Algérie

Bouteflika : L'UPM se heurtera à des difficultés de financement



Le sommet de Paris constitue la première étape d'un parcours destiné «en principe» à renforcer le processus de Barcelone et à accorder au développement une part plus importante notamment en ce qui concerne le développement humain et la mobilité des personnes, a indiqué hier le président de la République dans un entretien à l'APS, peu avant le sommet fondateur de l'Union pour la Méditerranée

Néanmoins, a-t-il souligné, «dans l'état actuel des choses, il semble bien que nous sommes en présence d'une simple réédition, avec quelques innovations, du processus de Barcelone. Or, en 2005, à son dixième anniversaire, force était de constater que le processus de Barcelone n'était pas un succès achevé. Peut-être ne faut-il pas perdre l'espoir que la nouvelle expérience connaîtra un meilleur résultat pour le bien de tous.» Une manière, on ne peut plus claire, de dire que le projet, dans sa forme actuelle, est loin de répondre aux aspirations de tous, principalement de celles des pays du Sud.

En réponse à une question sur les moyens qui sont nécessaires pour relever les défis que comporte la réalisation d'un tel projet qu'on se veut légitimement ambitieux, le président de la République estime qu'il «est tout à fait clair que les difficultés auxquelles se heurtera l'Union pour la Méditerranée se situeront d'abord au niveau du financement des actions projetées. Car il faut le reconnaître, la problématique de la disponibilité de ressources financières pour nourrir le partenariat euro-méditerranéen n'est pas encore définitivement élucidée». En plus, a-t-il ajouté, des défis d'une autre nature attendent l'Union pour la Méditerranée. L'un d'eux est inhérent à la composition même du partenariat euro-méditerranéen. «S'attachant en priorité à réaliser des projets concrets, le voilà qui se trouve d'emblée en butte à une donnée objective qui tient au nombre des Etats qui le constituent.» Comment, s'est-il demandé, «réunir quarante-quatre volontés partagées autour de la réalisation d'un projet concret ? L'entreprise paraît difficile sauf à encourager et multiplier les projets sous-régionaux, ceux qui ont vocation à rassembler un nombre restreint de pays fermement décidés à aller plus vite et plus loin. C'est tout l'intérêt des projets dits «à géométrie variable», des projets qui seront le fruit d'une volonté partagée entre quelques-uns, engagements et risques compris, et qui s'inscrivent tous dans la réalisation des objectifs du processus de Barcelone. C'est là, a affirmé le chef de l'Etat, le moyen le plus souple et le plus pratique, pour donner un contenu concret à cette Union pour la Méditerranée qui mérite qu'une vision commune puisse, au cours des prochains mois, gagner en lisibilité et en cohérence globale, pour la rendre réellement porteuse d'ambitions légitimes. Evoquant le volet relatif au fonctionnement de l'Union, Bouteflika indiquera qu'un comité permanent conjoint, composé de représentants des ambassades à Bruxelles, sera mis en place. Ce comité, a-t-il expliqué, aura pour mission principale «d'assister et de contrôler» le Secrétariat de la nouvelle institution. Il contribuera également à la préparation des réunions des hauts fonctionnaires et des sessions ministérielles. Le Secrétariat, a-t-il ajouté, «sera réduit et ne jouira d'aucune prérogative politique». Son mandat reste «technique et exclusivement centré sur les projets», a-t-il précisé avant de souligner: «Le mandat politique restera dévolu aux réunions des hauts fonctionnaires et des ministres des Affaires étrangères et principalement au niveau des sommets de l'Union».

Répondant à une question sur les perspectives de la coopération dans le domaine de l'énergie dans le cadre de ce projet, le chef de l'Etat indique que ce domaine est celui où le partenariat euro-méditerranéen a montré le plus de dynamisme avec cinq conférences ministérielles ayant traité de cette question, dont la dernière, tenue à Limasol, qui a, a-t-il dit, adopté un plan d'action ambitieux pour les six années à venir. «Nous attachons la plus haute importance à la coopération dans ce domaine de l'énergie, et nous l'avons montré en lançant en direction de l'Europe des grands projets structurants, participant ainsi à l'émergence d'un marché euro-méditerranéen fondé bien entendu sur la sécurité de l'approvisionnement mais aussi sur la sécurité de la demande», a affirmé Bouteflika. Mais, a-t-il poursuivi, «nous souhaitons dépasser le stade d'une relation purement commerciale. Nous ambitionnons la mise en place d'accords cadres qui permettront l'éclosion d'un partenariat équilibré et mutuellement bénéfique entre les acteurs économiques de deux rives de la Méditerranée.»

La coopération pourrait également, a-t-il ajouté, s'étendre au domaine des énergies nouvelles et renouvelables, notamment l'énergie solaire.






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