Algérie

Bouteflika persiste et signe



Abdelaziz Bouteflika n'abdique pas ! Malgré la forte mobilisation populaire qui lui est exclusivement hostile, il persiste et signe et maintient tel son «plan de travail», qu'il annonçait dans le sillage de ses décisions du 11 mars dernier, en l'occurrence l'annulation de la présidentielle et sa substitution par un prolongement de fait, du quatrième mandat ainsi que l'organisation de sa « conférence nationale inclusive ».Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Dans un message à la Nation, à l'occasion de la célébration de la fête de la Victoire, coïncidant avec le 19 mars, Bouteflika écrit d'emblée : « Notre pays s'apprête à changer son régime de gouvernance et à renouveler ses systèmes politique, économique et social à la faveur de la Conférence nationale inclusive qui se tiendra dans un avenir très proche avec la participation de toutes les franges du peuple algérien .»
Tout est donc dit dès ce paragraphe déjà avec, comme premier message essentiel, qu'il n'est pas du tout prêt à céder à la pression populaire. L'on revendique le départ du régime, de son régime en fait ' Bouteflika maintient qu'il se propose à opérer lui-même ce changement et selon les instruments, l'agenda et la méthode que lui-même contrôlera en amont comme en aval. Il précisera en effet que « la mission de cette conférence est d'autant plus sensible, que c'est à elle que revient la tâche d'émettre des décisions cruciales, à même d'opérer le bond qualitatif que réclame notre peuple, notamment les jeunes, un bond que cristallisera une révision constitutionnelle globale et profonde, laquelle sera soumise par référendum à l'approbation du peuple ». Exactement comme énoncé dans son message du 11 mars dernier, Bouteflika rappelait dans son message d'hier lundi, que «cette révision constitutionnelle préludera à un nouveau processus électoral qui verra l'élection d'un nouveau Président ». Pas avant ! Aussi, tenait-il encore à détailler, « cette conférence aura la mission de délibérer, en toute liberté, de l'avenir socio-économique du pays. Un avenir chargé de défis dans ce domaine, d'où l'impératif d'un consensus national sur les objectifs et les solutions à même d'atteindre une croissance économique forte et concurrentielle, une croissance qui garantirait la continuité de notre modèle social basé sur la justice et la solidarité ».
Passant outre l'immense révolte populaire qui a atteint son paroxysme le vendredi 15 mars, soit de l'annonce de « ce plan de travail », et ses répliques immédiates, en l'occurrence le rejet massif par l'ensemble des acteurs politiques et de la société civile, de ces « offres de dialogue, en plus de l'éclipse générale de l'ensemble de ses soutiens traditionnels, Bouteflika affirmera encore que « cette voie contribuera , inéluctablement, à sortir l'Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures (?) ». Ou encore, et comme le soutenait le jour même Gaïd Salah à partir de Tindouf « la consolidation de notre pays au double plan économique et social, lui permettra de mieux préserver son unité territoriale et sa sécurité dans un environnement direct en pleine effervescence, et dans un monde menacé par les risques de crises multiformes ».
« Tel est mon objectif suprême avant la fin de mon mandat »
Comme pour mieux conforter le discours de Gaïd Salah , qui intervenait, en fait, en préparation de ce message présidentiel, Bouteflika affirmera, en effet, qu'« il est vrai que l'Algérie est forte d'une armée connue pour son haut niveau de professionnalisme et ses sacrifices exemplaires, mais il n'en demeure pas moins que sa sécurité et sa stabilité en appellent également à un peuple qui soit à la hauteur de ses aspirations socioéconomiques et culturelles. Un peuple qui doit prêter main-forte à son armée pour préserver l'Algérie contre les dangers extérieurs, et jouir de la quiétude et de la stabilité. Tel sera l'avenir qui constituera, avec l'aide de Dieu, la meilleure reconnaissance envers nos glorieux chouhada et nos vaillants moudjahidine ». C'en est là, ajoutera le patron d'El-Mouradia, « l'objectif suprême que je me suis engagé à concrétiser avant la fin de mon mandat présidentiel, à vos côtés et à votre service, pour que l'Algérie vive , dans un avenir proche, une transition harmonieuse, et assiste à la remise de ses rênes à une nouvelle génération afin de poursuivre notre marche nationale vers davantage de progrès et de bien-être à la faveur de la souveraineté et de la liberté ». Autrement dit, aucune transition ne se fera sans moi!
K. A.


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