Le silence gêné des autorités
Le président Bouteflika, hospitalisé samedi soir à l?établissement de santé militaire de Val-de-Grâce, « continue à subir une série d?examens médicaux, dans le cadre du bilan approfondi annoncé par les autorités algériennes », s?est contenté de dire, hier, Jean-François Bureau, porte-parole du ministère français de la Défense, à l?AFP. Cette déclaration laisse entendre que le séjour du chef de l?Etat en France, limité au départ à trois jours, pourrait se prolonger. Cela dans la mesure où ses examens médicaux se poursuivent. L?hypothèse est renforcée par le fait que la date de sortie du président Bouteflika de l?hôpital de Val-de-Grâce n?est pas définie. « Aucune date de sortie n?est connue pour le moment », a indiqué M. Bureau. « Cela dépendra certainement de ses médecins traitants, seuls aptes à juger quand est-ce qu?il quittera l?hôpital », nous a précisé une source proche de la Présidence, qui croyait savoir, cependant, que l?état de santé du chef de l?Etat a connu « une nette amélioration » dans la journée d?hier. Les autorités algériennes, quant à elles, se sont « entourées » d?un silence qui commence à devenir pesant. Aucun bulletin de santé n?a été rendu public jusqu?à hier soir par la Présidence. Cela a pour résultat de laisser libre cours aux rumeurs. Il est à rappeler qu?à l?exception du communiqué laconique rendu public samedi soir par la présidence de la République annonçant l?hospitalisation du chef de l?Etat, aucune autre information venant des milieux officiels n?a filtré. A ce jour, l?opinion nationale ne sait pas de quoi est souffrant Abdelaziz Bouteflika. Hier, l?opinion algérienne a attendu, en vain, d?être informée de la situation clinique du président et des « résultats » de son bilan de santé. Devant la « fermeture » que connaissent les canaux de communication officiels, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a lancé comme une invitation aux autorités algériennes de sortir de leur mutisme. Ainsi, M. Mattéi a indiqué, dans une déclaration à l?AFP, qu?il « revenait aux autorités algériennes de communiquer toute information ou commentaire plus précis sur l?état de santé de M. Bouteflika ». Il est donc clair que les autorités françaises sont déterminées à respecter le secret médical et à ne pas dire plus qu?il n?en faut. Cette responsabilité revient à l?Etat algérien. Il existe néanmoins un fait qui peut laisser entendre que les jours de M. Bouteflika ne sont pas en danger. Même si des rumeurs persistantes en Algérie et en France disent que le président Bouteflika aurait subi une légère intervention chirurgicale. Durant la journée d?hier, le président français, Jacques Chirac, a indiqué que « les choses se passaient bien à l?hôpital de Val-de-Grâce » pour M. Bouteflika. M. Chirac, qui assistait au sommet de l?Euromed à Barcelone, a affirmé : « Ce que je peux dire, c?est que j?ai le sentiment - c?est un sentiment personnel - que les choses se passent bien au Val-de-Grâce et je fais au président Bouteflika tous mes v?ux de prompt rétablissement. » Il a lui aussi insisté sur le fait que seules les autorités algériennes pouvaient donner des nouvelles du président Bouteflika.
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Posté Le : 29/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokrane Ait Ouarabi
Source : www.elwatan.com