Algérie

«Bouteflika était convaincu de la Constituante»





Evidemment et en toute logique, la pasionaria prend le parti du chef de l'Etat, en qualifiant de positives «les mesures» annoncées. Elle lui trouve même des circonstances atténuantes, lui qui était, «il y a pas si longtemps» lors d'une rencontre qui les a réunis, convaincu que l'issue à  la crise devrait passer par une Constituante. Mais qu'est-ce qui a fait que le chef de l'Etat ait changé d'avis depuis ' Louisa Hanoune répond qu'il a dû certainement faire avec les équilibres «fragiles», au sein de la pyramide de l'Etat. Autrement dit, le président Bouteflika souhaitait un réel changement, sauf que les circonstances «ne s'y prêtaient pas encore». D'où, d'ailleurs, la belle concession de la part de Louisa Hanoune sur son insistante demande d'aller vers une assemblée constituante. «Ce n'est pas une condition sine qua non», affirme-t-elle.
Seulement l'on se perd vraiment quand on l'entend aligner les incohérences de la démarche présidentielle. «On ne peut pas faire du neuf avec du vieux, on ne peut pas changer avec un Parlement issu de la fraude», soutient-elle avant de se plaindre de ne pas connaître le calendrier des «réformes». «Ce n'est pas normal que l'on ne sache pas encore si la révision de la Constitution doit se faire par voie référendaire ou par le Parlement». Plus loin, et c'est peut-être la séquence la plus importante de sa conférence de presse, Louisa Hanoune pense que si «ces mesures ou ces changements ne sont pas l'émanation du peuple, ce serait un coup d'Etat contre le peuple».
Louisa Hanoune fait même le parallèle avec ce qui s'est passé au sortir de la guerre de Libération nationale en parlant du «coup d'Etat de 1963 contre l'assemblée Constituante». Les mots sont tellement durs que Louisa Hanoune a étonné en soulignant qu'elle ne tient pas tellement à  sa revendication, en lâchant que ce n'est pas la fin du monde si Bouteflika n'arrivait pas à  le faire. Plus explicite, elle ajoute : «Nous demandons une Constituante, mais si le Président juge que ce n'est pas le moment…» La secrétaire générale du PT revendique par contre la tenue d'élections législatives anticipées, elle donne l'air d'y tenir vraiment.
Mais là aussi, elle peut attendre, ce n'est pas dans l'agenda de Bouteflika. Celui-ci a été tout à  fait clair en disant que c'est le Parlement et la commission composée de constitutionnalistes et des partis politiques agissant qui sont chargés de faire des propositions sur la révision de la Constitution. Louisa Hanoune, qui visiblement nourrit une grande sympathie pour le chef de l'Etat, soutiendra, en se noyant dans d'immenses contradictions, que «quelle que soit l'ambition de ses mesures –pour bonnes qu'elles soient– elles ne seront pas intéressantes si elles ne sont pas suivies d'effets immédiats sur la situation du pays».


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