Algérie

Bouteflika menace la presse et l'opposition



Bouteflika menace la presse et l'opposition
«Je me dois, en vertu du poste où il m'a volontairement placé, de vous parler en toute franchise et de vous dire combien je redoute la nocivité de ceux, d'entre nous, qui se sont laissés glisser sur la dangereuse pente de la politique de la ?terre brûlée' dans le dessein d'arriver au pouvoir, même en mettant notre Etat en ruine et en marchant sur les cadavres des enfants de notre peuple.»Ce sont des termes que le président Bouteflika a choisis dans un message lu en son nom hier à Ghardaïa, en s'adressant à la population du Sud. Des menaces directes à l'opposition et à la presse. Bouteflika qualifie les personnalités de l'opposition de «pseudo-hommes politiques» qui, dit-il, sont «soutenus par une presse qui n'a aucun souci de son éthique professionnelle».«Je constate que des pseudo-hommes politiques, soutenus par une presse qui n'a aucun souci de son éthique professionnelle, s'évertuent, matin et soir, à effrayer et démoraliser ce peuple, à saper sa confiance dans le présent et l'avenir, ce peuple qui n'a pas accordé, et n'accordera pas, de crédit à leurs sornettes», dit-il dans son passage. Il menace encore : « Cet état de fait nous met dans l'extrême obligation d'user d'un surcroît de fermeté et de rigueur pour défendre l'Etat.C'est un devoir constitutionnel, légal, légitime et moral qui ne peut souffrir ni report ni dérobade... Les vaillants fils de cette nation à se mobiliser et s'unir, pour renforcer le front intérieur, afin de parer aux risques qui guettent, à l'heure actuelle, notre région qui grouille de troubles et de menaces.» La construction d'un front intérieur nous concerne tous, dit Bouteflika. Il pose alors ses conditions à l'opposition : «Le moyen d'y parvenir est le dialogue et la cohésion des rangs.Etant partisans du dialogue et acquis à ses vertus, l'acceptant tant avec ceux qui divergent avec nous sur la conception politique de la conduite des affaires du pays, qu'avec ceux qui préconisent des idées plus judicieuses que les nôtres, nous ne voyons aucun mal à aller à ce dialogue à la condition que l'on y vienne sans aucune intention préconçue de remettre en cause ce qui a été consacré conformément à la Constitution et par la volonté populaire clairement exprimée.»




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