Algérie

Bouterfa : «La loi de 2002 est un échec»




Nourredine Bouterfa marque ainsi ses différences avec l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui était, rappelons-le, à  l'origine de cette loi 02/01 du 5 février 2002 qui invitait les investisseurs étrangers et privés à  produire et distribuer de l'électricité en Algérie. Depuis la promulgation de cette loi, seul le projet de la centrale électrique de Hadjret Ennous (Tipaza) de l'émirati Mubadala Development, a vu le jour dans le cadre de la volonté du gouvernement de libéraliser le marché de l'électricité. Mais il ne s'agit aucunement d'une libéralisation au sens propre du terme, puisque «l'électricité produite à  Hadjret Ennous est achetée par nos sociétés de distribution affiliées à  la Sonelgaz», a ajouté M. Bouterfa.
En s'écriant, hier sur les ondes de la Radio algérienne, que «c'était un échec» que cette tentative de libéraliser le marché, le PDG de Sonelgaz a pour une fois résumé le bilan de cette ouverture «déguisée» du marché de l'électricité aux étrangers. Mais qu'est-ce qui justifie cet échec ' «Quand les prix sont administrés et fixés par une loi, les investisseurs étrangers et privés finiront par se décourager», explique M. Bouterfa. «La seule expérience que nous comptabilisons dans ce cadre est celle de la centrale de Hadjret Enouss qui a mobilisé des investisseurs étrangers, mais globalement c'est une politique non réussie. Il ne s'agit donc pas d'une libéralisation», estime le même responsable, qui admet dans la foulée que même les deux partenariats montés – avec la société SKS à  Skikda et avec SKB à  Berrouaghia – «ne peuvent s'inscrire dans le cadre d'une libéralisation du marché au sens propre du terme». Pour ainsi dire, la loi de février 2002, relative à  l'électricité et à  la distribution du gaz par canalisations s'avère un échec incontestable, quelques années seulement après sa promulgation. Cette loi est venue, rappelons-le, supprimer le monopole de fait exercé jusque-là par Sonelgaz, en ouvrant le secteur de l'électricité et du gaz à  la concurrence. Ainsi, le segment production d'électricité est ouvert officiellement à  l'investissement privé, national ou étranger.
Dans la foulée, le premier responsable de Sonelgaz, répondant à  une question relative aux tarifs de l'électricité, a affirmé : «Si nous étions dans un marché libre, la révision à  la hausse serait inévitable. Mais puisque le marché n'est pas libre, le gouvernement a décidé, depuis 2006, de garder les prix inchangés et d'octroyer au groupe les ressources nécessaires pour son programme d'investissement.» En d'autres termes, Sonelgaz est incapable de revendiquer une quelconque hausse des tarifs du moment que le gouvernement mobilise les moyens financiers nécessaires à  ses investissements. Les projets inscrits au programme de l'actuel quinquennat devraient générer un volume de production de 2500 mégawatts. «D'ici 2020, les projets et les investissements du groupe nécessiteront
3000 milliards de dinars, soit 300 milliards chaque année», a fait remarquer le PDG de Sonelgaz. Pour lui, la décision de l'Etat d'octroyer des crédits bonifiés sur 20 ans servira de couverture financière au groupe afin de concrétiser ses investissements.


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