Algérie

Bouteflika reconnaît "la gravité de la crise"


Bouteflika reconnaît
Au moment où le gouvernement affiche un optimisme béat, le président Bouteflika préfère préparer l'opinion publique à des lendemains difficiles. La déclaration du chef de l'Etat vient habiller les mesures dites de "rationalisation des dépenses publiques" prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances pour 2016.Dans le communiqué sanctionnant les travaux du Conseil des ministres tenu hier, le président de la République a tranché avec l'optimisme affiché jusque-là par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Il a surtout recommandé d'"expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse notre pays, ainsi que le caractère unique au monde de nos dépenses publiques d'investissements et de nos transferts sociaux".Une recommandation qui, à en croire le président de la République, devrait préparer l'opinion publique aux efforts de rigueur qu'on attend d'elle. "C'est grâce à une parfaite compréhension de la situation que notre peuple adhérera aux efforts nécessaires pour préserver l'indépendance de décision économique du pays, laquelle est indispensable à la poursuite d'une politique conforme à nos valeurs de justice sociale réelle et de solidarité nationale effective", a-t-il indiqué. La déclaration du Président vient donc habiller les mesures dites de "rationalisation des dépenses publiques" prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances pour 2016 adoptée par le Conseil des ministres et qui a vu la réduction du budget de l'Etat à hauteur de 9%. En effet, cette loi de finances pour 2016 traduit, selon les termes utilisés par les rédacteurs du communiqué, "la volonté des pouvoirs publics de faire preuve de prudence face à la crise du marché mondial des hydrocarbures". Même s'il n'y a pas eu vraiment de coupes budgétaires qui remettront en cause le modèle de solidarité nationale. Le communiqué du Conseil des ministres met, en tout cas, en valeur "la constance en matière de justice sociale et de solidarité nationale, ainsi que de détermination dans la poursuite du développement national". Les transferts sociaux, précise-t-on, augmenteront de 7,5% et représenteront près du quart du budget de l'Etat en 2016. Dans le détail, et même si le projet de loi de finances pour 2016 prévoit l'augmentation des taxes sur les carburants, entre autres, ce sont 630 milliards de dinars (6 milliards USD) qui seront affectés au soutien 750 milliards de dinars (7,1 milliards USD) pour la subvention du gaz naturel et 154 milliards de dinars (1,4 milliard USD) pour équilibrer la trésorerie de la Sonelgaz. En plus de 477 milliards de dinars (4,5 milliards USD) pour la subvention de l'habitat, 222 milliards de dinars (2,1 milliards USD) pour les subventions des céréales, du lait, du sucre et de l'huile, 316,5 milliards de dinars (3 milliards USD) pour le soutien à la santé publique.Sur un autre plan, le Conseil des ministres a approuvé l'avant-projet relatif à l'investissement. À ce titre, le président Bouteflika a indiqué aux opérateurs économiques que l'Etat devrait avoir un retour sur le soutien accordé à l'investissement. Un soutien qu'il a estimé sans pareil en matière fiscale et que les opérateurs doivent traduire par la création de richesses et d'emplois. Et de poser les conditions pour le maintien des dispositifs d'aide à l'investissement. "Le soutien à l'investissement est une option stratégique de l'Etat mais son maintien exige un retour en production de biens et de services afin de réduire les importations et procurer de nouvelles recettes d'exportations. Les efforts déployés en terme de soutien à l'investissement exigent une relation gagnant-gagnant entre l'Etat et les agents économiques", a-t-il conclu.L. H.


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