Algérie

« Bouteflika ne veut pas être mal élu »



« Nous n'avons contraint personne à venir aux meetings de Bouteflika, c'était du volontariat, et nous n'avons à aucun moment touché à l'argent public. Par contre, l'affichage sauvage fait partie du décor et de l'ambiance de campagne et non pas de dépassements. » C'est ainsi que s'est défendu hier, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président sortant lors d'une conférence de presse animée au CIP. Dans ses réponses aux questions des journalistes, M. Sellal n'a pas nié le parti pris de l'administration pour Bouteflika en confirmant, sans tergiversation, que nul ne peut interdire aux agents de l'administration de soutenir Bouteflika. « Les Algériens dont ceux qui travaillent dans l'administration veulent la stabilité, d'autant plus que le pays vient de sortir d'un deuxième quinquennat avec une situation financière correcte et d'autres évolutions et ils ont voulu exprimer cet état de fait au candidat sortant », a répliqué M. Sellal. Néanmoins, l'orateur récuse les accusations portant sur le blocage des villes où devait se produire Bouteflika et excuse presque le dispositif sécuritaire mis en place par les autorités locales en précisant que la jurisprudence permet au postulant pour un troisième mandat de garder son statut de président de la République, à l'instar de ce qui se passe de par le monde. « Il y a des obligations à respecter pour veiller à sa sécurité et à celle de ceux qui l'accompagnent. Bouteflika reste le président puisqu'il a continué à gérer pendant toute la campagne les affaires de l'État, que ce soit dans l'avion ou à son retour des meetings », a soutenu le conférencier, ajoutant que les téléphones portables ont fait également l'objet de blocage dans le but d'assurer la sécurité de tout le monde et pas seulement celle du président, car il y a, explique-t-il, des bombes que l'on actionne à l'aide d'un portable.Revenant sur les trois semaines de campagne, M. Sellal, tout en comparant Bouteflika à Obama, a confirmé le travail de proximité effectué par « les supporters » de Bouteflika pour inciter les citoyens à voter massivement et ce, non par crainte de voir Bouteflika recalé, mais beaucoup plus de peur que le candidat sortant ne soit mal élu. « En insistant sur l'intérêt d'un fort taux de participation au vote, Bouteflika ne veut pas être mal élu. Il veut une majorité absolue qui lui permettra de passer à la vitesse supérieure, mais aussi de renforcer la place du pays sur le plan international », a indiqué M. Sellal qui s'attend à un « bon » taux de participation au scrutin d'aujourd'hui, qui devrait avoisiner les 60%. Il se base par rapport à ces estimations sur les constats effectués sur le terrain lors de la campagne électorale. « Bouteflika jouit d'une grande popularité, nous avons constaté cela lors des bains de foule qu'il s'était offerts à travers les 33 wilayas visitées », a déclaré le directeur de campagne de Bouteflika. C'est visiblement cet élément qui pousse M. Sellal à minimiser l'action des boycotteurs et à qualifier de « fitna » la politique de la chaise vide. « Les partis qui appellent au boycott sont tout à fait libres de le faire, car nous ne craignons pas un boycott prôné par une minorité et l'avenir nous le démontrera. »L'orateur a fait état de l'ouverture de 12 659 permanences de campagne à travers l'ensemble du territoire national, soit, a-t-il dit, trois fois plus qu'en 2004. Il a ajouté que 2878 meetings, en tout, ont été animés au niveau national et 27 943 activités de proximité en faveur du candidat Bouteflika ont été organisées par des partis politiques, des organisations de masse et des associations de la société civile. A propos du financement et du soutien de la campagne électorale de M. Bouteflika, M. Sellal a refusé de donner la somme exacte dépensée dans le cadre de la campagne, arguant que plusieurs parties ont contribué pour la réussite de la campagne de Bouteflika. « En plus de l'aide du Trésor public allouée à l'ensemble des candidats, ainsi que les billets d'avion, les salles gratuites, le candidat Bouteflika a bénéficié des moyens des partis de l'Alliance présidentielle, des organisations nationales ainsi que du soutien du patronat », a fait remarquer M. Sellal en indiquant qu'ils n'ont reçu aucun sou d'un pays étranger ni d'une société étrangère.


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