Algérie

Bouteflika dans un entretien à un journal qatari



« Les relations avec le Maroc sont otages d?un gel? » L?Algérie n?a pas cessé d?afficher, a rappelé Bouteflika, sa « disposition, loyale et sincère, à développer les relations de coopération » tout en laissant le « traitement de la question de l?autodétermination du Sahara occidental à l?ONU ». Précautionneux, circonspect et évasif. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a gratifié hier d?une interview fleuve le journal qatari Al Arab, a de nouveau laissé planer le doute sur ses intentions de briguer ou non un troisième mandat. Avec cet énième entretien « exclusif » accordé aux seuls titres de la presse étrangère, l?opinion nationale suspendue depuis des mois aux lèvres présidentielles est renvoyée à ses frustrations et à ses spéculateurs attitrés. En la matière, que des non-dits et des faux scoops. A la question très directe du journaliste d?Al Arab, Yacine Ben Lemnouar, de savoir s?il allait « amender la Constitution », le président de la République esquive brillamment. Sa réponse entretient à la fois le flou, le vrai (ou faux) suspense, sous une apparence des plus « politiquement correct ». La Constitution en vigueur, déclare-t-il, a été adoptée en 1989 et amendée en 1996. Toute constitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions (...) à la lumière des difficultés, des besoins nouveaux » de la société. Concernant la « présidentielle 2009 », Abdelaziz Bouteflika affirme que celle-ci se tiendra dans les délais fixés par la Constitution, « avec l?aide de Dieu ». « Nous prendrons, dit-il, les dispositions nécessaires pour sa réussite et pour permettre au citoyen algérien d?exercer son droit à choisir son Président. » Questionné sur le « retour » (ou la reprise) des attentats terroristes sur fond de dégradation de la situation sociale des Algériens, M. Bouteflika affirme que les attentats en question n?ont pas de lien avec la situation du front social qui « ne diffère pas beaucoup de ce qui prévaut dans de nombreux pays méditerranéens ou voisins ». La problématique sociale, précise-t-il, est prise en compte dans le cadre des plans de développement. « Les projets d?investissement en cours d?exécution sont susceptibles, déclare-t-il, d?améliorer le quotidien des citoyens et leur pouvoir d?achat et de créer des emplois. » A propos de la réconciliation nationale, le Président ne s?est pas départi de son sentiment du devoir accompli. Echec du projet de l?UMA « La réconciliation nationale, répond-il à Al Arab, a contribué à aider les familles des victimes à dépasser les retombées de la tragédie, et j?entends par victimes tous les morts, les disparus et les invalides ». « Le terrorisme en Algérie, assène-t-il, disparaîtra tôt ou tard. » Sur les questions en rapport à l?UMA et à la coopération maghrébine, le président de la République a soufflé le chaud et le froid et reconnaît publiquement l?échec du projet de l?Union du Maghreb arabe. « L?UMA sur laquelle les peuples de la région fondent de grands espoirs n?a pu réaliser les objectifs escomptés, notamment en ce qui a trait à l?intégration et au partenariat économique », dit-il. Pour preuve ? « Les échanges commerciaux entre les pays de l?Union n?excèdent pas 2% du volume de leur commerce extérieur. » Tout en reconnaissant « l?exemplarité » des relations qui lient l?Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, le Président regrette qu?il n?en soit pas de même avec le voisin de l?Ouest. « Avec le Maroc frère, les relations sont otages d?un gel et nous ne sommes pas en mesure de les relancer de manière unilatérale. » Autodétermination du Sahara occidental L?Algérie n?a pas cessé d?afficher, selon le président Bouteflika, sa « disposition, loyale et sincère, à développer les relations de coopération » tout en laissant le « traitement de la question de l?autodétermination du Sahara occidental à l?ONU ». En guise de réponse à l?invitation marocaine à rouvrir les frontières terrestres entre les deux pays, le président de la République se dit persuadé que l?« avenir de l?Union reste tributaire de la conviction des pays membres quant à l?établissement d?une coopération et d?une intégration globale bénéfique pour tous ». A propos du projet de l?union pour la Méditerranée, M. Bouteflika réitère la position de principe de l?Etat algérien. L?Algérie s?intéresse à tout ce qui a trait, d?après lui, à cette région « marquée par des interactions politiques, économiques et humaines d?une extrême importance ». « L?Algérie ?uvrera toujours pour soutenir tout ce qui est de nature à matérialiser une volonté sincère et commune d?aller de l?avant (...), de la consolidation de la coopération efficace et du partenariat qui profite à l?ensemble des pays et peuples des deux rives de la Méditerranée. C?est dans cette optique que l?Algérie étudie avec un grand intérêt tous les aspects de l?initiative du président français et ses propositions concernant sa teneur », déclare à ce propos le président de la République.


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