Algérie

Bouteflika balise la voie



S'appuyant sur le sens qu'il entendait donner à la Réconciliation nationale, le chef de l'Etat a pris l'initiative de réveiller un désir d'égalité étouffé par la violence islamiste.Les luttes féminines en Algérie ont été «violentées» par le pouvoir politique en 1984, année de l'adoption du Code de la famille. Pour les militantes des droits des femmes qui étaient, pour une grande partie d'entre elles, au FLN et ses organisations satellites, c'était le tournant. Elles avaient désormais affaire à un régime «misogyne et archaïque». Le combat prenait donc naissance dans un environnement, pour le moins compliqué, avec la montée en puissance de l'intégrisme religieux. L'ouverture démocratique aidant, les luttes devenaient visibles, mais pour une courte période. Au lendemain des premières élections pluralistes, les femmes s'étaient retrouvées en première ligne, désarmées face à un terrorisme barbare qui avait inscrit parmi ses priorités le viol et l'humiliation systématiques de l'Algérienne. En près d'une dizaine d'années de violence inouïe, des milliers de femmes ont vécu l'horreur absolue. Eventrées, égorgées, violées, réduites à l'état d'esclaves sexuelles. C'est peut-être dur d'en parler, mais tous ces crimes ont été commis par des Algériens contre des Algériennes. Lorsque Abdelaziz Bouteflika est arrivé à la tête du pays, la moitié de la société sortait d'une épreuve innommable. Très affaibli par la violence terroriste et le discours islamiste qui encourageaient toutes les expressions misogynes, le mouvement féministe algérien n'était que l'ombre de lui-même. Plusieurs années après le retour de la paix civile, il était encore difficile de parler de droits des femmes. A peine si le Code de la famille était murmuré. S'appuyant sur le sens qu'il entendait donner à la Réconciliation nationale, le chef de l'Etat a pris l'initiative de réveiller un désir d'égalité étouffé par la violence islamiste et le conservatisme politique. Il a, pour ce faire, proposé deux amendements courageux du Code de la famille. Le président de la République a dû affronter, sans le soutien des «démocrates» la meute islamiste sur la question tu tutorat et du divorce, notamment. Il a tenu bon et offert à la femme algérienne un véritable espace de liberté.
Plus que l'amélioration du statut personnel de la femme, le président de la République voit dans l'Algérienne un acteur au sens plein du terme. Et pour cause, au moment où le mouvement féministe ne retrouvait toujours pas sa «voix» et sa «voie», le chef de l'Etat propose deux amendements de la Constitution où la femme est au centre d'une vision prospective tout à fait novatrice pour la société algérienne future. L'obligation de quotas de femmes dans les assemblées élues, puis carrément la parité dans les postes de responsabilité de l'administration, constituent, à n'en pas douter, deux décisions historiques qui imposent une sorte de «ségrégation positive» à même de hâter l'avènement d'une société plus juste. Avec les textes législatifs amendés, tous en faveur de la femme, à l'exemple de la loi contre la violence faite aux femmes et les harcèlements au travail, le chef de l'Etat a déjà balisé le voie aux femmes. Ces dernières n'auront pas à lutter pour l'instauration de lois, mais l'application de textes déjà préexistants. Un sacré coup de main dont la femme algérienne a bénéficié, dans un contexte associatif, il faut bien le reconnaître, assez «chétif». En fait, si le président de la République a précédé les événements en déployant un arsenal législatif et politique destiné à donner à la femme algérienne les moyens de son émancipation future, c'est certainement parce qu'il considère que l'Algérie ne saurait trouver le chemin de l'émergence effective et pérenne, sans l'apport essentiel de ses femmes.


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