Algérie

Bouteflika à la CIT



Aït Ahmed réagit « Seul l?encadrement de la société par des structures autonomes et représentatives peut donner un caractère organisé et pacifique à la contestation sociale », juge Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes (FFS) dans une déclaration rendue publique hier. Cette sortie médiatique du responsable du plus vieux parti d?opposition n?est pas fortuite. Elle coïncide avec la présence du président Bouteflika à Genève (Suisse) où, selon l?APS, celui-ci prononcera, aujourd?hui, un discours devant la 93e session de la Conférence internationale du travail (CIT). C?est pourquoi, Aït Ahmed saisira cette occasion pour exiger la reconnaissance officielle des syndicats autonomes, l?arrêt des intimidations contre les travailleurs et la cessation immédiate de la persécution judiciaire et administrative des syndicalistes ainsi que l?ouverture du dialogue avec les syndicats autonomes sur les questions sectorielles et d?un débat national sur le monde du travail. Sur ce registre, il ne manquera pas de relever : « Tous les combats qui ont été menés ces dernières années par des syndicalistes courageux pour protester contre la dégradation continue d?un monde du travail précarisé et soumis à une remise en cause généralisée de tous ses acquis ont été portés par des syndicats autonomes que le Pouvoir refuse de légaliser. » Tout en rappelant que le monde du travail est au c?ur de l?organisation sociale, le leader du FFS précise : « Les travailleurs et les syndicats autonomes (...) se retrouvent sans recours. » Il estime, dans ce cadre, que « la rhétorique du Pouvoir, en l?absence totale d?espace public libéré du chantage et de la répression, ne se prive ni de manipuler les faits ni de trafiquer les chiffres réels sur le chômage et la pauvreté ». Ce qui l?amène à faire quelques constats de la situation du syndicalisme en Algérie à l?heure actuelle. Ainsi, Aït Ahmed estime : « La grève de la faim est souvent le dernier recours des travailleurs, les syndicalistes autonomes sont réprimés et non reconnus malgré leur présence sur le terrain et la centrale syndicale officielle n?est aujourd?hui que l?appendice bureaucratique d?un régime brutalement antipopulaire. »


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