Algérie

Bouteflika 4, An I L'impasse



Bouteflika 4, An I L'impasse
Il y a presque un an, les Algériens se sont vu imposer le 4e mandat d'un Président qui avait lui-même reconnu ses «difficultés liées» à sa «santé», selon ses termes le 22 mars 2014.Des sentiments différents ont traversé l'opinion le soir du 17 avril : colère, humiliation, stupeur, fatalisme, et même chez la majorité un soulagement de voir se clore cette campagne saturée de tensions et de violences verbales et physiques qui pouvaient déboucher sur le chaos, tant les décideurs ont été dans la logique de la terre brûlée et du chantage à la stabilité.L'intronisation de M. Bouteflika, acte de bravade capricieux contre ses détracteurs à l'intérieur même du régime, est une balle tirée à bout portant contre la moindre espérance dans notre pays, contre la notion de l'Etat, chèrement érigé à travers des décennies contre la jeunesse algérienne et le génie algérien, contre le combat de tout un chacun pour un meilleur avenir pour nos enfants.Car comment concilier l'incapacité à gouverner et la nécessité vitale de gouverner, c'est-à-dire donner des réponses actives et rapides, réfléchies et précises aux défis nationaux et régionaux qui menacent le pays ' Cette question-là, les décideurs se sont entêtés à l'ignorer, préférant qualifier ceux qui la posent d'antipatriotes.Ce n'est pas un aveuglement, c'est une irresponsabilité criminelle. Aujourd'hui, un an après, la catastrophe du 4e mandat a tenu toutes ses promesses, les pires : un pays non gouverné au profit de l'argent brutal qui décide de tout, des politiques improvisées et non coordonnées, un Exécutif incapable de se renouveler, tapant dans la réserve des walis comme ultimes ressources humaines, une armée sommée d'être fidèle au chef et non à la nation, un mépris doublé d'une sauvage répression face à la société civile combative, une économie que la rente ne peut plus sauver, une prudence diplomatique fatale en ces temps de grands chamboulements mondiaux, et, surtout, un désespoir.Un profond désespoir face à l'obstination du régime qui entraîne dans sa chute tout un pays, comme un noyé qui asphyxie son sauveur.




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