On pensait que l'ennemi du pouvoir était l'abstention, de plus en plus importante lors des récentes consultations électorales, voilà qu'on agite le spectre du boycott pour tenter gauchement de convaincre les non-convaincus.Faire barrage aux partis qui appellent au boycott de l'élection présidentielle semble être le leitmotiv des chargés de la mission de réussir le rendez-vous d'avril prochain.Au-delà du fait que ce soit un droit de prendre part, comme de boycotter une élection, et que l'Etat se doit de respecter le choix des citoyens, dire, dès aujourd'hui, que les boycotteurs n'auront pas le droit à l'expression est contraire à la liberté d'expression politique et pacifique.On n'oblige pas les gens à aller voter et on n'interdit pas aux gens d'exprimer librement leurs opinions, tout comme on ne peut interdire aux lièvres de faire leur folklore durant la campagne électorale.Le pouvoir, qui avait pourtant tiré la sonnette d'alarme, du temps deYazid Zerhouni, quant à l'importance du phénomène de l'abstention, se trompe de cible. Au lieu de chercher les raisons objectives de ce phénomène, il préfère la fuite en avant, en faisant, cette fois-ci, la chasse aux boycotteurs.D'ici avril, le cercle des déçus, des indécis ou des indifférents risque de s'agrandir, au regard de l'indigence du débat politique et de certaines candidatures qui frisent le ridicule, force est de s'attendre à un fort taux d'abstention. Le pouvoir serait tenté de pointer du doigt les boycotteurs, lesquels ne se priveraient, certainement pas, de s'apparenter à une telle "performance". Mais le problème est ailleurs.Même si, par le passé, le pouvoir a été accusé d'avoir gonflé les taux de participation, personne n'est dupe pour constater le fossé entre la réalité et les chiffres. Les seules fois où les Algériens sont allés réellement voter en masse, ce fut pour le référendum d'autodétermination en juillet 1962, et en novembre 1995 pour l'élection de Liamine Zeroual à la tête de l'Etat.Il ne servirait à rien de jongler avec les chiffres, ou de bourrer les urnes, comme il serait vain de museler les boycotteurs. C'est au pouvoir de convaincre les gens de la nécessité d'aller voter et surtout de la crédibilité du scrutin. Car, pour le moment, ce n'est pas le cas.NomAdresse email
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Posté Le : 30/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Azzeddine Bensouiah
Source : www.liberte-algerie.com