Algérie

Boussaâda, si belle et si poétique


Boussaâda, si belle et si poétique
Arrivé en Algérie en 1894, le peintre orientaliste et photographe Georges Gasté (1869-1910), s'installe à Boussaâda sur le conseil de son ami Etienne Dinet, un artiste dont le nom restera éternellement lié à cette ville, et qui deviendra par la suite Nassredine, après sa conversion à l'islam.Gasté découvre alors un monde fascinant. Il est impressionné par la beauté de cette oasis, situé aux portes du désert. Une nature simple, belle et poétique. Les quatre ans passés dans cette région, riche en lumière et en paysages, ont été parmi les plus fructueuses de sa carrière. Reconnu comme un excellent peintre, Gasté s'est révélé aussi par son ?uvre photographique d'une grande qualité artistique.Sa proximité avec les gens, simples, accueillants et hospitaliers, lui permettra de réaliser des ?uvres marquantes par leur spontanéité, leur sensibilité et leur originalité. Une trentaine de ces ?uvres, retraçant aussi le quotidien des habitants de la ville de Boussaâda entre 1894 et 1898, sont exposés depuis lundi à l'institut français de Constantine.Des photos-témoignages sur la vie dure des gens de Boussaâda, 50 ans après la première incursion française dans la région. En toute simplicité et sans retouches, Gasté nous fait découvrir une ville d'une architecture modeste, avec des maisons en terre cuite, et des rues en pierres, dans lesquelles des hommes sont assis à même le sol, regardant un coiffeur à l'?uvre. Certaines bâtisses, alignées dans une sorte de boulevard, ont un étage accessible par des escaliers en bois. Dans les cours des maisons austères, des femmes sont occupées à faire le ménage ou à sécher les dattes sur les terrasses.On admire surtout la scène de ces jeunes filles au teint cuivré, aux jambes nues, en train de laver le linge dans l'eau de l'oued. Les femmes naïlies, célèbres par leurs habits, leurs parures et leur fameuse danse, apparaissent dans de nombreuses ?uvres de Gasté.Ce dernier n'a pas raté l'occasion pour immortaliser les fêtes de mariage, mais aussi les rassemblements des populations pour une fête religieuse ou lors d'un discours du caïd sur la place publique, les jours de marché animés, les enfants jouant les pieds nus dans les artères de la ville.Des photos en noir et blanc où la lumière et l'obscurité s'alternent pour raconter la dure réalité d'une Algérie aux premières décennies de la colonisation. Gasté affirmait dans ses écrits: «penser à montrer des caractères, des passions et des sentiments plutôt que de la couleur locale, bien inutile à côté de ce qui touche l'âme».


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