Il y a 138 années, un certain 11 août 1871, brûlaient toutes les maisons du village de Taourirt, dans la région de Bouzeguène.
Le brasier était immense en représailles à la résistance des habitants qui se sont battus comme des forcenés face à l'artillerie de l'armée française. Un peu d'histoire : les Ath Kaci Tamda Lebladh qui régnèrent en maître sur la Haute Kabylie, durent un jour assassiner un lieutenant de l'armée française venu réclamer, comme toujours, les impôts auprès de la population. Leur forfait accompli et s'attendant à des représailles, ils prirent la fuite en direction du sud-est, en longeant l'oued Sébaou, vers Boubhir, puis le versant menant vers l'oued Sahel. La riposte du commandement militaire ne s'est pas fait attendre. Un détachement militaire, fortement armé, renseigné sur la direction prise par les fuyards se mit à la poursuite des Ath Kaci. Arrivés au lieudit Bouyakoub, une enclave, à mi-chemin entre les Illoulen et les Ath Yedjer, ils s'installèrent afin de réunir les informations sur la direction prise par les Ath Kaci. Ils ne tardèrent pas à le savoir par l'intermédiaire d'un traître qui les renseigna et qui resta même avec eux pour les guider dans la meilleure direction. Leurs tentatives de pénétrer le village furent repoussées par les villageois aidés par les Ath Kaci. La position du village, perché sur un sommet comme une citadelle, permet une meilleure riposte en lançant des avalanches de rochers et de meules de moulins. Durant le mois de juillet, les combats se succédaient sans résultats pour les français qui durent changer de tactique et l'acheminement de nouveaux renforts. Ils choisirent de prendre le village par le versant nord.Les villageois, sachant qu'ils ne résisteront pas longtemps face à cette nouvelle stratégie, durent abandonner le village avec tous leurs biens. Les Français prirent le village de Taourirt mais n'y trouvèrent personne. Les villageois s'étaient repliés en direction du village des Aït Salah mais avec l'installation d'un mur défensif au niveau de Tabouchitcht. En attendant de poursuivre les combattants de la résistance, les Français mirent en application la politique de la terre brûlée. Ils mirent l'étincelle à chaque maison et à chaque parcelle de cette terre nourricière. Le soleil venait juste de se coucher qu'un brasier prenant l'apparence d'un volcan en irruption, éclaira les ténèbres de la nuit. Le feu dura toute la nuit. Le lendemain, les militaires français quittèrent les lieux, laissés dans la désolation. Pour les villageois de Taourirt, il ne restait plus rien. Ils durent payer le fruit de leur résistance. Aujourd'hui, tous les villageois se posent cette question : « Techfidh Asmi thargha Thaourirt ' »
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Posté Le : 11/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Lies Adli
Source : www.elwatan.com