Algérie

Bouteflika: La réforme de la justice, la cybercriminalité et le foncier agricole



A l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'avocat, le président de la République, dans un message lu, en son nom, par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Tayeb Louh, a de nouveau appelé «à la cohésion sociale, à la préservation de l'unité nationale» et à atténuer «des situations de tension et de parti pris» dangereux pour le consensus national «dont nous avons si besoin en pareille conjoncture». Le chef de l'Etat, et en cette occasion, rendra hommage aux gens de la profession, rappelant leur sacrifice et citant à titre d'exemple Me Ali Boumendjel «qui fut parmi ceux qui ont versé leur sang et donné leur vie pour l'Algérie». Il sera surtout question de la réforme de la justice, dans le message présidentiel, et la place accordée à l'avocat «au sein du pouvoir judiciaire et les obligations et les responsabilités qui lui incombent en tant que partie indispensable pour garantir un procès équitable, faire prévaloir le droit, consacrer l'Etat de droit et réaliser l'un des principes majeurs des droits de l'homme, à savoir le droit à la défense». Il abordera la question de la révision de la profession d'avocat initiée pour plusieurs considérations «notamment sa nécessaire adaptation aux nouvelles exigences socioéconomiques, aux principes constitutionnels et aux traités internationaux ratifiés».Pour Bouteflika, la loi portant organisation de la profession d'avocat, promulguée en 2013, constitue «incontestablement, une grande avancée réalisée en matière de défense». Pour rappel, le projet de loi en question avait été dénoncé par les avocats qui avaient demandé l'approfondissement du dialogue avec la partie concernée et l'amendement de 40 articles du texte car «portant atteinte aux droits de la défense».
Le président de la République a également abordé le sujet de la justice pénale «qui s'oriente, elle aussi, vers la consécration de ces droits à la faveur de la révision, conformément à la Constitution, du Code de procédure pénale». Une justice pénale qui «a été adaptée, précise-t-il, à travers l'introduction du deuxième degré de juridiction en matière pénale et la consolidation de la présomption d'innocence et des droits des suspects lors de la garde à vue», tout en soulignant «le caractère exceptionnel de la détention provisoire». Un sujet qui fâche puisque ce caractère a été maintes fois dénoncé par les avocats qui y voient une règle systématique, plus d'une exception. Il a également tenu à prévenir qu'il était «crucial également de ne pas perdre de vue les enjeux de la conjoncture au vu de la recrudescence des risques et périls qui planent sur de larges pans de nos frontières et auxquelles s'ajoutent la rude concurrence internationale et le conflit des intérêts économiques entre pays forts pour s'accaparer les ressources disponibles sans se soucier des faibles». Passant en revue les enjeux économiques, il a indiqué que «les industries de transformation, l'augmentation du nombre des petites et moyennes entreprises (PME) et l'élargissement de l'utilisation des énergies renouvelables et leur intégration dans les secteurs de production sont des alternatives offertes autant que le tourisme» à diversifier et perfectionner.
A propos de l'agriculture et du foncier agricole, dont de nombreux scandales ont défrayé la chronique nationale, il dira que «l'extension de l'agriculture, en tant que choix stratégique, doit être développée en permanence» et qu'il est impératif de lutter contre le phénomène d'accaparement de terres agricoles arables en veillant à l'application, stricte et rigoureuse, des lois en vigueur.
Concernant la criminalité sous toutes ses formes, Bouteflika demandera à «prendre en considération les tendances de la criminalité, en termes d'interconnexions et de ramifications, et les dangers et préjudices qui en résultent», citant à titre d'exemple la cybercriminalité une «des conséquences négatives induites par les progrès technologiques spectaculaires». Une cybercriminalité propice, ajoutera-t-il, à «nuire aux personnes, aux institutions et aux Etats, d'où l'impératif de renforcer les mécanismes de coordination et de coopération régionales et internationales». Et de rappeler les mesures prises par le gouvernement qui «s'attelle à l'élaboration d'un projet de loi qui renforce les mécanismes permettant de faire face à ce nouveau fléau et de freiner son danger clair et permanent».


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