Abdelaziz Bouteflika répond, à sa manière, aux manifestations et marches de ces derniers jours contestant sa candidature pour un cinquième mandat : en les ignorant superbement et, mieux encore, en insistant sur «les vertus de la continuité», en l'occurrence sa propre continuité à la tête du pays au-delà du 18 avril prochain. «Une continuité garantissant la persévérance dans la bonne voie et permettant de remédier aux erreurs marginales», assure-t-il dans son dernier message en date, hier dimanche.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Très attendu, à la suite des manifestations de vendredi dernier, le traditionnel message de Bouteflika, adressé à la Nation, à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens et des nationalisations des hydrocarbures, le 24 février, se veut, en quelque sorte, un résumé de son annonce de candidature du 10 février dernier.
Ainsi, il évoquera, d'abord, son propre bilan : «Lors des deux dernières décennies, l'Algérie a su combiner la richesse des hydrocarbures et la décision politique indépendante et conjuguer les bras et la volonté de ses loyaux enfants. Une fois le pays sorti des affres de la tragédie nationale et de la structuration économique et sociale, nous nous sommes lancés dans le processus de construction et d'édification qui, peu à peu, a permis à l'Algérie de se libérer du fardeau de la dette extérieure, d'éloigner le spectre du chômage qui a failli asphyxier nos jeunes, et d'enrayer considérablement les manifestations de la misère et de la pauvreté grâce à la réalisation, à travers les quatre coins du pays, de milliers d'écoles, de centaines d'hôpitaux, de dizaines d'universités et de millions de logements.» Ce qui, note-t-il encore, «n'aurait pu être mené sans l'indépendance de notre décision politique et économique, qui nous a permis de surmonter les difficultés financières, ces dernières années.» Allusion à peine voilée aux manifestations, cela «a été possible, en outre, grâce à la paix sociale et à la mobilisation des travailleurs sous la bannière de l'Union générale des travailleurs algériens».
Dans la seconde partie de son message d'hier, Bouteflika évoque les défis à venir. «En célébrant, aujourd'hui, cette épopée nationale et les réalisations qui l'ont accompagnée, nous demeurons conscients de tous les défis qui restent à relever.» Entendre, bien évidemment, sous son règne. C'est son programme pour le cinquième mandat. En premier lieu, «au volet sécuritaire, l'instabilité et les fléaux du terrorisme et du crime transfrontalier marquent notre voisinage immédiat et s'imposent à notre vaillante Armée nationale populaire que nous saluons encore une fois.
Cependant, notre armée a besoin d'un peuple conscient, mobilisé et vaillant pour être un précieux appui et un solide bouclier afin de préserver la stabilité de notre pays».
Bouteflika enchaînera ensuite avec les «défis» d'ordre économique et social : «Il est vrai que nous jouissons d'un progrès social et économique mais nous demeurons profondément conscients de la nécessité de plus d'efficacité économique pour garantir la pérennité de notre choix sacré, celui de la justice sociale et de la solidarité nationale.»
Citant comme exemple la wilaya d'Adrar qui a abrité les festivités officielles de la célébration de la journée du 24 Février, en termes de «réalisations et de potentialités», Bouteflika terminera avec un message très clair en termes politiques : «Cet exposé succinct, écrit-il, sur les différentes étapes de l'histoire contemporaine de l'Algérie en matière de lutte et d'édification se veut une manifeste illustration de mon message, le message des vertus de la continuité. La continuité qui veut que chaque génération apporte sa pierre à l'édifice des réalisations. Une continuité garantissant la persévérance dans la bonne voie et permettant de remédier aux erreurs marginales.»
Une allusion, ici, clairement aux partisans du changement ou de la rupture. «Une continuité, insistera encore Bouteflika, qui permet à l'Algérie de passer à la vitesse supérieure dans la course au progrès et à la prospérité». Selon lui, «telle est la leçon que nous devons tous tirer de la célébration de ces deux mémorables dates et tel est le moyen de témoigner notre fidélité à nos glorieux chouhada, de veiller sur nos générations montantes et préserver notre Algérie bien aimée».
En guise de réponse aux dernières manifestations contestant le cinquième mandat, Bouteflika n'aura, finalement, livré qu'un autre message de campagne électorale du candidat qu'il est, toujours?
K. A.
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Posté Le : 25/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Amarni
Source : www.lesoirdalgerie.com