Bouteflika prend en main les affaires de l'Etat et l'élection

La semaine qui s'achève aura été particulièrement marquée par une accélération des activités du président Abdelaziz Bouteflika. En deux jours seulement, le Président s'est distingué par deux messages importants, qui ne pouvaient passer inaperçus, eu égard non seulement aux thèmes traités (élection présidentielle, soutien à l'armée), mais aussi à la conjoncture, qui s'inscrit dans une période des grandes man?uvres, comptant pour cette échéance électorale.Ces sorties traduisent un regain d'activités d'Abdelaziz Bouteflika, sur le terrain politique, qu'il n'avait jamais quitté en fait, pour les observateurs avertis. Même lors de son hospitalisation au Val-de-Grâce, le président Bouteflika avait reçu à maintes reprises le vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d'armée, Gaïd Salah et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui lui rendaient compte de la situation dans le pays, sur le double plan sécuritaire et économique. De retour au pays, le chef de l'Etat a reçu également, des responsables de pays étrangers, notamment le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault qui, suite à son audience, le 17 décembre dernier, a relevé que le président Bouteflika était «très courageux après sa maladie» et «très bien informé sur les dossiers». Mieux encore, le rôle de Bouteflika est également souligné et salué dans la médiation entre les deux principaux courants en Tunisie. Bouteflika, qui avait reçu tour à tour, le leader d'Ennahda Rached Ghannouchi, et le président de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, aura contribué à un rapprochement des points de vue, et favorisé le dialogue, ce que confirmera le nouveau Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa, lequel, en visite à Alger, a félicité Bouteflika, pour ses efforts de médiation.Sur le plan interne, le président de la République, après quelques apparitions télévisées, à l'occasion de la signature de la loi des Finances, et du Conseil des ministres, a communiqué avec le peuple algérien par le biais de deux messages, et une instruction.Lors de son premier message, qui a été rendu public, à l'occasion du crash de l'avion militaire Hercule C130, le président Bouteflika, a, en sa qualité de chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, exprimé ses condoléances aux familles et proches des victimes ainsi qu'à l'Armée nationale populaire, et dénoncé les tentatives de porter atteinte à l'ANP. Bouteflika, a affirmé, en substance, que nul «n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s'en prendre à l'Armée nationale populaire ni aux autres institutions constitutionnelles».Le président Bouteflika s'est exprimé de nouveau, à l'occasion de la Journée du Chahid, dans un message, lu par le ministre des Moudjahidine, pour stigmatiser la campagne médiatique menée contre les institutions de la République. Il devait aussi, à cette occasion, affirmer, que «le Département du renseignement et de la sécurité, en tant que partie intégrante de l'Armée nationale populaire, doit continuer à exécuter ses missions et attributions».Il devait appeler à ne pas impliquer l'ANP dans la présidentielle, en affirmant, faire confiance à la «maturité politique des Algériens», le président de la République, a ensuite instruit les walis et agents de l'administration, à «garantir un scrutin dont la crédibilité ne saurait susciter le moindre doute», et à observer «la stricte neutralité et l'équité» lors de l'élection présidentielle du 17 avril. Dans cette instruction, le chef de l'Etat insiste sur la «nécessité de respecter pleinement le principe de l'équité et de la neutralité par tous les agents» et «d'éviter toute action qui porterait atteinte aux droits des électeurs et des candidats qui sont garantis par la Constitution et la loi».À souligner que dans aucun des messages, Bouteflika n'ait fait allusion à son éventuelle candidature ou retrait de cette élection, pour laquelle, il dispose jusqu'au 4 mars, pour retirer les formulaires de candidature.A. R.