Algérie - Bouzguene

Bouzeguène Du miel du village Ahrik



Bouzeguène Du miel du village Ahrik
Publié le 17.08.2023 dans le Quotidien l’Expression
Par Kamel Boudjadi

La fête du miel et de l'abeille, organisée traditionnellement par le village Ahrik, à la commune et à la daïra de Bouzeguène, revient dans sa 9ème édition à partir d'aujourd'hui afin de s'étaler tout au long du week-end. Selon les organisateurs, une cinquantaine d'exposants prennent part à la manifestation, notamment les artisans. Pour l'occasion, les organisateurs, en collaboration avec les élus et les autorités locales de Bouzeguène, ont également concocté un riche programme se déclinant en diverses activités culturelles et sportives. Des conférences traitant des techniques et des méthodes de développement de la filière seront également animées par les experts des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou.

La fête s'est, au fil des années, imposée comme l'un des plus important rendez-vous économiques du secteur apicole. Les apiculteurs comptent beaucoup sur cet événement, très connu et fortement marqué pour faire connaître leur produit et surtout en vendre quelques quantités. La manifestation tombe à point nommé d'ailleurs, car les apiculteurs viennent juste de recueillir leur récolte. Pour cette année, d'aucuns auront remarqué que le «butin» n'est pas riche à cause des conditions climatiques, qui ont fait que les pluies ont tardé à venir, ce qui a réduit la collecte des abeilles. Toutefois, les éleveurs considèrent qu'ils ont connu pire.

Deux autres inconvénients ne manqueront nullement d'être soulevés avec insistance par les professionnels du domaine mais surtout par les consommateurs. D'abord, comme à l'accoutumée, ces derniers soulèvent le point des prix pratiqués et qui ne permettent guère de consommer du miel dans notre pays. Les chiffres n'existent pas, mais les connaisseurs estiment la consommation de l'Algérien en miel est de seulement quelques grammes par an. Un piètre constat pour un pays doté par Dieu d'une nature exubérante. Outre la nature, la filière apicole est considérée comme un créneau qui attire l'attention des pouvoirs publics, notamment les services agricoles qui n'ont pas cessé d'accompagner les apiculteurs par des stages et des formations très poussées. D'ailleurs, les apiculteurs sont, selon les observateurs, les plus professionnels parmi les agriculteurs en général. L'autre question souvent soulevée et qui reste, hélas, jusqu'à présent, sans réponse efficace, est incontestablement la qualité, qui fait face à une sauvage contrefaçon. Selon les apiculteurs, ce problème d'imitation ne trouve pas de solution parce que tout simplement, il n'existe pas un circuit de vente organisé, outre la rareté des laboratoires de certification à même d'aider les services de contrôle à effectuer leur travail de lutte contre ce fléau. Aussi, cette fête d'Ahrik ne doit aucunement être ratée afin d'alerter encore et encore sur ces problèmes qui empêchent le miel algérien de se frayer un chemin sur les places internationales, malgré sa qualité.

Kamel BOUDJADI



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