Le chef de l'Etat a présidé hier la cérémonie de sortie de nouvelles
promotions militaires dont une composée d'éléments de la sûreté nationale et
d'autres de la gendarmerie.
Arrivé vers 11h30 à l'Académie militaire interarmes de Cherchell, le président,
chef suprême des armées et ministre de la Défense, n'a rejoint la tribune officielle qu'une
heure plus tard. L'on dit qu'il s'était réuni durant avec l'état-major de l'ANP
ainsi que de hauts responsables militaires. Il était accompagné du général
major Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, du
ministre délégué de la Défense,
Abdelmalek Guenaïzia, ainsi
que d'autres hauts gradés et responsables d'institutions. A la tribune, l'on
avait remarqué la présence du colonel Mustapha El Hebiri,
directeur général de la
Protection civile, de quelques ministres comme celui de
l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, de l'Enseignement supérieur, Harraoubia,
de la Jeunesse
et des Sports, des Travaux publics. Le général Abdelghani
El Hamel, DG de la Sûreté
nationale, n'a pas fait partie des invités de l'académie. Pourtant, ses
éléments étaient bien là au sein de la 4ème promotion de la formation de base
qui a combiné ses «troupes» avec certains d'entre eux et avec d'autres de la
gendarmerie nationale. Promotion dont la sortie a eu lieu hier. Le directeur
général de l'Académie militaire interarmes de Cherchell a qualifié de «
première » ce cycle de formation qui a regroupé des éléments issus de trois
corps de sécurité différents. S'en est suivie la sortie de la 42e et dernière
promotion de la formation fondamentale puisque le système dont elle a bénéficié
a été remplacé par un autre tout à fait nouveau. La 39ème promotion du
commandement a aussi reçu ses diplômes après que ses éléments eurent reçu une
formation pour renforcer leurs capacités professionnelles en matière de
tactique militaire. Les diplômes ont été remis par le chef de l'Etat pour
certains et pour d'autres par Gaïd Salah ou Guenaïzia. On compte parmi ces nouveaux diplômés militaires,
des élèves de la Syrie,
de la Palestine
et du Niger dont la formation a été assurée par l'académie de Cherchell. La
nouvelle promotion militaire a été baptisée du nom du martyr de la guerre de
libération nationale, Ali Mendjli dont le portrait a
été dressé au milieu de Sahat Elaâlam
de l'académie.
Des missions «quelles que soient les circonstances»
Mais avant la remise des diplômes, le général major Gaïd
Salah a prononcé une allocution par laquelle il a exprimé « notre profonde satisfaction,
a-t-il dit au président, pour l'insigne honneur que vous nous faites, en
rehaussant de votre présence, encore une fois, l'Académie militaire interarmes
de Cherchell ». « Cela dénote de votre souci permanent d'entourer nos forces
armées de toutes les formes d'attention et pourvoir, ainsi, à ses besoins tant
moraux que matériels », a-t-il affirmé. Le chef d'état-major de l'ANP estime
qu'il s'agit là « d'un geste noble qui aura, sans doute, son incidence positive
sur l'ensemble de nos personnels militaires et qui ne manquera pas de se
traduire chez eux par une détermination inébranlable et davantage de motivation
dans la poursuite des efforts consentis pour atteindre les objectifs de
modernisation de nos forces armées et porter leurs capacités et état de
disponibilité à un niveau compatible avec la grandeur des missions nationales
et constitutionnelles imparties ». Missions nationales que l'armée, précise le
général major, est déterminée à accomplir «quelles que soient les circonstances
et conjonctures ». Et aussi parce qu'elles constituent, souligne-t-il au
président, « le socle des motivations à la fois fortes et immuables qui
accompagnent les efforts colossaux consentis - et qui se poursuivent - sur tous
les plans, en toute rationalité, discernement et persévérance, sous votre haute
conduite et vos orientations pertinentes. » Gaïd
Salah rappelle que «ces réformes profondes, tant structurelles que pédagogiques,
que nous avons introduites dans notre système de formation depuis 2007 (…) impriment
de plus en plus le cachet du sérieux et de la pertinence du cursus de formation
adopté. » Il relève en même temps que « la clôture de l'année d'instruction
culmine avec de nombreux exercices interarmes et interforces
dont les résultats de terrain se sont avérés à la hauteur de la crédibilité et
de la pertinence des programmes de préparation au combat, à la hauteur du
sérieux de leur mise en Å“uvre et à la hauteur de l'assimilation de leur contenu
par les personnels militaires ».
Gaïd Salah
lie l'armée et le peuple
Le chef d'état-major note que les écoles des cadets de la nation « ont
repris vie sous un nouvel habillage et appellation avec une première école
ouverte à Oran dès l'année scolaire 2009-2010, grâce à une initiative de Son
Excellence le président de la République, chef suprême des armées, ministre de la Défense nationale ». Les
premières promotions en sortiront après l'année scolaire 20011-2012 après la
participation des élèves aux épreuves du baccalauréat. Gaïd
Salah promet l'ouverture des écoles restantes sur le territoire national.
Le chef d'état-major fait
ressortir dans son discours le lien entre l'armée et le peuple dont elle est «
la pure émanation ». « Elle partagera, dit-il, toujours avec lui sa conviction
nationaliste, bien ancrée et invariante ». Il ajoute qu'elle « continuera à
évoquer avec lui, en permanence, les réserves incommensurables de sa glorieuse
histoire, dont les moindres détails de son épopée éternelle sont à jamais
ancrés dans les tréfonds de sa mémoire collective ». Il évoquera au nom du
peuple « les images de ses terribles souffrances, de ses énormes sacrifices et
de son endurance à toute épreuve vis-à-vis des diverses formes d'injustices du
colonialisme français haineux ». A ses yeux, « c'est à partir de ce lien
profond et de cette identité de principe claire et enracinée que transparaît la
puissance de la cohésion spontanée et de la solidarité entre l'armée et le
peuple ».
Le responsable de l'ANP promet que
« les militaires continueront de puiser les facteurs de notre capacité sous
votre auguste conduite et vos instructions éclairées, à garantir tous les
moyens de pérennisation de la sécurité et de la stabilité dans notre pays ». Il
ne manquera pas de rappeler, à cet effet, « les développements des événements
qui caractérisent cette étape à la fois sensible et difficile que traversent
notre continent africain et notre région arabe proche ou lointaine ». Evénements
dont il faut, estime-t-il, « en limiter les effets négatifs pour les canaliser
sur les efforts tendant à favoriser la paix et la sécurité à l'échelle locale
et régionale ». Paix et sécurité qui sont, affirme-t-il, « d'ores et déjà
concrètes dans notre pays - sans exagération aucune ». Leur consolidation
demeure, fait-il savoir, « une mission fondamentale parmi celles assignées à
l'armée ».
Conflits géostratégiques et «instructions éclairées»
Mission qui exige, selon lui, « de tirer le meilleur parti des dispositions
de la charte pour la paix et la réconciliation nationale (…).» Celle-ci exige
aussi, dit-il encore, «de poursuivre nos efforts de harcèlement des résidus
terroristes, de resserrer l'étau sur eux et sur leurs acolytes des bandes de
contrebandiers et du crime organisé, de surveiller et contenir leurs mouvements
à l'échelle locale et régionale notamment au pays du Sahel ». Il en mentionnera
« les efforts de coordination sécuritaire ainsi que les démarches vers une
cohésion opérationnelle entre les armées des quatre pays pour arriver au niveau
souhaité ». L'intérêt suprême de l'Algérie, la sauvegarde éternelle de
l'intégrité de son territoire et l'unité de son peuple ainsi que la
préservation de la sécurité nationale et l'indépendance de la décision
politique souveraine, Gaïd Salah en fait des
préalables qui « nous dictent en tant que militaires de poursuivre notre quête
du savoir scientifique et de l'art militaire, outre la maîtrise des
technologies modernes, de manière à approfondir le concept de professionnalisation
du corps de bataille de l'ANP ». Pour lui, « il nous appartient d'Å“uvre avec
une profonde foi et une détermination inébranlable à consolider ses fondements
et à renforcer ses capacités de combat ». C'est ce qu'il appelle « le sens
professionnel et nationaliste ». Sens avec lequel, conclut-il, « notre armée
s'acquitte des missions constitutionnelles qui lui sont assignées à même de
rassurer le peuple algérien aussi bien sur son présent que sur son avenir, quelles
que soient la nature et la taille des défis et enjeux ». Le tout se fait, selon
son dernier mot, « sous votre auguste conduite et vos instructions éclairées à
appréhender les véritables enjeux et défis que posent les conflits
géostratégiques dans notre région ».
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Posté Le : 27/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com