Bouteflika le reconduit au poste de premier ministre

Cela peut se décliner comme une preuve infaillible de fidélité et de loyauté : sans grande surprise, le président de la République, sitôt la prestation de serment accomplie, a décidé de reconduire Abdelmalek Sellal en qualité de Premier ministre. "Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a nommé hier Abdelmalek Sellal, Premier ministre, en remplacement de Youcef Yousfi, qui a assuré l'intérim", a indiqué un communiqué de la présidence de la République. "Conformément aux dispositions de l'article 77 alinéa 5 de la Constitution, son Excellence Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a mis fin ce jour à l'intérim des fonctions de Premier ministre assuré par Youcef Yousfi et a nommé Abdelmalek Sellal, Premier ministre", selon le texte cité par l'APS. On ignore, pour l'heure, si le staff gouvernemental sera reconduit dans son intégralité ou un toilettage, voire un remaniement sera opéré dans les prochaines semaines.Mais une chose demeure certaine : en reconduisant Abdelmalek Sellal au poste de Premier ministre, le président Bouteflika gratifie un homme qui a fait montre d'une loyauté sans faille, en dépit de quelques dérives verbales qui ont fait désordre et cristallisé une avalanche de sarcasmes et de critiques acerbes.Depuis l'hospitalisation du président Bouteflika au Val-de-Grâce, et même peu avant, Abdelmalek Sellal a pratiquement assuré le rôle d'un vice-président, sans titre. C'est lui qui communiquait régulièrement sur l'état de santé du Président. C'est aussi lui que le Président a reçu, pour la première fois, en visite à l'hôpital parisien. C'est aussi Sellal qui s'est chargé de patrouiller dans tout le pays pour suivre de près la mise en ?uvre du programme du Président.C'est également lui qui recevait les hôtes étrangers, lorsqu'il ne le représente pas dans certains rendez-vous internationaux. Abdelmalek Sellal a eu même le privilège et la primeur d'annoncer la candidature de Bouteflika depuis Oran.Et cerise sur le gâteau : c'est à lui qu'échoira, devant plusieurs prétendants, le rôle d'assurer la direction de sa campagne électorale. Bref, c'est pour ainsi dire lui qui "tenait la baraque", pour reprendre une expression populaire, en l'absence du président Bouteflika. Mais au-delà de cet aspect : le choix porté sur Sellal se veut également comme l'option de la continuité et de la stabilité dans la mesure où l'Exécutif est appelé à gérer quelques dossiers brûlants dans les prochaines semaines : la préparation du bac et le mois de Ramadhan qui d'ordinaire sont redoutés par tous. Il y a aussi la révision de la Constitution et le chaudron de Ghardaïa qu'Abdelmalek Sellal avait promis de prendre en charge sitôt le Président reconduit.K. KNomAdresse email