Le chef de l’État pourrait même faire appel à certains ministres en exercice pour obtenir le quorum des deux chambres du Parlement. C’est-à-dire, il devra avoir sur les 533 parlementaires, dont 389 députés et 144 sénateurs, trois quarts des voix, soit 400 votes favorables à sa démarche, afin d’éviter tout scénario qui pourrait contrarier son projet.Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, va incessamment procéder à la désignation de quelque 11 parlementaires du tiers-présidentiel au Sénat. Jouant à la course contre la montre, d’une part, et à la diversion contre une dissidence acharnée contre un troisième mandat, d’autre part, le chef de l’État devra, dans la perspective de la révision de la Constitution, obtenir le quorum des deux chambres du Parlement et ce, en s’appuyant sur l’alliance présidentielle, composée du Front de libération nationale (FLN), du Rassemblement national démocratique (RND) et du Mouvement pour la société et la paix (MSP). Mais aussi de quelques députés et sénateurs indépendants, par ailleurs proches du cercle présidentiel et, bien évidemment, de ce tiers qui fait défaut à cause des postes à pourvoir.
Du coup, sur les 533 parlementaires dont 389 députés et 144 sénateurs, Bouteflika devra obtenir trois quarts des voix dans les deux chambres, soit 400 votes favorables à sa démarche, afin d’éviter tout scénario qui pourrait contrarier son projet. Surtout que le premier magistrat du pays compte beaucoup sur le Parlement pour réviser la loi fondamentale du pays pour briguer un troisième mandat et prendre de court ses concurrents. Si concurrents il y a et si l’élection n’est évidemment pas plombée, comme le redoutent certaines formations politiques de l’opposition. Selon des sources concordantes, le président de la République pourrait faire appel à certains ministres en exercice pour constituer le tiers-présidentiel au Sénat, et par ricochet, procéder à un lifting dans l’Exécutif. Une tâche qu’il confiera, sans doute, au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui fera appel à son tour, à des ministres technocrates pour dégripper la machine dans certains secteurs qui souffrent dans la gestion et l’avancement des grands chantiers chers à Bouteflika.
Même si nos sources n’avancent pas une liste officielle, on parle de certains ministres proches du président, également d’anciens ministres et d’ambassadeurs récemment rappelés dans le cadre du mouvement ordinaire. Aussi, Bouteflika pourrait faire appel à d’anciennes personnalités qui jouissent d’une grande confiance auprès du président du Sénat et son homme de confiance qui incarne le tiers-présidentiel, en l’occurrence Abdelkader Bensalah. Cela va sans dire que Bouteflika devra assainir ce mode d’emploi avant que l’alliance présidentielle ne fasse sa grand-messe dans les tout prochains jours, sachant que cette même alliance ne sait plus sur quel pied danser.
En effet, depuis l’annonce, par l’ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, de la révision de la Constitution et la crise interne et explosive du parti islamiste de Soltani – avant qu’Ouyahia n’annonce la vraie couleur – les choses sont certes compliquées pour le président et les milliers de comités de soutien en veille depuis 2004 et qui se sont peu à peu “réactivés” pour les besoins de la galerie et de contrer toute forme de dissidence au sein des organisations de masse, comme l’UGTA, l’Onem, l’Onec, etc. La dernière en date, la tentative de récupération par les islamistes des Scouts musulmans
algériens.
Et si Bouteflika compte sur les parlementaires pour apporter les dernières retouches en passant par l’amendement de la Constitution, c’est notamment à cause de l’impossible scénario d’un référendum et pour plusieurs raisons. Pour preuve, le concerné, donc Bouteflika, ne s’est même pas encore prononcé sur la question. Exclu par le cercle présidentiel, par les partis de l’alliance présidentielle et bien d’autres formations politiques qui dominent l’échiquier politique national, le référendum n’arrangerait pas la démarche du président, une première depuis l’indépendance de l’Algérie.
Du coup, une fois la voix des deux chambres acquise, il ne lui reste que le Conseil constitutionnel pour peaufiner la copie à envoyer pour adoption. À moins que le président “cuisine” dans le silence le scénario d’un référendum. La voie parlementaire semble se dessiner à la faveur de la désignation du tiers-présidentiel au Sénat.
Posté Le : 08/10/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farid Belgacem
Source : www.liberte-algerie.com