Algérie

Bouzeguène : Le dispensaire en pleine décrépitude



L'unique dispensaire du chef-lieu de la commune et daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, est dans un état d'abandon total.Jadis fierté du secteur de la santé dans la région, aujourd'hui, il suscite une grosse déception parmi la population. «Construit à la fin des années 1960, il a permis d'accueillir, pendant plusieurs années, tous les patients des quatre communes de la daïra qui venaient se soigner lors des consultations qui se tenaient deux fois par semaines grâce à des médecins étrangers qui venaient de l'hôpital d'Azazga», rappelle un homme d'un certain âge.
La structure offre un piteux visage. Les murs sont décrépis. Le béton s'effrite, laissant apparaître à certains endroits les ossatures métalliques. La boiserie est complètement décomposée. Le dernier coup de peinture remonte à 1970, se souvient encore notre témoin. Les barrières métalliques sont tordues et rongées par la rouille. Le dispensaire est entouré de ronces et d'herbes sauvages.
Des infiltrations d'eau pluviale ont abîmé les plafonds et les murs. Il n'existe pas de grillage de sécurité entre la salle de soins et l'extérieur et ainsi, la cour est transformée en parking. Un employé de cette structure de santé déplore : «Les escaliers qui donnent sur la rue sont devenus un lieu de réunion des jeunes qui s'adossent au mur de la salle de soins et nous sommes constamment dérangés dans notre travail. Les malades le sont encore plus.» Des traces d'huile de vidange automobile répandue sur les marches sont visibles. Mais, cet acte n'a pas réussi à faire éloigner les intrus, se plaît-on à dire.
La démission des structures de l'Etat quant à l'entretien de ce dispensaire est criante. «Il n'y a ni femme de ménage, ni gardien, ni agent d'accueil. Pourtant, malgré ce tableau noir, plus de 150 personnes sont prises en charge chaque jour pour des soins infirmiers, des consultations médicales, des soins dentaires, la vaccination, le planning familial et les consultations psychiatriques», constate un homme en blouse blanche. Le citoyen, par incivisme, contribue à ce triste décor, le grillage a été enlevé et les piquets en acier cisaillés à la tronçonneuse


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