Algérie

Bouteflika à l?ouverture du Salon du livre «Il faut poursuivre ceux qui ont touché à l?hymne national»



Inauguré hier par le président de la République, le Salon international du livre d?Alger (SILA) en est encore à monter ses stands et, dans les meilleurs des cas, à placer ses livres sur les étagères en raison des difficultés qu?ont rencontrées les exposants pour faire sortir leurs cartons de la zone sous douane.C?est en une après-midi pluvieuse et en l?absence d?une grande partie des exposants que le président de la République a inauguré hier la 12e édition du SILA au Palais des expositions des Pins maritimes, à l?est de la capitale. Son itinéraire a été tracé de façon à ce qu?il ne s?aperçoive pas que des stands entiers ne sont pas totalement montés ou alors sont encombrés par des livres encore dans leurs cartons et un mobilier démonté.Accompagné du gouvernement, avec à sa tête Belkhadem, des membres des corps diplomatiques accrédités à Alger, et, avec à ses côtés, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, Bouteflika semble avoir plaisir à discuter avec les exposants, enfin ceux ont eu la chance de faire vite et d?être prêts à cette cérémonie d?ouverture du SILA. Il y a avait aussi dans la foule « officielle » Rédha Malek et Belaïd Abdesselam, sans compter quelques responsables d?institutions.Le premier stand que Bouteflika a visité fut celui de l?ONU, qui était juste à droite de l?entrée officielle du pavillon central. Il s?attardera un peu plus dans celui de l?Office des publications universitaires (OPU). Le responsable de ce stand lui fera savoir que les équipements d?impression sont « un peu vieux ». Le Président a visité aussi le stand de « Alger, capitale de la culture arabe 2007 ». « Jamais vous ne trouverez un homme comme lui à travers le monde. Puisse Dieu lui accorder longue vie et santé », lancera un exposant émirati heureux d?avoir reçu le président dans son stand. « Avez-vous un livre sur Boumediène ?», a demandé le Président au responsable du stand algérien d?avant celui de l?Emirati.Dans le stand de l?institution Moufdi Zakaria, il a tenu à dire que « deux députés ont demandé à ce que les élèves ne perdent pas chaque matin cinq minutes pour écouter l?hymne national, treize autres les ont rejoints ! La remarque du Président est vraisemblablement pour montrer qu?il existe des responsables qui sont contre l?enseignement des valeurs patriotiques. « Il faut poursuivre ceux qui ont touché à l?hymne national », a-t-il dit mécontent. Ce sont, pour rappel, 150.000 livres scolaires qui contiennent une strophe de l?hymne national incomplète. A un moment, on verra le Président saluer Maître Jacques Vergès, l?avocat du FLN pendant la colonisation, actuellement en séjour à Alger.Les éditions Gallimard ont donné l?occasion au Président de faire savoir qu?il lit beaucoup. « On dit que vous êtes un homme très cultivé... », lui dit de but en blanc la responsable du stand. « Méfiez-vous des on-dit », lui répond le chef de l?Etat avec un large sourire. Il lui demande si les éditions Gallimard vendent bien en Algérie. « On vous fait un prix, vous êtes de bons clients », lui dit la dame. La ministre de la Culture promet que « nous allons étudier des contrats avec ces maisons d?éditions ». Le titre « Out of Africa » lui fera rappeler que « c?est un beau film ». Il s?attardera devant les prix Goncourt. Bouteflika dira que « le président Bourguiba était le seul à avoir ce livre sur son bureau ». Française d?origine tunisienne, la dame lui dira sans hésiter: « Nous, Tunisiens, nous avons grandi avec et le président Bourguiba a fait beaucoup pour cela ». Le Président répond: « Il a été correct, il n?a rien fait d?extraordinaire, correct avec sa conscience ». Il tiendra à vérifier la qualité des livres exposés. « Le papier est bon », dit-il. En se rapprochant de l?étagère des livres scolaires, la dame lui dit: « Avec l?école, la vie est plus rassurante ». Avec un éclat de rire, le Président lui demande: « Elle l?est pour vous ? », en enchaînant devant une autre catégorie de livres. « J?aime les anthologies, celle de Gide... ». « On va vous les envoyer », lui dit-elle. A un moment, on n?entendra que des bribes de leur conversation en raison de l?état défectueux de la sonorisation. « (...) Non, je ne vous toucherai pas M. le Président... ». «... C?est moi qui espionne vos sentiments... ». On attrapera au vol l?interrogation du Président: « Vous en êtes à ce point ? ». « C?est elle qui fait tout pour que vous la voyiez », faisant avancer devant lui une de ses collègues, soulignant: « Elle vous aime beaucoup ». « Je ne vous vois pas ? », lui dit le Président. Eclats de rires. « Je n?aime pas Kundera à cause de la quarantaine de pages où il a divagué d?une façon incroyable », lui fera savoir Bouteflika à propos de «L?insoutenable légèreté de l?être ». Chez Edi 2000, il félicitera l?exposant par un « c?est vous qui faites des conférences à travers le pays, c?est une bonne chose ». Au stand de la Belgique, il apprendra que les éditions de ce pays ont « multiplié par 6 les partenariats avec les universités, celle de Boumerdès, de Laghouat. L?année dernière, nous avons eu la commission mixte ». Il rétorque: « Mais il y a 48 wilayas dans le pays... ».


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