Bousculades, manque de liquidités…La poste fait toujours des mécontents

Des usagers assis à même le sol, une foule amassée devant les guichets, un brouhaha qui crève les tympans, les bureaux de poste sont devenus synonymes de tracas pour les citoyens.

On y va pour dix minutes mais c'est toute la matinée ou l'après-midi qui est sacrifiée pour encaisser un chèque ou envoyer un mandat. Ce calvaire, les citoyens le vivent au quotidien. Hier encore, c'était la bousculade à la grande poste et à la poste St-Charles. Des chaînes interminables de personnes qui sont venues faire des retraits ou encaisser les pensions. Impossible de se frayer un chemin au milieu de tous ces gens qui faisaient le pied de grue depuis 8h du matin. Il était 11h30, ils n'étaient pas encore servis au bureau de poste de St-Charles. La raison, selon des citoyens interrogés sur place, est le manque de liquidités depuis la matinée. Pièce d'identité et chèque en main, une femme, la cinquantaine environ, qui venait à peine d'arriver, nous raconte: «J'ai fait plusieurs bureaux de poste avant d'arriver ici. Le dernier, c'était le bureau d'El-Makkari. Partout, c'était la même réponse. Pas d'argent, il faut aller voir ailleurs. A St-Charles, nous avons aussi eu droit à cette même réflexion. Maintenant, nous attendons». Sa voisine, debout dans cette même chaîne devant elle, souligne qu'elle est ici depuis plus de deux heures et la situation ne s'est pas débloquée.

 De l'autre côté du guichet, l'agent de la poste semble dépassé. Il n'arrête pas de lancer à haute voix, «Il n'y a pas d'argent. Vous ne pouvez pas encaisser le chèque aujourd' hui». Mais lorsque les citoyens demandent la raison de ce blocage, ce dernier fait signe qu'il ignore le motif et se contente de les orienter vers le receveur. A la grande poste, même ambiance. Des vieilles femmes étaient assises par terre en train d'attendre leur tour pour encaisser leurs pensions. D'autres, plus jeunes, étaient amassées comme des sardines sur un même banc. La différence avec le bureau St-Charles est que tous ces gens avaient espoir d'encaisser leur chèque même après une longue chaîne.