Algérie

Bouteflika absent des grands débats



Bouteflika absent des grands débats
Il est urgent d'offrir à l'Algérie un Président légitime !» Cette sentence, prononcée lundi dernier par le président du RCD, Mohcine Belabbas, n'a jamais autant eu de sens que ces derniers jours. Et, hasard de calendrier, le lendemain, le chef de l'Etat reçoit le président nigérien dans une image pathétique qui rappelle aux Algériens une réalité : Abdelaziz Bouteflika n'est pas en forme.Si le bilan médical du chef de l'Etat est du ressort des médecins, il est loisible de constater que depuis plusieurs mois, le Président est absent des grands débats qui concernent le pays. En plus d'une absence physique, Abdelaziz Bouteflika ne participe pas aux débats. Et lorsqu'il tente de faire immersion dans un sujet précis, il le fait par des messages épistolaires, qui se raréfient d'ailleurs. Le dernier «message adressé à la nation» a été un petit paragraphe inséré dans le communiqué du dernier Conseil des ministres.Signe de cette absence qui s'éternise, Abdelaziz Bouteflika n'a soufflé mot sur la polémique sur le gaz de schiste. Pis, alors que les habitants d'In Salah demandent un geste du chef de l'Etat, contre toute attente, c'est le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, qui rencontre les représentants de la population. Le geste est mal compris et la classe politique s'est longuement interrogée sur le sens d'une telle décision.Puisque, normalement, c'est un responsable gouvernemental qui devrait rassurer la population et non le chef de la police. Mais au royaume de Bouteflika, le secret est érigé en politique gouvernementale. Résultat de cette absence présidentielle : le gouvernement cafouille et chacun de ses membres y va de sa rengaine. Avant la dernière intervention de Abdelmalek Sellal, personne ne connaissait la vraie politique gouvernementale. Un signe que «les ministres eux-mêmes ne sont pas convaincus», osera le président du RCD.Le même imbroglio est vécu lorsque le gouvernement est appelé à s'expliquer sur la crise économique née de la chute des prix du pétrole. Chacun des ministres a sa petite musique sur le sujet. Alors que Amara Benyounès nie toute crise, le Premier ministre, lui, admet à demi-mot que le pays devra faire des efforts pour faire face «à une situation nouvelle». Ceci pendant que le ministre des Finances propose que les «citoyens paient ce qu'ils doivent payer», avant qu'il ne soit «recadré» le soir même par Sellal qui, lui, promet que «le gouvernement ne reviendra pas sur la politique sociale».Pour tenter de rattraper ce retard, Abdelaziz Bouteflika a convoqué, hier, un nouveau «conseil restreint» consacré au Sud et aux Hauts-Plateaux. Mais cela s'avère une goutte d'eau dans un océan de problèmes que vivent non seulement les régions du Sud, mais également la population de manière générale. Ces réunions par intermittence, destinées à cacher l'absence de Conseil des ministres, permettent au pouvoir de gagner du temps face à ceux qui lui rappellent qu'il y a «vacance de pouvoir».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)