Algérie

Bouteflika s’adressera aujourd’hui à la Nation



Les enjeux d’un discours surprise A la surprise générale, des observateurs politiques en particulier, le président de la République prononcera, aujourd’hui, devant les cadres de la Nation, à Club des pins, un discours. A priori, le choix de cette date du 26 décembre ne correspond à aucun événement historique et son choix serait dicté par de simples impératifs d’agenda présidentiel. Mais par delà cet aspect, somme toute mineur, c’est le discours lui-même, dont on dit dans les milieux politico-médiatiques algérois qu’il sera d’une «grande densité politique». C’est-à-dire que toutes les questions politiques sur lesquelles les observateurs l’attendaient, à l’occasion des ses précédentes sorties et qu’il avait délibérément «zappées», seront abordées. Et d’abord la première, à savoir la révision constitutionnelle sur laquelle le doute a plané, après les déclarations de Zerhouni, affirmant que le projet est renvoyé sine die. Un renvoi que les observateurs avaient lié à l’état de santé de Bouteflika qu’on disait peu intéressé à rempiler pour un autre mandat. Fausse piste de la part de ces observateurs, puisque le projet de révision est aujourd’hui à l’ordre du jour. Même s’il s’y est accommodé depuis 89, Bouteflika n’a jamais ménagé ses critiques contre la première loi du pays, justifiant cette critique par son caractère hybride qui la situe à cheval entre le système parlementaire et le système présidentiel. Il s’agit donc, à travers cette révision, de mettre un terme à ce que Bouteflika qualifie d’interférences. Mais au-delà, c’est de mettre en place un régime présidentiel fort, un peu à l’américaine, avec un poste de vice-président. Cette nouvelle fonction dans l’organigramme politique algérien peut apparaître à première vue comme une balise de sécurité pour l’avenir, de façon à faire éviter aux institutions du pays les incertitudes qu’elles avaient connues par le passé. Précisément au moment où le président Zeroual avait décidé de rentrer chez lui. Mais cette vice-présidence est également une manière de préparer la transition, dans le cas où le Président en exercice ne pourrait aller au bout de son mandat. Son état de santé étant désormais un paramètre à prendre en compte dans l’équation du pouvoir. D’ores et déjà, des noms sont avancés pour occuper le poste de vice-président. De tous, Ouyahia, Aboudjerra, Bensalah, Bedjaoui, c’est Abdelaziz Belkhadem qui tient le mieux la corde aujourd’hui. Pour la bonne et simple raison qu’il est devenu aujourd’hui l’homme de confiance du président Bouteflika qu’il a servi loyalement, après lui avoir récupéré l’appareil du FLN pris en otage par Benflis et ses hommes. De plus, Belkhadem avec son profil d’islamo-conservateur, colle davantage à la sociologie du pays où ces deux tendances sont majoritaires. Au grand dam des démocrates qui font les frais de leur guerre de leadership. Outre cette révision, qui constituera le premier chantier politique de 2007, on dit aussi que le président Bouteflika parlera d’un nouveau découpage territorial, en application des recommandations de la commissions S’bih qui avait planché sur la réforme des institutions de l’Etat. Ce sera probablement aussi l’occasion pour le Président de faire un point sur la politique de réconciliation nationale, à la lumière des évolutions intervenues sur la scène sécuritaire, notamment marquée par l’attentat de Bouchaoui contre les travailleurs de la société américaine BRC. Sans doute que le président Bouteflika expliquera le recul sur la privatisation des hydrocarbures, décision qui n’est pas du goût des compagnies américaines, anglaises et françaises. «C’est une décision souveraine, mais il faut en assumer les conséquences» disait, il y a quelques jours, l’ambassadeur des USA à Alger.




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