Algérie

Bourses : Les places mondiales devraient poursuivre leur progression



Les marchés actions mondiaux devraient continuer de progresser au cours des prochains mois, montrent jeudi des enquêtes de Reuters, mais la volatilité devrait rester forte au gré des mesures de soutien des banques centrales et de l'évolution des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
Les inquiétudes face au ralentissement de la croissance des grandes économies mondiales dans le contexte de guerre commerciale ont pesé sur les marchés d'actions l'an dernier, tous les indices concernés par l'enquête Reuters, à l'exception de ceux de l'Inde et du Brésil, ayant terminé 2018 dans le rouge. Malgré le rebond observé depuis début 2019, les dernières enquêtes auprès de quelque 300 responsables de la stratégie montrent que neuf des 17 indices concernés par l'enquête n'auront pas effacé leurs lourdes pertes de 2018 d'ici à la fin de l'année. Il faudrait attendre la fin 2020, voire au-delà, pour que la plupart de ces indices aient repris le terrain perdu en 2018, grâce notamment à l'évolution favorable des politiques monétaires.
A une question sur le risque d'une importante correction boursière cette année, la médiane des réponses des stratèges donne une probabilité de 30%.
Les indices européens devraient eux aussi gagner du terrain cette année mais ils seront à la traîne par rapport à ceux d'autres pays développés dans lesquels les taux ne sont pas encore négatifs. Selon l'enquête auprès de 30 courtiers, gérants de portefeuilles et analystes menée entre le 13 et le 27 août, l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 terminera l'année à 3.400 points, pratiquement inchangé par rapport à ses niveaux actuels. Il afficherait ainsi une progression de 13,3% sur l'ensemble de l'année, sa plus forte hausse annuelle depuis 2013, qui effacerait quasiment les pertes de 2018. Le Stoxx 600, plus large, devrait finir l'année à 380 points, en hausse de 1% environ par rapport à son niveau actuel, ce qui donnerait une hausse de 12,5% sur 2019. Les indices américains sont quant à eux probablement proches de leur pic, les inquiétudes de plus en plus fortes pour la croissance liées aux tensions commerciales avec la Chine étant susceptibles de peser sur le sentiment et de limiter l'impact positif des mesures de soutien de la Réserve fédérale.
Ces inquiétudes sont reflétées dans l'inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis, un signe considéré historiquement comme l'amorce d'une entrée de l'économie américaine en récession.
En Asie, hors Japon, les actions devraient aussi poursuivre leurs gains avec une hausse de plus de 10% d'ici à fin 2020.
Les stratèges ont revu en baisse leurs prévisions sur le niveau des indices à l'horizon de la fin 2019 et à celui de la mi-2020 par rapport à leurs prédictions d'il y a trois mois. En outre, 70% d'entre eux ont précisé que les risques entourant leurs nouvelles prévisions étaient orientés à la baisse. Interrogés sur la durée du mouvement haussier, les professionnels interrogés sont divisés: un quart d'entre eux jugent qu'il est déjà terminé, un tiers pensent qu'il prendra fin d'ici à un an et 40% le voient se prolonger plus d'un an.

L'Europe confirme sa hausse dans un contexte commercial tendu
Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, n'ayant pratiquement pas réagi aux indices PMI manufacturiers pourtant peu encourageants parus dans la matinée, tandis que Wall Street était fermée ce lundi en raison du Labor Day, jour férié aux Etats-Unis. À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,23% à 5.493,04 points. Le Footsie britannique a pris 1,11% - dopé par les valeurs exportatrices qui bénéficient de la baisse du sterling - et le Dax allemand 0,12%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,17%, le FTSEurofirst 300 de 0,3% et le Stoxx 600 de 0,32%. L'activité du secteur manufacturier de la zone euro s'est encore contractée en août, pour le septième mois consécutif, montrent les résultats définitifs de l'enquête mensuelle d'IHS Markit, qui devraient renforcer les anticipations d'un nouvel assouplissement de la politique de la Banque centrale européenne (BCE) dès la semaine prochaine.
Parallèlement, le contentieux commercial sino-américain connaît de nouvelles péripéties, les deux pays ayant commencé dimanche matin à prélever de nouveaux droits de douane sur leurs importations mutuelles.
La Chine a porté plainte contre les Etats-Unis devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des droits de douane sur les importations américaines, a enfin annoncé ce lundi le ministère chinois du Commerce. Le mois de septembre sera marqué par de nombreux rendez-vous avec les banques centrales. La Banque centrale européenne (BCE) tiendra sa réunion de politique monétaire le jeudi 12 septembre et le marché monétaire de la zone euro intègre désormais une probabilité de 60% d'une baisse de 20 points de base du taux de dépôt, un assouplissement qui serait plus marqué qu'anticipé jusqu'à présent.
La Réserve fédérale se réunira elle les 17 et 18 septembre et le 19, la Banque du Japon (BoJ) et la Banque d'Angleterre annonceront leurs propres décisions de politique monétaire.

Valeurs
La grande majorité des indices sectoriels européens a fini en hausse, les meilleures performances étant pour le compartiment des services financiers (+0,92%) et celui de la santé (+0,86%). A l'opposé, le Stoxx des hautes technologies, l'un des plus sensibles à l'évolution des tensions commerciales, cède 0,63%.
Parmi les progressions remarquables, CGG prend plus de 14% après avoir relevé ses objectifs financiers 2019.
RWE a fini en tête de l'indice FTSEurofirst 300 et en troisième place de l'indice Stoxx 600 avec un gain de 3,67%, Barclays ayant relevé sa note sur les valeurs européennes de services aux collectivités de "pondération neutre" à "surpondérer", soulignant leur nature défensive dans un contexte "d'escalade sensible de la guerre commerciale". L'intermédiaire, qui fait en outre de RWE sa valeur privilégiée, voit le secteur surperformer encore plus même s'il fait déjà mieux que l'ensemble du marché européen cette année, avec un gain de 13% contre 10% respectivement.

Les indicateurs du jour
Les indices PMI manufacturiers européens d'août ont été publiés durant la matinée, après ceux de la Chine et du Japon, attestant d'un nouveau coup de mou de l'industrie locale.
Pas d'indicateurs aux Etats-Unis pour cause de jour férié.

Changes
L'euro, qui est tombé vendredi à moins de 1,10 dollar pour la première fois depuis mai 2017, reste dans le rouge, cédant 0,23% à 1,0964. Il n'a guère réagi, comme la Bourse, aux derniers indices PMI manufacturiers européens. Face à un panier de devises de référence, le dollar progresse légèrement, de 0,16%, alors qu'il était en repli en début de matinée. La livre sterling laisse 0,8% à 1,2061 dollar dans un contexte tendu lié au Brexit, plombée par la perspective d'élections anticipées. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a menacé d'exclure tous les députés conservateurs qui voteront contre son projet de Brexit, a-t-on appris lundi auprès d'un responsable du parti Tory. Dans l'opposition, Jerome Corbyn, le chef de file du Parti travailliste, a réclamé la convocation d'élections législatives anticipées.

Taux
Le rendement du Bund allemand à 10 ans est repassé au-dessus de -0,7%, à -0,696%, dans un marché peu actif avec la fermeture du marché obligataire américain pour cause de jour férié. Le rendement des Treasuries à 10 ans, à 1,4994%, reste inférieur à celui des emprunts d'Etat à deux ans (1,51%), ce qui caractérise une inversion de la courbe des taux, considérée comme un signe annonciateur de l'entrée de l'économie américaine en récession.


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