Bouteflika demande aux Béjaouis «d'écrire une page nouvelle» et leur promet un programme spécial de développement.
Le candidat a marché hier à peine un petit quart d'heure dans les rues de Bejaïa pour saluer ceux qui l'attendaient.
Quelques youyous des balcons, un timide «ouhda thalitha» et direction la salle bleue pour le meeting. Parmi les nombreux présents, l'homme d'affaires Issad Rabrab et la ministre déléguée à la famille, Nouara Djaâfar.
Youyous et chanson kabyle rythmée ont assuré un air de fête à une ambiance qui pouvait devenir électrique à n'importe quel moment. D'ailleurs, elle a failli l'être par un «vous n'avez rien fait !» lancé du milieu de la salle par une voix masculine quand une étudiante, du haut de la tribune, donnait lecture des réalisations socioéconomiques dans la ville. Mais une seconde plus tard, la même voix scande «vive Bouteflika !». Le «vous n'avez rien fait !» nous dit-on, «était destiné aux autorités locales et non à lui.» Une jeune animatrice de radio Soummam lira un discours de bienvenue et lui dira : «nous vous avons tant attendu en tant que président et vous voila avec nous en tant que candidat, preuve de la constance de Bougie à vous soutenir.» Elle lui promet « aujourd'hui, demain, nous serons avec vous !» Pour parler des droits de la femme, elle citera Fatma N'Soumer et Hassiba Ben Bouali. «Cette rencontre est historique dans la vie de l'Algérie moderne, je suis convaincu plus qu'avant (...), je ne vois pas l'Algérie sans Bejaïa et Bejaïa sans l'Algérie,» a rassuré Bouteflika. Il saluera la mémoire des victimes de 2001. «Je suis, a-t-il dit, à Bejaïa l'histoire, Bejaïa l'authenticité et la civilisation, Bejaïa de Ma Gouraya. Même si vous avez des problèmes avec moi, aujourd'hui, je suis l'invité de Ma Gouraya, de Fatma N'Soumer, je suis chez les moudjahidine et les moudjahidate, chez les citoyens libres qui aiment l'Algérie avant tout, je suis entre mes proches et ma tribu», leur a-t-il lancé. Et précise-t-il «si vous vous considérez plus amazighs que les autres, nous avons remarqué que toute l'Algérie est amazighe. En tant qu'Amazighs, musulmans et Arabes, nous adorons tous l'Algérie.» Le candidat considère que «les droits de la femme doivent être assurés politiquement par l'administration mais aussi par les partis politiques.» Il estime que «les problèmes kabyles ne sont pas seulement ceux de la femme, mais ce sont les problèmes des jeunes, des étudiants, de travail, de logement, de santé, gaz, eau, électricité, routes... Je vous annonce qu'il existe un programme spécial pour Bejaïa, je ne dis pas ça parce que c'est la campagne, le programme existe et l'argent aussi» tout en interrogeant «mais est-ce que les entreprises de réalisation existent chez vous ?» Mais il note : «vous devez patienter quelques jours, aujourd'hui, je n'ai pas d'autorité, je suis candidat, j'ai besoin de vous, je vois dans cette salle des femmes et des hommes qui aiment plus que tout l'Algérie.» Il titille les Bejaouis : «on vous a beaucoup attendus et vous nous avez même fait la tête. Il faut qu'on écrive une page nouvelle, nous avons besoin de paix et de sécurité, c'est l'affaire de tous.» Il ajoute «il se peut que les autres candidats aient de nouveaux programmes à présenter, mais moi, je suis un ancien candidat, mon programme est celui de la continuité, nous poserons pierre par pierre, c'est ainsi que les pays se construisent.»
La salle scande plusieurs slogans à la fois. «Je ne comprends pas ce que vous dites, je n'entends pas bien, si vous dites du bien, je vous remercie, si vous dites du mal, que Dieu vous pardonne !» a-t-il lancé.
«Vive Bouteflika !» reprend la salle en coeur. «Ma volonté est que je vous prenne tous avec moi pour faire la campagne à travers le pays,» a-t-il dit à ses soutiens à qui il recommande aussi «choisissez le meilleur, celui qui répond le plus à vos aspirations et à vos rêves, quand vous prospérez, c'est l'Algérie qui prospère !» Le retour d'écoute de la salle se fera par un «Bouteflika président !» Sa réponse fut : «je vous demande fraternellement, votez le 9 avril pour qui que ce soit, l'Algérie a besoin d'un président fort pour vous défendre à l'étranger.» Mais il rappelle «j'ai commencé un effort de développement, je vais le continuer.» Sa promesse : «vous m'avez demandé de venir, si j'échoue, je reviendrai immédiatement après les élections, si je réussis, j'établirai un calendrier où vous serez prioritaires.» Vers 13h 30, il était à Jijel où il a traversé l'avenue Emir Abdelkader à partir de la place Amar Bouraoui, que les Jijeliens appellent Bab Essour, pour arriver à la place El Djoumhouria, un parcours bondé de monde, plein de sons et de couleurs. Le candidat ira aujourd'hui à Oran et à Relizane.
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Posté Le : 26/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Envoyée Spéciale A Bejaïa & à Jijel : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com