« S'il y a des réformes, c'est le président de la République qui doit les
annoncer», a déclaré le secrétaire général du FLN aux journalistes qui
voulaient savoir ce qui se disait dans les réunions secrètes tenues au palais
d'El-Mouradia.
Abdelaziz Belkhadem n'a jamais été aussi avare de déclarations à la
presse que jeudi, en marge de la conférence des cadres de l'Alliance
présidentielle. Il s'en tiendra ainsi à cette seule phrase. Le nombre élevé de
participants qui a déferlé hier vers la salle de conférences de l'hôtel Ryadh
semblait pourtant attiré par les possibilités d'éclairage sur le sujet. Il n'en
a rien été. Dès que le SG du FLN a terminé son discours, les conférenciers qui
ont suivi voyaient leurs propos noyés dans un désagréable bourdonnement de
voix.
Il faut dire que les thèmes abordés n'étaient pas du tout d'actualité.
Les esprits étaient hier à l'affût du moindre indice ou de la nouvelle
prévoyant le «changement politique» attendu.
Les coulisses en ont donné cependant quelques échos. Des membres
influents de l'ex-parti unique nous ont fait savoir que le président de la
République a demandé «pratiquement à tout le monde de lui faire des
rapports-diagnostics sur la situation qui prévaut dans le pays et de formuler
des propositions aux problèmes existants». Toutes les instances constituant le
pouvoir ont été sollicitées à cet effet.
On saura alors que la commission des sages, installée récemment par
Belkhadem, devra plancher sur toutes ces questions, tout autant, par exemple,
que l'historique MALG (ministère de l'Armement et des Liaisons générales). «Le
groupe de travail du MALG vient de terminer son travail, son président, Dahou
Ould Kablia, devra bientôt remettre le rapport à Bouteflika», nous dit l'un de
ses membres. Entre autres propositions contenues dans le rapport du MALG, la
dissolution des assemblées élues «mais pas le parlement».
Comme le ministre de l'Intérieur a eu à le dire, «il est irrationnel de
penser à dissoudre le parlement à un an des élections législatives», rappelle
notre interlocuteur. Pourtant, des responsables politiques assurent que le
Président s'accroche précisément à la dissolution de cette assemblée. Mais «il
veut que ça se fasse d'une manière maquillée», confie-t-on. «L'astuce» est
certainement difficile à trouver pour un Président qui n'aime pas montrer qu'il
a agi sous la pression d'une quelconque partie. Le MALG propose par contre,
toujours selon l'un de ses membres, la dissolution des assemblées de wilaya et
communales qui, dit-il, «ne posera pas de problème». On ne saura pas quelles sont
les raisons qui la justifient plus que celle du parlement.
La révision de la Constitution, de la loi électorale et celle relative
aux partis politiques semblent en outre faire l'unanimité chez ceux à qui le
Président a demandé de réfléchir sur des propositions de changement politique.
«Il faut absolument revoir par exemple les critères d'éligibilité qui sont
insensés. Même les partis doivent les revoir : il faut qu'ils exigent en
premier de leurs candidats qu'ils soient universitaires : le pays ne peut plus
fonctionner avec des maires analphabètes !», nous explique un membre du MALG.
On apprendra par ailleurs que le retrait du projet de code communal,
actuellement en débat au niveau de l'APN, n'est pas prévu en raison du manque
de temps. «On n'a plus le temps de le retirer et de confectionner un autre. Il
est question de le remanier profondément en reformulant ses articles sur la
base des 400 amendements qui sont proposés : tout le monde est d'accord pour le
faire puisque le RND seul en a proposé prés de 200», indique un responsable au
sein du parti d'Ouyahia.
Pour notre interlocuteur, «tous sont d'accord pour équilibrer entre les
attributions de l'élu et celles de l'administratif. Il faut donc donner plus de
prérogatives au président d'APC que celles qui lui sont accordées dans le code
en discussion». On pense ainsi que «le code doit être adapté à la réalité». On
craint seulement que «la commission qui se charge de le revoir n'ait pas les
capacités requises pour le faire convenablement et en un temps aussi court».
Comme déjà annoncé dans ces colonnes, et à entendre parler les membres
des partis de l'Alliance présidentielle, un consensus a été trouvé au sein du
pouvoir pour opérer un changement politique. Mais les étapes et les décisions
qui y seront insérées doivent être mises au point «à l'intérieur du système et
par le système et non pas de l'extérieur».
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Posté Le : 19/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com