dû donner des garanties supplémentaires en matière de sécurité afin de répondre aux vives inquiétudes des écologistes. Pour certains experts, cet investissement massif dans une zone de production plutôt sur le déclin a aussi mis en exergue les difficultés de la major à sécuriser de nouvelles ressources. Un problème qui a empiré depuis le fiasco de son projet d'alliance avec le groupe russe Rosneft pour l'exploration d'un immense territoire de l'Arctique. Cet échec a été considéré comme un revers personnel pour M. Dudley, propulsé à la tête de la compagnie il y a un an après en avoir notamment dirigé les opérations en Russie. Il est affaibli pour avoir sous-estimé les risques qu'il y avait à court-circuiter les puissants actionnaires russes de TNK-BP, la coentreprise de BP en Russie. Ceux-ci réclament désormais 9,5 milliards de dollars à leur partenaire pour le préjudice subi. Après l'effondrement de son projet avec Rosneft, on attend encore de BP une stratégie de croissance convaincante, soulignent les analystes de la banque d'investissement américaine Jefferies, selon lesquels les projets actuels du groupe en Inde ou en Irak restent insuffisants pour garantir son avenir.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)