Le président de la République, dans son discours prononcé jeudi, à la
salle omnisports d'Arzew, à l'occasion de la commémoration du 41ème
anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et du 56ème anniversaire
de la création de l'UGTA, a souligné que les
prochaines élections sont un «rendez-vous décisif» pour le pays.
Sur la route nationale n° 11 reliant la ville d'Oran à celle d'Arzew, les
gendarmes en tenue étaient dispatchés, dès 7h00 du matin, pour surveiller
l'itinéraire du convoi présidentiel. A chaque cent mètres, il y avait un
gendarme en tenue. La ville d'Arzew était encadrée par un dispositif
sécuritaire impressionnant. Toutes les rues et les ruelles menant à la salle
omnisports étaient fermées à la circulation automobile et piétonnière. Seules
les personnes disposant d'un badge officiel pouvaient se frayer un chemin entre
les tenues bleues. Des policiers en tenue étaient affectés en nombre pour
quadriller tous les alentours immédiats du lieu du meeting. Une ambiance
festive régnait à l'extérieur de la salle omnisports d'Arzew. Plusieurs groupes
folkloriques étaient présents pour accueillir le convoi présidentiel.
Il était 11h45 quand le convoi présidentiel est apparu. La luxueuse
voiture présidentielle a lentement ralenti avant de s'immobiliser devant la
porte principale de la salle. Quelques secondes après, le chef de l'Etat sort
de la voiture. Il était accompagné de ses conseillers et de plusieurs ministres.
Quelques mètres plus loin, son frère Saïd le suivait discrètement. Dix minutes
après, le chef de l'Etat escalade la tribune de la salle. Après un bref
discours du SG de l'UGTA, lors duquel il a loué les
réalisations du président, Bouteflika se lève pour se
diriger à son pupitre. Visiblement affaibli par treize années de lourdes
responsabilités, il salue avec une voix à peine audible la foule. Passé les
échanges d'amabilités, le président de la République entre dans le vif du sujet.
Il a ainsi prôné un changement au plus profond de la société pour s'adapter aux
défis de la conjoncture difficile que traverse le monde. Il a évoqué ainsi les
pistes de solutions pour sortir de la crise politique algérienne. Ces pistes
induiraient des changements tant pour les institutions (gouvernement/collectivités
locales/administration), que pour le simple citoyen. «Tous les regards sont
tournés vers l'Algérie. La réussite des prochaines élections vous prémunira de
l'inconnu mais en cas d'échec, c'est la crédibilité du pays qui sera en jeu (…).
Le monde dans lequel nous vivons traverse une conjoncture difficile d'où la
nécessité de nous adapter aux nouvelles données», lance le chef de l'Etat dans
la salle archicomble. L'assistance, composée également de dockers de
l'Entreprise du port d'Oran (EPO), scande d'une seule voix : « port d'Oran !...
port d'Oran !». Le président, d'un air déçu, soupire : «Vous ne m'avez pas
compris !». Des voix s'élèvent parmi l'assistance : «Un quatrième mandat ! Un
quatrième mandat !». Le président rétorque : «Dieu seul est éternel !». Un
homme, d'un certain âge, crie : «Pas de printemps arabe en Algérie. Le peuple
est avec vous». L'ambiance dans la salle est explosive. La foule se lève. Un
brouhaha indescriptible traverse la salle : des youyous et des applaudissements
sont entrecoupés par les cris des fervents pro-Bouteflika.
«Nous sommes avec toi jusqu'à la fin !», lance la foule. Le chef de l'Etat, l'air
un peu chagriné, lance : «Rien n'est éternel ! Il ne restera que Dieu!». Le
président est interrompu par une foule chauffée à blanc. «One, two, three… viva
l'Algérie !». Après quelques secondes pour laisser la foule se calmer, il
reprend son souffle et lance d'une voix résignée : «Le moment est venu pour
opérer un changement qualitatif dans la mentalité et les comportements. Le
moment est venu de rompre avec les mauvaises habitudes et les pratiques
négatives telles que le laisser-aller, la négligence et bien d'autres vices qui
ne siéent guère à un pays engagé dans un projet de développement d'envergure et
une démarche de modernisation ambitieuse et qui aspire à une place de choix
parmi les nations». Abordant les prochaines élections législatives, il a
affirmé que «la réussite des élections demeure tributaire du niveau de
participation des électrices et des électeurs au scrutin. Cette participation
doit être le souci de tout un chacun. L'administration est, quant à elle, tenue
de réunir les moyens nécessaires et les conditions idoines, mais il appartient,
en premier lieu, aux partis de mobiliser de larges franges du peuple et de
gagner les voix des électeurs. Le mouvement associatif a, lui aussi, une part
de responsabilité en assumant son rôle vital d'encadrement et de
sensibilisation des citoyens. Les médias, tous types confondus, ne sont pas en
reste puisqu'ils ont pour devoir professionnel et national d'informer et de
sensibiliser les citoyens à l'importance et à la portée du scrutin. Les partis
doivent être à la hauteur de cette échéance nationale, en proposant des
programmes utiles et des candidates et candidats compétents et crédibles, capables
d'attirer et de convaincre les électeurs et de contribuer au développement de
la société et au renforcement des institutions de l'Etat». Il ajouté que «les
sociétés ne sauraient prétendre à l'essor dans un climat de verbiage, de
dispersion et d'anarchie. L'essor des sociétés passe par l'opinion constructive,
l'acte créateur, la cohésion et le rassemblement autour d'objectifs nationaux
majeurs. Le moment est venu d'opérer un changement qualitatif dans la mentalité
et les comportements». Il a signalé que «la réussite des prochaines élections, en
ce qu'elles constituent une mise à l'épreuve de la citoyenneté et de la
démocratie, permettra, d'une part, de raffermir la relation entre le citoyen et
les institutions constitutionnelles, de renforcer la confiance des électeurs en
les élus et de conforter la crédibilité des assemblées élues, contribuant ainsi
davantage à la construction et au renouveau national».
RALENTISSEURS ENLEVES ET EMBOUTEILLAGES
La délégation présidentielle s'est dirigée ensuite vers la commune de Bir El-Djir pour inaugurer un
réservoir de 300.000 m³
du projet de transfert d'eau par le biais du couloir MAO, avant de poser la
première pierre du projet de réalisation de 18.522 logements publics locatifs (LPL)
dans le cadre du programme de 21.000 logements de ce type répartis à travers la
wilaya. Le président a ensuite posé la première pierre du projet de réalisation
de 3.000 places pédagogiques de la faculté des sciences à Haï Belgaïd. Il s'est rendu ensuite au Centre de développement
des satellites (CDS) de Haï Es-Sabah. Ce centre, inauguré
l'après-midi de jeudi, est qualifié d'outil essentiel pour le développement du
programme spatial national s'étalant jusqu'à l'horizon 2020. Dernière étape de
la visite présidentielle, la base navale de Mers El-Kébir.
La route menant à la base navale a été fermée totalement à la circulation pour
le passage du convoi présidentiel. Les nombreux ralentisseurs de cet axe
routier ont été rasés par les services techniques de la commune pour faciliter
le passage de la délégation. Mais pour les autres automobilistes c'était le
calvaire. La circulation automobile a été ainsi interrompue pour des mesures
sécuritaires dans plusieurs axes routiers menant à la base navale, à l'exemple
de la route du port. Des embouteillages monstres se sont formés sur la route de
la corniche oranaise provoquant des désagréments pour les usagers de la route. Le
président de la République, chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale, a suivi
à la base navale principale de Mers El-Kébir un
exposé présenté par le commandant de la deuxième Région militaire, le général
major Saïd Bey, sur les projets en cours de réalisation pour la modernisation
de cette base. Le président Bouteflika a également
inspecté un nombre d'unités navales relevant de la flotte de la base de Mers El-Kébir. Il a, en outre, pris connaissance du plan de
développement de l'Entreprise de construction et de réparation navales (ECRIN).
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Posté Le : 25/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane Maizi
Source : www.lequotidien-oran.com