Algérie

Bouteflika à Tamanrasset Une visite et des lectures



Tamanrasset, capitale du Hoggar accueille, aujourd'hui, le chef de l'Etat pour une visite de travail qu'il devait effectuer au mois de septembre dernier. Un déplacement dans une région sensible qui intervient dans une conjoncture politique régionale particulière. Car, au-delà des aspects classiques liés aux différentes facettes du développement local, ponctué par quelques inaugurations d'infrastructures sociales, pour montrer que «les choses avancent», cette visite du chef de l'Etat intervient au moment où les partisans d'un 3e mandat présidentiel se font, de plus en plus, insistants, n'hésitant plus à noyauter l'actualité, sinon à lancer le rappel des troupes pour imposer une option politique que certains partis hésitent toujours à soutenir, même au sein de l'alliance présidentielle. «Cette visite à Tam, c'est pour le 3e mandat», estime un spécialiste des déplacements du chef de l'Etat. Le problème, c'est: si «le Président Bouteflika, au regard de beaucoup de paramètres, va accepter ou rejeter l'offre de briguer un troisième mandat, via une révision constitutionnelle», ajoute la même source, selon laquelle il devrait probablement intervenir sur cette question, durant sa visite de travail à Tamanrasset, le lobby devenant trop insistant, ces dernières semaines, avec l'apparition de comités de soutien. Au Hoggar, le président devrait, d'autre part, éluder certains dossiers chauds, notamment celui épineux et sensible de l'émigration clandestine et la criminalité transfrontalière. Avec les bandes armées du GSPC qui sillonnent la région, le Hoggar et plus bas vers le Sahel, c'est en fait toute cette partie du Sahara qui inquiète le plus. D'abord l'émigration clandestine est devenue un terreau pour l'émergence de tous les vices à Tamanrasset, ensuite elle peut s'accommoder dans ce qu'elle a de plus grave, avec les bandes terroristes et les coupeurs de routes entre Gao, Kidal et Tambouctou, pour chuter à l'intérieur du territoire algérien. Aujourd'hui, plus que jamais, le désert est devenu une zone de tous les trafics, de tous les dangers, de toutes les menaces. Et la visite du Président Bouteflika, même si cela est une pure coïncidence, intervient 48 heures après la décision de l'annulation du classique Paris-Dakar, du fait de menaces terroristes, que des experts incombent au GSPC dans la partie mauritanienne du rallye. Saïd Djinnit, ex-SG adjoint de la défunte OUA et commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), estime que la menace terroriste, dans la région sahélo-saharienne, «existe mais est exagérée», ajoutant que «il a une menace (...) mais je pense que cette menace n'est pas aussi grande que certains veulent le faire penser». On l'aura compris pour l'Algérie, la menace terroriste dans le sud du pays, et jusque vers le Sahel, est réelle mais pas plus importante que tous les autres mouvements de trafics en tout genre. Une réponse qui a les contours officiels à certaines insinuations en Europe, notamment en France, selon lesquelles le GSPC est devenu une menace pour la sécurité internationale, et particulièrement dans cette région africaine. Et, c'est dans cette atmosphère «clair-obscur», pleine de suspicions sur le pré-carré de sécurité légitime de l'Algérie, et que la France s'ingénie à noyauter en s'ingérant dans le dossier «des Touaregs» que le Président Bouteflika va effectuer une visite de travail à Tamanrasset, une des rares qu'un président algérien n'ait jamais effectuée dans la capitale des «hommes bleus», même si Chadli Bendjedid y a passé quelques jours de vacances en... 1987.
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