Algérie

Bouteflika à Fillon : “Chaque chose en son temps”



La visite de François Fillon à Alger n’aura pas levé les doutes sur la participation ou pas de l’Algérie au Sommet de Paris pour le lancement de l’Union pour la Méditerranée. Le président Bouteflika ne s’est pas prononcé sur le propos, se limitant à dire “chaque chose en son temps”.

Finalement, le Premier ministre français, François Fillon, a quitté, hier Alger, sans avoir réussi à confirmer la présence du président Bouteflika au Sommet de Paris pour la création de l’Union pour la Méditerranée, le 13 juillet prochain. Le chef de l’État a refusé, à l’issue de l’audience qu’il a accordée dans la matinée à l’invité du pays, de se prononcer sur ses intentions, se limitant à déclarer : “Chaque chose en son temps”. Il est vrai que l’occasion n’était nullement propice à une annonce importante pour le devenir des relations diplomatiques et économiques de l’Algérie avec les autres pays du pourtour méditerranéen. Lors de la conférence de presse, qu’il a animée conjointement avec son hôte Abdelaziz Belkhadem au salon d’honneur de l’aéroport international Houari-Boumediene, François Fillon n’a donné aucune indication sur un potentiel accord de principe de la participation du président de la République algérienne à la réunion de Paris. “Je ne suis pas le porte-parole du président Bouteflika. Il lui revient d’informer sur sa participation ou non au Sommet de Paris”. Il a, néanmoins, assuré qu’une défection de l’Algérie signifiera une mort dans l’œuf du projet. “L’Union pour la Méditerranée ne peut se faire qu’avec l’ensemble des pays méditerranéens. Évidemment l’UPM ne se construira pas sans l’Algérie, comme elle ne se fera pas sans l’Égypte ou Israël”. Évitant certainement de se montrer fataliste en focalisant sur les réticences de l’Algérie à livrer son consentement quant à son adhésion au projet inspiré par le président français Nicolas Sarkozy, François Fillon a précisé qu’il ne sied plus de mettre en œuvre “des programmes de coopération entre les pays des deux rives. Nous voulons une Union pour la Méditerranée qui permettrait une prise de décision à pouvoir égal”. Répondant à une question d’un confrère, il a soutenu que la composante des structures de l’UPM n’est pas encore arrêtée. “Des candidatures de plusieurs pays sont sur la table. C’est aux chefs d’État de les discuter, d’où l’importance de la présence du président algérien”, a-t-il déclaré, sous-entendant peut-être que notre pays a des chances réelles d’être représenté dignement dans les instances de la future union. “Nous avons longuement parlé, avec le président Bouteflika de l’UPM (…) Je me réjouis que ce projet ait reçu un bon accueil de la part du président de la République et du gouvernement”, a-t-il précisé. Les autorités algériennes ne s’opposaient guère frontalement à la proposition de Nicholas Sarkozy, quand il s’agissait d’une union des seuls pays du bassin méditerranéen. “Avec l’entrée de l’Union européenne avec ses 27 membres, nous ne savons pas si on doit encore discuter avec Paris ou bien avec Bruxelles en vue de constituer cette entité méditerranéenne”, a expliqué le Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, hier lors du point de presse. Ce flou, induit par les changements opérés sur la mouture initiale de la démarche telle que présentée au président Bouteflika par son homologue français lors de son séjour en Algérie en décembre 2007, alimente jusqu’alors les hésitations de l’Algérie à contribuer activement à la construction de l’UPM. Rien n’a, en définitive au terme d’une visite de deux jours du Premier ministre français, filtré sur les assurances que la France aurait fournies à l’Algérie pour calmer ses doutes et lever ses réserves sur l’UPM. D’autant que le rôle d’Israël dans la future union n’est pas clairement défini.
Au-delà de ce dossier, le Premier ministre français a confirmé que la France est totalement disposée à doter l’Armée algérienne d’équipements militaires. Il s’agit, dans un premier temps de programme de formation, puis de cession d’hélicoptères et de frégates, en attendant des transactions plus importantes. François Fillon a annoncé, également, que l’accord, signé samedi, portant sur la coopération en matière de développement et d’utilisation du nucléaire civil, aboutira à moyen terme en la construction d’une centrale nucléaire pour l’énergie électrique.
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