Algérie

Bouteflika, un candidat affaibli pour un régime finissant



Bouteflika, un candidat affaibli pour un régime finissant
La candidature de Bouteflika, un homme amoindri et affaibli physiquement, renvoie l'image d'un régime finissant, en mal de s'imaginer un continuum sans la présence physique de ses mentors.Le printemps a cédé à l'hiver. Des hommes au crépuscule de leur vie ont décidé de farder des couleurs sombres de l'hiver une Algérie demandeuse de clarté, de transparence et de libertés. Certains diront pourquoi user du pluriel lorsqu'il s'agit que de Bouteflika, mais ils ignorent ou feignent d'ignorer qu'on n'est pas devant l'expression d'un hégémonisme monarchique où le chef a les pleins pouvoirs ? la faible condition physique de cet homme le prouve largement ? mais devant un coup de force d'une cohorte prétorienne qui a à c?ur de défendre des intérêts bassement personnels pour sauver tout le régime ou ce qui reste de l'oligarchie régnante depuis 1962.Ce besoin que les prétoriens, armée et clientèle, ont à s'agripper à la candidature d'un homme amoindri et affaibli physiquement renvoie l'image d'un régime finissant, en mal de s'imaginer un continuum sans la présence physique de ses mentors. Gaïd Salah, Toufik et Bouteflika ont décidé d'aller à contresens de l'histoire.Le cap de 50 années dans la vie d'une nation est un carrefour dans lequel des choix s'opposent et se proposent, et où les tenants du pouvoir, rattrapés par leurs échecs, leurs scandales, par l'âge avancé et les inconstances de la vieillesse, se mettent à calculer leurs pas. Le pouvoir en Algérie, et pas seulement Bouteflika, est comme un vieux patriarche qui refuse de prendre sa retraite, et qui à trop vouloir s'obstiner à ne rien céder de sa domination, multiplie les faux pas, refuse même la main qui lui est tendue pour prendre congé, croyant se défendre, il précipite sa chute en se souciant peu de ce qu'il pourrait advenir après lui de l'objet de sa situation de dominant.Le régime vit-il donc ses dernières heures, son agonie ' Est-il réellement finissant ' A voir l'état de son candidat, nous sommes tentés de croire qu'il arbore déjà l'image d'une criante faiblesse. Le mythe d'un pouvoir fort, d'un régime superpuissant est définitivement à bannir. «Vous ne nous faites pas peur mais pitié», sont tentés de dire les millions d'Algériens, qui dans leurs demeures, leurs champs, leurs bureaux, sur leurs bancs d'étudiants et ceux adossés aux murs du non-emploi, votent tous les jours contre le régime, en lui jetant à la figure leurs désintérêt et rejet. Ils n'éprouvent même plus le besoin de le dire face aux brigades antiémeute ni de le jeter en bulletin dans des urnes piégées, ils préfèrent regarder ce monstre s'auto-anéantir avec ses propres armes, et attendre l'heure de lui asséner le coup de grâce consacrant la fin d'une trop longue présence.Non, le régime n'est pas fort, il est faible et même à genoux, incapable de se mettre debout comme son candidat. Il est faible par la médiocrité de sa clientèle, faible par son discours à court d'arguments, faible par son incapacité à désamorcer une longue situation de blocage, pas même à coups de milliards de dollars dépensés. Ce pouvoir, qui n'a pour arme que son armée et sa rente, se maintient par la faveur de ses blindés et du système de corruption. Il se maintient grâce à de faux bulletins de santé, à des mises en scène de vie politique, ou à des intrigues de coulisses qui accouchent de rumeurs, d'intox et de manipulations. En somme, il a la force des faibles, celle de l'argent et du coup de poing.L'Algérie vit, en ce moment, un énième coup de force contre tout projet de transition démocratique. La vieille garde prétorienne a fait le choix du pire, elle impose et dispose à sa guise d'un statu quo suicidaire pour le plus grand pays d'Afrique menacé pourtant de toutes parts. L'Etat doit être sauvé des griffes de ce régime pour éviter de sombrer avec lui. L'heure est grave et mérite d'être mesurée au-delà de la seule date du 17 avril.




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