«L'encadrement du sport fait dans le business et la corruption est entrée dans les stades, le gouvernement n'a rien pu faire, faites-nous des propositions, vous les jeunes, nous vous écouterons !», a lancé Bouteflika aux nombreux sportifs qui sont venus le soutenir.
Aux Sétifiens, le candidat a parlé sport. Il l'a fait hier à la salle omnisports du 8 Mai 45, dans le quartier d'El-Djnane, devant de jeunes sportifs représentant toutes les activités. Il a été accueilli par d'anciens joueurs de l'équipe du FLN et par le président de l'Entente, qui lui a remis à la fin du meeting un trophée pour, a-t-il dit, «vous remercier pour tout ce que vous faites pour le sport».
«Je vis des moments comme ceux que j'ai vécus dans les années 62-63 lorsque j'étais ministre des Affaires étrangères, je salue tous les sportifs et je rends hommage à l'équipe du FLN», a commencé Bouteflika par dire. Mais de suite, il fait savoir à l'assistance que la situation du sport dans le pays est inquiétante. «L'argent existe, les infrastructures aussi, vous devez savoir que votre pays peut abriter deux coupes du monde plutôt qu'une, mais nous nous trouvons où pour ce qui est des performances, même par rapport à nos voisins ?», interroge-t-il. Il estime que «ce sujet a des conséquences désastreuses sur les jeunes». Il avoue même que «le gouvernement n'arrive pas à trouver de solutions aux problèmes du sport, faites-nous des propositions, vous les jeunes, nous vous écouterons». Le désastre dans le sport, Bouteflika le voit au niveau de l'encadrement de l'équipe nationale et de toutes les activités sportives.
Encadrement qui, a-t-il dit, «fait dans le business, et la corruption est entrée dans les stades, ceux-là jouent avec notre croûte (yalâbou baâchana)». Il estime que «les responsables doivent savoir que la grandeur de l'Algérie n'est pas dans le marché, celui qui veut gagner de l'argent, on lui facilite les choses». Il insistera beaucoup sur la nécessité de la résolution de ce problème «parce que l'avenir est dans les jeunes».
Le candidat rendra hommage aux Skikdis qui, a-t-il fait savoir, «m'ont accueilli chaleureusement, je rends hommage aux femmes de Skikda et de Sétif et à tous ceux qui sont venus d'El-Eulma et d'autres villes». Le candidat s'oblige à chaque meeting à rappeler «les bienfaits de la réconciliation nationale, nous nous sommes occupés à rendre l'assurance dans les coeurs». Et bien que «nous avons les islamistes et les laïcs, je ne suis, affirme-t-il, ni avec ceux-là ni avec ceux-là, je n'ai pas d'autres choix que d'accueillir les repentis, le croyant est celui qui pardonne». Mais à chaque propos sa nuance, il en introduit une en expliquant qu'«entre les islamistes et les laïcs, le laïc peut être plus musulman parce qu'il pratique sa religion en faisant sa prière alors que l'islamiste politise l'islam, la politisation de l'islam n'est plus de mise. A cause de cela, notre religion a été atteinte et on s'en est sorti ni Amazighs, ni Arabes, ni Européens».
Enfin, rassure-t-il, «nous sommes Algériens certes, mais nous appartenons au continent africain. Nous sommes des Amazighs arabisés par l'Islam, nous ne pouvons nous départir de notre origine arabe». Aux Sétifiens, il lance «vous, vous ne marchandez ni avec l'amazighité ni avec l'arabité, Echtahatou !»
Il estime que «Sétif est l'une des rares wilayas qui a dépensé ce que nous lui avons donné pour la réalisation du programme du quinquennat, vous avez achevé la construction de 27.000 logements, certes il en reste 10.000 autres, je m'en chargerais dans le prochain quinquennat, mais il faut qu'on s'entraide pour résoudre les problèmes». Tout en reconnaissant que «je suis de culture socialiste, je salue fortement les efforts du secteur privé sétifien. Votre secteur privé travaille, ailleurs, il ne veut ouvrir que des minoteries et des limonaderies. Je n'ai pas l'habitude de rendre hommage au secteur privé mais je le fais pour le vôtre, celui d'El-Eulma et de B.B.Arreridj, parce qu'il est productif.»
Autre remarque, «le pays qui ne se nourrit pas de sa terre, n'est pas indépendant. C'est pour cela que nous avons pris des mesures supplémentaires pour assurer la sécurité alimentaire, en viandes, en lait, en cultures maraîchères, quoique pour les céréales, le doute pèse encore mais nous allons nous débrouiller.» Pour l'eau, il promet aux Sétifiens que «dans deux ans, vous serez totalement comblés, nous allons ramener l'eau des zones sahariennes vers les hauts plateaux». Il annonce à cet effet l'existence de quatre programmes (dont les études ont commencé) qui vont être réalisés dans les cinq ans à venir. Il fait savoir en outre qu'il a décidé de prendre en charge le rural.
Le candidat terminera son intervention en affirmant que «bien que l'élection est à venir, j'ai été élu à Sétif par les jeunes».
Il réitère sa demande d'un vote massif parce que, a-t-il souligné, «l'Algérie se bat à l'extérieur, il faut que celui qui la dirige soit bien soutenu par son peuple, pour qu'il soit écouté et que nous ne soyons pas humiliés».
Comme il a eu son bain de foule à Sétif sur le Bd de l'Indépendance, le candidat fera de même à B.B.Arreridj dans l'avenue Houari Boumediène où une importante foule l'attendait. «Nous avons envoyé samedi soir 10.000 SMS pour appeler à ce rassemblement», nous a dit un des organisateurs issus des partis qui soutiennent Bouteflika. Aujourd'hui, le candidat ira à Tiaret et à Tissemsilt pour parler réconciliation nationale.
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Posté Le : 23/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Envoyée Spéciale à Sétif & Bordj Bou Arreridj : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com