Algérie

Bouteflika parle de son état de santé



«Je m’en suis sorti d’une manière fabuleuse» Pour la première fois depuis le début de sa maladie et l’opération chirurgicale qu’il a subie l’année dernière à l’hôpital militaire du Val de Grâce, le président Bouteflika parle de son état de santé. Il a saisi l’occasion d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, qu’il a reçu, hier, en audience, au Palais d’El Mouradia, pour en dire davantage sur cet épisode qui a tenu en haleine le peuple et les dirigeants algériens. En réponse à une question sur son état de santé, le président Bouteflika a assuré qu’il s’en est sorti «de manière absolument fabuleuse» de l’épreuve de santé qu’il avait passée. C’est dire la dangerosité de sa maladie dont cependant, il n’a pas révélé la nature, même si l’on sait officiellement qu’il avait été opéré pour un «ulcère hémorragique». Le président Bouteflika, visiblement ulcéré (sans jeu de mots) par la manie de la presse française, avide de ce genre de sujet, de rebondir à chaque fois sur la question, répond par la dérision. «Vous faites toute une tartine de ce qui n’existe pas. J’étais malade, très malade. Je m’en suis sorti, je m’en suis sorti de manière absolument fabuleuse. Bouteflika enchaîne encore pour demander à la presse française de se trouver d’autres centres d’intérêt que sa santé. Il faut cesser de parler de ma santé, je suis un homme absolument comme tous les autres. Il est tout à fait clair que lorsque j’aurai des problèmes de santé, il faudra que je rentre chez moi définitivement», a-t-il affirmé avec force conviction, en sous-entendant que si cela était, il se retirerait de la vie politique. Le président Bouteflika qui ne s’est jamais exprimé sur sa maladie, délivre ici un message très clair au sujet des écrits de presse qui le donnent grabataire et incapable d’assumer ses grandes charges constitutionnelles. Pour rappel, le président Bouteflika a été transféré précipitamment en France pour y subir une opération chirurgicale. Le Président a, en effet, été transporté en catastrophe à Paris avec de violentes douleurs, notamment à l’estomac. Dans la nuit du vendredi au samedi 26 novembre 2005, le Chef de l’Etat a été admis en urgence à l’hôpital de Ain Nâadja, à la suite de «troubles digestifs». Après avoir subi un «contrôle médical», le président Bouteflika s’est «déplacé», sur les conseils des médecins de l’hôpital de Ain Nâadja, en France pour y subir un «examen approfondi». Cette sortie du président Bouteflika se veut aussi à usage interne, dans la mesure où un confrère est revenu cette semaine à la charge pour parler «d’incertitudes», au sommet de l’Etat, provoquées par son état de santé. Et que c’est cet état de santé qui serait à l’origine de l’abandon du projet de révision constitutionnelle dont il s’était pourtant fait l’avocat. A travers ses réponses, le président assure qu’il est toujours apte à assumer ses charges présidentielles. Manière aussi de répondre à ceux qui dansent plus vite que la musique, en n’hésitant pas à évoquer la question de la succession et la guerre des clans qui ferait rage pour la prise du Pouvoir. Curieusement, la réponse de Bouteflika intervient après des propos de Ahmed Ouyahia, qui affirmait, dimanche dernier, sur les ondes de la radio: «Je peux vous dire que le chef d’Etat se porte bien». La question est de savoir si la réponse de Bouteflika fera maintenant taire les conjectures. Possible, surtout que des sources parlementaires au Sénat ont laissé entendre, hier, que le référendum sur la constitution aura bel et bien lieu au tout début de l’année 2007. Une manière aussi pour le président de dire, à travers cette consultation, qu’il a toujours la tête aux affaires politiques du pays. Revenant sur les relations bilatérales, le président Bouteflika a indiqué que l’Algérie et la France sont «condamnées à avoir un avenir commun». «Il est tout à fait clair que nous sommes condamnés à avoir un avenir commun. Je crois que nous ne pouvons rien contre les lois de la géographie. Je me suis laissé dire dernièrement que l’Algérie et la France n’avaient pas l’intention de déménager», a ajouté le président de la République à la presse. «Je sais, de certitude, que l’Algérie ne peut pas déménager et, par voie de conséquence, il y a quelque part une condamnation, une fatalité qu’il faut assumer positivement», a-t-il encore précisé. Au sujet de la signature d’un traité d’amitié entre les deux pays, le chef de l’Etat a indiqué que «rien n’est impossible dans la vie». Sur le passé colonial de la France en Algérie, le président de la République a indiqué ne pas vouloir «parler de ce problème aujourd’hui» parce que, a-t-il dit, «j’ai une opinion et je ne voudrais pas qu’elle puisse engager mon ami Nicolas Sarkozy», entendre par-là qu’il ne veut pas gêner son hôte, un futur candidat à l’élection présidentielle française qui aura lieu en 2007. Hocine Adryen & H. Senouci


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