Algérie - A la une

Bourses : L'Europe globalement en hausse, luxe et minières en tête



Les principales Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi, à l'exception de Francfort, soutenues par les secteurs miniers et du luxe, dans des marchés suspendus au résultat de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et des négociations sino-américaines à Washington.À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,95% à 4.974,76 points, soutenu par LVMH et les valeurs du luxe. Le Footsie britannique a gagné 1,58%, aidé par la baisse de la livre sterling, mais le Dax allemand, particulièrement sensible au commerce mondial, a perdu 0,33%. L'indice EuroStoxx 50 s'est octroyé 0,26%, le FTSEurofirst 300 0,30% et le Stoxx 600 0,36%, ce dernier indice étant en passe d'afficher sa plus forte hausse mensuelle depuis octobre 2015. La Fed doit annoncer à 19h00 GMT sa décision sur les taux. Son président, Jerome Powell, donnera une demi-heure après une conférence de presse au cours de laquelle il pourrait réitérer sa prudence face au ralentissement de l'économie américaine. "Patience" est le nouveau mot-clé du moment, plusieurs responsables de la banque centrale américaine ayant laissé peu de place au doute sur leur volonté de marquer une pause dans la remontée des taux d'intérêt. Le marché s'attend aussi à des discussions sur le bilan de la banque centrale à la suite d'un article du Wall Street Journal selon lequel la Fed envisage de ralentir la réduction de son bilan plus tôt que prévu. Les négociations commerciales sino-américaines sont également suivies de près alors que des représentants de Washington et de Pékin devaient se rencontrer pour les négociations au plus haut niveau depuis la trêve décidée par les présidents Donald Trump et Xi Jinping en décembre. En Europe, les marchés ont semblé écarter le risque d'un Brexit sans accord malgré la montée des risques après que Bruxelles a rejeté l'appel des parlementaires britanniques à renégocier le "backstop" nord-irlandais. "Bien qu'un scénario sans accord reste peu probable, cette évolution de la situation augmente le risque d'un accident et les deux parties pourraient s'y préparer plus activement", dit Bethany Payne (Janus Henderson). Selon des analystes bancaires, la probabilité d'une sortie sans accord reste faible mais augmente, tandis que la probabilité d'un report du Brexit s'accroît.

Valeurs & indicateurs
Le secteur des ressources de base (+1,29%) a signé une des plus fortes hausses sectorielles, dopé par les cours des métaux industriels, notamment du nickel qui a atteint un pic de trois mois dans la crainte que l'un des plus gros producteurs, le brésilien Vale, ne réduise sa production dans un marché déjà tendu. Vale a déclaré être disposé à sacrifier la production au profit de la sécurité après la rupture d'une digue qui a fait au moins 84 morts au Brésil. ArcelorMittal a gagné 1,58% et les groupes miniers britanniques Rio Tinto, BHP et Glencore ont pris entre 1,4% et 2,8%. Les valeurs du luxe ont également été bien entourées après les annonces mardi soir de LVMH, dont le titre s'est adjugé 6,87%, la meilleure performance du CAC. Le marché a notamment salué la bonne performance de la division mode et maroquinerie du numéro un mondial du luxe au quatrième trimestre en dépit du ralentissement de l'économie chinoise et du mouvement des "Gilets jaunes" en France, ainsi que la confiance affichée pour 2019. Dans son sillage, les concurrents Kering et Hermes ont gagné respectivement 3,32% et 3,06%. Egalement en vue, le groupe Atos a grimpé de 6,64% après avoir dévoilé son plan stratégique. Selon les consensus I/B/E/S de Refinitiv, les analystes ont revu en forte baisse leur estimation moyenne de croissance des résultats des sociétés du Stoxx 600, à 3,6% au lieu de 4,8% la semaine dernière. Environ 26 sociétés ont publié leurs comptes sur les 600 du Stoxx, dont 50% ont été meilleurs que prévu. Après des ventes au détail supérieures aux attentes au Japon, la journée a été marquée en Europe par la première estimation de croissance meilleure que prévu au quatrième trimestre en France (+0,3%) et une inflaion allemande à 1,7% comme prévu. Aux Etats-Unis, le secteur privé a créé 213.000 emplois en janvier, un chiffre bien supérieur aux attentes, selon l'enquête mensuelle ADP. Les promesses de ventes de logements anciens aux Etats-Unis ont reculé en décembre, selon les données de la Fédération nationale des agents immobiliers (NAR) qui confirment la faiblesse du marché en fin d'année.

Wall Street applaudit la Fed, Apple et Boeing
La Bourse de New York a fini en nette hausse mercredi après la promesse de la Fed de privilégier la patience avant tout nouveau relèvement des taux d'intérêt, un engagement venu amplifier une progression déjà soutenue après les résultats d'Apple et les prévisions solides de Boeing. L'indice Dow Jones a gagné 434,9 points, soit 1,77%, à 25.014,86, clôturant ainsi au-dessus du seuil des 25.000 points pour la première fois depuis le 4 décembre, et le S&P-500, plus large, a pris 41,05 points, soit 1,55%, à 2681,05, sa meilleure clôture depuis le 6 décembre. Le Nasdaq Composite a progressé de 154,79 points, soit 2,2%, à 7.183,08. Il enregistre ainsi sa plus forte hausse en pourcentage sur une séance depuis le 4 janvier. La Réserve fédérale a annoncé le maintien sans surprise de sa politique monétaire mais elle a surtout déclaré qu'elle serait patiente en matière d'éventuels relèvements supplémentaires en raison des incertitudes économiques et financières et elle a laissé entendre qu'elle pourrait freiner la réduction de son bilan.
"Les marchés ont trouvé ce qu'ils cherchaient dans le communiqué de la Fed: à la fois l'idée de patience de la banque centrale sur les futures hausses de taux et celle d'une flexibilité accrue dans la réduction de son bilan", constate Mohamed el Erian, principal conseiller économique d'Allianz. Les investisseurs restent par ailleurs à l'affût d'éventuelles indications sur le déroulement des discussions commerciales entre dirigeants américains et chinois qui ont débuté dans la journée à Washington.

Valeurs & indicateurs
Tous les indices sectoriels S&P ont fini la journée dans le vert, les progressions les plus marquées profitant au compartiment des hautes technologies (+3,03%), à celui des produits de grande consommation (+2,16%) et à celui de l'industrie (+1,55%).
Meilleure performance du Dow, Apple a bondi de 6,83% au lendemain de la publication de ses résultats, les propos du patron du groupe, Tim Cook, sur les tensions commerciales et la croissance soutenue des revenus tirés des activités de services ayant pris le pas sur les craintes de déclin des ventes d'iPhone. Boeing a parallèlement pris 6,25% après avoir présenté des prévisions de bénéfice et de génération de trésorerie pour cette année nettement supérieures aux estimations du marché. Autre valeur du Dow, McDonald's a progressé de 0,22% après avoir dépassé les attentes en matière de ventes à données comparables. La hausse la plus spectaculaire du jour a profité à Advanced Micro Devices, dont le titre s'est envolé de 19,95% en réaction à l'annonce d'une croissance record des ventes de processeurs pour centres de données et à une prévision de croissance 2019 nettement supérieur au consensus de Wall Street. Dans son sillage, l'indice sectoriel Philadelphia Semiconductor a pris 2,87%. A la baisse, AT&T a chuté de 4,33%, son chiffre d'affaires et ses gains de nouveaux abonnés ayant déçu les analystes.
L'enquête mensuelle ADP sur l'emploi a confirmé la bonne santé du marché du travail à deux jours de la publication des chiffres officiels mensuels: à 213.000, le nombre de créations de postes recensé est nettement supérieur aux 178.000 attendues en moyenne par les économistes interrogés par Reuters. Dans l'immobilier, les promesses de ventes de logements anciens aux Etats-Unis ont reculé en décembre, selon les données de la fédération nationale des agents immobiliers NAR, qui confirment la faiblesse du marché en fin d'année.

Taux & changes
Les rendements des emprunts d'Etat américains, et notamment ceux des échéances les plus courtes, ont nettement reculé après les annonces de la Fed: celui des Treasuries à deux ans a cédé plus de cinq points de base pour tomber à son plus bas niveau depuis près de quatre semaines à 2,51%, tandis que celui des titres à dix ans perdait plus de trois points à 2,6775%. L'écart de rendement ("spread") entre les bons à deux et à dix ans est ainsi remonté à près de 17 points de base, au plus haut depuis une semaine. "Le communiqué était clairement 'colombe'. En réaction, on a vu la courbe des Treasuries se pentifier", a expliqué Justin Lederer, analyste obligataire de Cantor Fitzgerald. Soutenu jusqu'alors par l'enquête ADP sur l'emploi, le dollar a souffert des annonces de la Réserve fédérale, le ton prudent adopté par la banque centrale sur les taux et la perspective d'un ralentissement de la réduction de son bilan étant peu favorables au billet vert. En fin de séance, l'indice mesurant les fluctuations de la devise américaine face à un panier de monnaies de référence cédait 0,4%, au plus bas depuis le 11 janvier. L'euro a profité de cet accès de faiblesse pour remonter jusqu'à 1,1502 dollar avant de revenir autour de 1,1475. La livre sterling a parallèlement fini la journée sans grand changement au lendemain de la baisse déclenchée par le rejet, à la Chambre des communes britannique, d'amendements visant à reporter la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, même si Bruxelles exclut toujours la renégociation de l'accord de sortie réclamé par Londres. La séance de jeudi était animée entre autres les indices d'activité PMI officiels en Chine pour le mois de janvier, par une nouvelle série de publications de résultats en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que par la première estimation de la croissance dans la zone euro au quatrième trimestre.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)