Algérie

Bouteflika à l?union parlementaire africaine



Plaidoyer pour la femme Les parlementaires africains ont procédé hier à l?élection du président de l?Union parlementaire africaine (UPA) pour un mandat de deux ans. Dans ce contexte, les parlementaires algériens mènent depuis samedi des tractations avec des députés des autres Etats pour faire échoir la présidence de l?UPA à l?Algérie. Ils y ont réussi puisque Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a été élu à ce poste, qui était occupé par le président de l?Assemblée nationale malienne. Hier, lors de l?ouverture des travaux du 27e congrès de l?UPA, le président de la République a prononcé un discours où il a abordé des questions portant sur la bonne gouvernance, le rôle et la place de la femme dans la société, le Maroc, ainsi que la situation en Irak et en Palestine. Il s?est étalé sur la question de la femme qui, selon lui, revêt pour l?avenir du continent africain une importance primordiale. Il a évoqué l?accès de la femme africaine aux centres de décision. « Il ne peut y avoir de bonne gouvernance ni de démocratie réelle si la femme africaine reste victime d?une discrimination », a souligné M. Bouteflika qui a précisé que les Constitutions d?Afrique, contrairement à ce que l?on pense, mettent la femme sur un pied d?égalité avec l?homme. Il a observé qu?une certaine discrimination à l?égard des femmes, notamment au plan politique, de l?emploi et des salaires, existe en Europe. M. Bouteflika s?est dit déçu de constater qu?il existe encore dans nos pays des attitudes négatives, des pesanteurs et des traditions réductrices qui donnent à la femme un statut inférieur. Pour qu?une femme accède à un emploi supérieur, il faut, selon lui, qu?elle soit plus compétente que l?homme. Pour qu?elle soit l?égale de l?homme dans les centres de décision, il faut qu?elle lui soit supérieure. Ce qui bat en brèche la Constitution et les lois, qui sont, d?après lui, la force des préjugés, des habitudes et des traditions négatives « rattachées abusivement tantôt à la religion ». Le chef de l?Etat estime qu?il faudrait peut-être imaginer d?autres mécanismes de lutte systématique contre les attitudes discriminatoires à l?égard des femmes, puisque les lois semblent impuissantes de le faire. Par ailleurs, le Président a rendu un hommage à la femme algérienne qui s?est émancipée lors de la guerre de Libération nationale, dans les efforts pour le développement du pays et surtout dans le combat antiterroriste où elle a payé un lourd tribut. « La femme algérienne n?a pas une présence seulement symbolique dans les hautes fonctions, mais elle participe de plus en plus aux décisions engageant l?Etat et le peuple. Toutefois, le chemin vers une réhabilitation totale du statut de la femme dans nos sociétés est encore long, de mon point de vue, parce qu?il est avant tout culturel et social », a relevé M. Bouteflika. Le chef de l?Etat est convaincu qu?il ne saurait y avoir une bonne gouvernance sans un Etat de droit, sans un contrôle populaire, assuré par des assemblées librement élues et surtout sans libertés d?expression et d?opinion, confrontées à des médias objectifs, ayant un libre accès à l?information et à l?investigation, tout en ?uvrant dans le strict respect d?une déontologie exigeante, qui protège l?intimité et la dignité des personnes. Le président de la République a lancé un appel à l?UPA afin qu?elle les guide sur ces questions essentielles. « Nous attendons avec un vif intérêt vos recommandations et vos résolutions pour orienter notre action. Le sujet de bonne gouvernance est au centre des préoccupations de l?Union africaine et du NEPAD qui en est l?instrument de mise en ?uvre », a-t-il déclaré. Pour lui, la bonne gouvernance doit être un but à atteindre, mais elle est surtout un moyen pour construire un Etat de droit et un aboutissement à la paix sociale. De l?avis du Président, seuls les parlementaires africains sont habilités à proposer les pistes et suggestions les plus objectives et les plus pragmatiques pour promouvoir la bonne gouvernance interne et externe. L?orateur ne nie pas que notre vaste continent possède de formidables atouts et des potentialités économiques énormes, pour peu que les Africains aient la volonté politique de faire aboutir leur intégration et leur unité.


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