Algérie

BOUTEFLIKA, OUYAHIA, BELKHADEM, OULD KABLIA, HANOUNE, BENYOUNÈS ET MOHAMED SAID ETAIENT SES CIBLES Nordine Aït Hamouda se lâche



Son auditoire a surtout ri. Beaucoup. Sa prestation aurait fait pâlir le sarcastique humoriste Guy Bedos. Sauf qu'elle est d'une violence verbale inouïe…
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Des journaux, il puisa de la matière pour tourner la classe politique en dérision : «Vous savez, à la maison, je n'ose pas zapper sur les chaînes de l'ENTV au risque de me voir lynché par les enfants. Donc, je lis la presse pour me départir. Je vais vous faire part du contenu de certains articles.» Son discours, une revue de presse tragicomique, Amrane Aït- Hamouda dit Nordine l'avait donné devant près de 300 personnes, vendredi dernier au stade d'Aïn Benian (ex-Guyotville) où il a animé son dernier meeting de campagne électorale pour les locales du 29 novembre prochain. Et il n'a pas démérité pour faire rire l'assistance, 45 minutes durant. D'abord par sa colère qu'avait provoquée une «panne technique » lors de la récitation de l'hymne national. Le jeune technicien a fait passer en premier la partie : «Ô France, le temps des palabres est révolu…» et n'a pu revenir en arrière. L'invité du jour l'avait sermonné et décidé alors de tout arrêter et entrer directement dans le vif du sujet. Ensuite, en commettant une bourde à sa prise de parole : «En entrant au stade, je me suis souvenu de l'ancienne gloire du football, feu Mohamed Nassou, que Dieu ait son âme.» Bref, si le modérateur s'est vite ressaisi et a invité l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Révolution et aussi de la démocratie, le fils du glorieux colonel Amirouche, corrigé par l'assistance, a souhaité une longue vie à Nassou qui se trouve gravement malade en ce moment et a rappelé aux gens d'Aïn Benian, son village natal, les joies qu'il procurait aux jeunes de sa génération à travers les stades d'Algérie.
Ould Kablia
«Le gouvernement, vous le connaissez mieux que moi ! Tout comme ce jeune ministre de l'Intérieur de 80 ans ! Je vais vous lire l'une de ses déclarations : ‘‘Il n'y a pas de communes pauvres en Algérie et, globalement, la gestion des communes est correcte et les moyens financiers mis par l'Etat à la disposition des maires s'améliorent graduellement.'' A moins que ce soit la commune de Club-des-Pins que gère Ahmed Bencherif, personnellement, je ne sais pas de quelle commune il parle '! Or, notre jeune ministre ne rate aucune occasion pour situer le mal dans la relation qu'entretiennent les partis politiques avec les citoyens, arguant qu'ils accusent l'administration de fraude afin de se dédouaner de leurs lacunes. Comme s'il doutait que même avec la fraude, il ne pourrait pas placer ses pions ! Je lui dis simplement : c'est vous le problème Monsieur ! Et le gros problème, c'est Bouteflika ! Ce ne sont pas les partis qui ont engrangé les milliards de l'autoroute ! Il n'y a qu'à voir comment ses ministres sont traités dans les aéroports à l'étranger pour mesurer l'ampleur des dégâts. Plutôt comme des bandits que des représentants d'un Etat.»
Belkhadem
«Il claironne depuis le début de la campagne qu'il n'y aura pas de fraude. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles ! 50 ans de fraude et, aujourd'hui, d'un seul coup, on décide de ne pas frauder ! Il y a de quoi se réjouir parce que Belkhadem ne parle pas sous la torture et je pense qu'il n'y a pas mieux comme aveu que toutes les élections passées étaient truquées. »
Amara Benyounès
«Il était mon ami et j'en assume entièrement la responsabilité. Je sais que Dieu ne me le pardonnera pas mais, je demande pardon au peuple algérien d'avoir introduit cet Amara Benyounès dans la politique. Kach nhar Rabbi yeskhatni (Dieu me maudira un jour, ndlr) pour en avoir fait un politique. Une fois, j'ai posé la question à l'un de ses candidats têtes de liste : est-ce que vous le connaissez ' Imaginez quelle était sa réponse '! ‘‘Non ! En fait, nous étions à la recherche d'un cachet pour homologuer la liste de nos candidats et le MPA a fait notre affaire.'' Voilà comment Benyounès conçoit la politique. Et il nous parle des fils de harkis ! Moi, je n'ai plus aucun problème avec les fils de harkis. Nous avons combattu le colonialisme et libéré le pays et nous avons oublié tous ceux qui l'ont soutenu d'une manière ou d'une autre. Je ne vais pas juger des enfants sur la base de ce que leurs pères ont fait. Mon problème est avec les harkis d'aujourd'hui et ils sont nombreux au sein même du gouvernement. Pour moi, quelqu'un qui est marié à une étrangère ne doit pas être ministre.»
Mme Hanoune
«Elle se prononce le matin contre Bouteflika et se ressaisit, le soir, pour soutenir Bouteflika. Elle donne parfois l'impression que c'est un homme. Souvent, on ne sait pas si c'est une femme ou bien un homme ! Enfin, moi, je l'aime bien cette dame… mais quand elle se tait. Bref, elle dit que nos richesses sont convoitées par les étrangers. Moi, je me demande qui sont ces peuples qui nous envient notre pauvreté. Quant aux richesses, c'est son ami Bouteflika qui les gère et ordonne leurs affectations. D'autant qu'il a décidé de financer la construction d'une mosquée dont le minaret est d'une hauteur supérieure à celui de la mosquée Hassan II, oubliant, au passage, qu'il n'était pas roi comme lui ! A moins qu'il envisage aussi de nous initier au baisemain.»
Ouyahia
«Vous savez qu'il est de mon patelin ' Mais, chut ! Ne le dites à personne au risque de me lier à lui ! L'un de ses députés est poursuivi pour une affaire de chèque sans provision (20 milliards de centimes) mais, il continue à siéger dans l'actuelle Assemblée. Vous savez, par contre, pourquoi je ne me suis pas porté candidat lors des dernières législatives ' Je vous le dis : c'est pour ne pas siéger dans une Assemblée avec la femme d'El Karadhaoui ! Enfin, Ouyahia nous dit que le bilan de la présidence de Bouteflika est positif. Mais de quoi te mêles-tu ' Cela ne te regarde pas ya wahd chiat (lèche-botte, ndlr) ! C'est M. Zeroual qui l'a rendu homme et maintenant, il l'a oublié ! Il nous positive aujourd'hui cette escroquerie politique qu'est la réconciliation nationale. Le terrorisme a été vaincu militairement. Bouteflika, lui, était aux Emirats quand les têtes tombaient… Montrez-moi un seul fils de ces dignitaires du régime qui fut patriote ne serait-ce qu'une heure ! Dans les années 1990, leurs enfants commercialisaient plutôt le kif (…) C'est que quelqu'un qui n'est même pas marié (Bouteflika, ndlr) ne sentirait pas la douleur des personnes qui ont perdu leurs enfants.»
Mohamed Saïd
«Celui-là n'est pas important ! Je l'assène lui aussi ' Figurez-vous que lui aussi est de mon patelin ! Un beau jour, il a décidé de se porter candidat à la présidentielle alors qu'il n'a jamais fait de politique ni participé à la moindre manifestation… Il a eu 0,00000001% des voix exprimées et le lendemain, il a déclaré qu'il se retirait définitivement de la scène politique. Comme s'il avait fait un jour de la politique... Bref, quand on l'a appelé pour le désigner comme ministre, il n'en n'a pas cru ses oreilles.» Pour conclure, Amrane Aït- Hamouda a fustigé les politiques qui ne cessent de demander à la France de s'excuser pour ses crimes commis en Algérie pendant la colonisation et en font un fonds de commerce. Pire encore, ils reprochent à la France d'honorer Bigeard : «A un politique français qui m'a demandé mon avis sur la question, je lui ai dit ‘‘si ça soulage votre conscience, vous le faites ! En ce qui nous concerne, nous avons libéré le pays du joug colonial et nous avons tout oublié''. C'est ceux qui se disent scandalisés parce que la France a honoré Bigeard qu'il a servie pendant toute sa vie, qu'ils ne se trompent pas de combat et revendiquent que Abane et Krim soient honorés. C'est plutôt au régime assassin fondé par ce petit minus qu'est Boumediène de demander pardon au peuple algérien.» Et de conclure : «Les élections ne vont rien changer et les dignitaires de ce régime ne partiront pas avant de subir un sort similaire à celui de Kadhafi.»


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)