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Bourses : L'Europe finit en hausse, Washington adoucit sa position sur Huawei



Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, profitant du soutien des grandes valeurs technologiques grâce au répit temporaire accordé par Washington à Huawei, ce qui laisse présager une pause dans la guerre commerciale que se livrent Américains et Chinois.À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,50% à 5.385,46 points. Le Footsie britannique a pris 0,25% et le Dax allemand 0,85%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,50%, le FTSEurofirst 300 de 0,50% également et le Stoxx 600 de 0,54%.
Le département américain du Commerce est revenu lundi sur une partie des restrictions qu'il a imposées à Huawei en autorisant temporairement, jusqu'au 19 août, le géant chinois des télécoms à conserver ses réseaux existants et à fournir des mises à jour logicielles pour les possesseurs de ses téléphones.
"Si ce délai vise à donner du temps aux opérateurs télécoms utilisant du matériel Huawei pour trouver des solutions alternatives, on comprend bien que c'est un nouvel exemple de la 'méthode Trump'. Méthode qui consiste à menacer puis à donner un peu de lest avant de resserrer encore la ligne", commente Mirabaud Securities.
Les investisseurs restent donc prudents car Huawei demeure sur liste noire aux Etats-Unis, ce qui le contraint à obtenir une autorisation administrative pour acheter des pièces et composants électroniques aux sociétés américaines.
A l'heure de la clôture européenne, les indices new-yorkais évoluaient à la hausse, soutenus également par les valeurs technologiques, après les signes d'apaisement envoyé par Washington sur le commerce avec la Chine.
L'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie reprend 2,25% après avoir terminé lundi en baisse de 4%, à un creux de plus de deux mois.
En tête du Dow Jones, Intel gagne 2,16%, suivi de près par Apple (+2,08%).
A contrario, les valeurs de la distribution sont en difficulté. La chaîne de grands magasins Kohl's chute de 10,78%, à un creux depuis janvier 2018, après avoir réduit sa prévision de bénéfice annuel à la suite de résultats décevants au premier trimestre. Son concurrent JC Penney perd quant à lui 9,57% après avoir également enregistré une baisse plus forte que prévu de ses ventes trimestrielles à périmètre comparable.

Valeurs & indicateurs
Les fabricants européens de semi-conducteurs, en première ligne dans l'affaire Huawei, se sont distingués après avoir souffert la veille de l'entrée en vigueur du décret américain mettant le groupe chinois sur liste noire. L'indice Stoxx de la technologie a regagné 1,59% après avoir perdu 2,84% lundi.
AMS a pris 3,93% à Zurich et, à Paris, STMicroelectronics (+4,16%) et Atos (+2,66%) ont compté parmi les fortes progressions de la séance.
Contre la tendance, Engie a perdu 2,65%, la plus forte baisse du CAC, un recul lié au détachement du dividende pour l'exercice 2018 alors que le groupe fait l'objet de spéculations quant à un investissement dans le spécialiste des énergies renouvelables Neoen.
Au niveau des indicateurs, les investisseurs ont pris connaissance de l'amélioration de l'indice de confiance du consommateur dans la zone euro en mai, à -6,5 contre -7,3 (révisé) en avril, selon la première estimation de la Commission européenne.

Wall Street reprend du terrain
Après deux séances de repli, la Bourse de New York a fini en hausse mardi, soutenue par le rebond des valeurs technologiques après l'allégement des mesures américaines limitant les activités du groupe chinois Huawei, un geste qui apaise temporairement les craintes de durcissement du conflit commercial entre Washington et Pékin.
L'indice Dow Jones a gagné 197,43 points, soit 0,77%, à 25877,33 et le S&P-500, plus large, a pris 24,13 points, soit 0,85%, à 2864,36.
Le Nasdaq Composite a progressé de 83,35 points, soit 1,08%, à 7785,72.
Le département américain du Commerce est revenu sur une partie des restrictions imposées à Huawei en autorisant jusqu'au 19 août le géant chinois des télécoms à conserver ses réseaux et à fournir des mises à jour logicielles aux possesseurs de ses téléphones.
Le groupe chinois ne peut cependant toujours pas se procurer des composants pour fabriquer de nouveaux produits sans recevoir une autorisation préalable de l'administration américaine.
"Les dernières nouvelles sur Huawei montrent qu'il reste des marges de manoeuvre pour les négociations commerciales avec la Chine, dit Aaron Clark, gérant chez GW&K Investment Management.
Si la hausse a largement dominé la journée, les volumes d'échanges ont été relativement limités avec environ 6,06 milliards de titres traités contre 6,97 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

Valeurs & indicateurs
Ce signe de détente a permis aux secteurs les plus exposés aux tensions commerciales d'enregistrer les meilleures performances du jour, à l'instar des hautes technologies, dont l'indice S&P a repris 1,2%, celui des matières premières (+1,51%).
Plus significatif encore, l'indice Philadelphia des semi-conducteurs, qui avait chuté de près de 7,5% sur les trois séances précédentes, a rebondi de 2,13%.
Parmi les fournisseurs de Huawei, Intel a gagné 2,11%, Qualcomm 1,47%, Xilinx 4,63% et Broadcom 1,02%.
"L'histoire montre que le meilleur moment pour acheter les semi-conducteurs, c'est lorsque les investisseurs pensent qu'ils sont à exclure de tout investissement", notent les analystes de Raymond James dans une note publiée mardi.
Apple a repris de son côté 1,92% après avoir cédé 3,13% lundi en raison des craintes de représailles chinoises.
Dans l'actualité des résultats, le groupe de grands magasins Kohl's a chuté de 12,37% après avoir abaissé sa prévision de bénéfice annuel, conséquence d'un trimestre inférieur aux attentes. Son concurrent J.C. Penney a cédé 7,83%, le marché sanctionnant une baisse plus marquée qu'attendu de ses ventes à magasins comparable.
Home Depot, qui a publié ses trimestriels en début de journée, a fini sur une hausse de 0,25% mais a passé une bonne partie de la séance dans le rouge, la croissance de ses ventes étant tombée à son plus bas niveau depuis trois ans.
La plus forte hausse du Dow Jones est pour DowDupont, qui a gagné 3,09% après l'annonce par DuPont d'un projet de rachats d'actions de deux milliards de dollars censé être appliqué après la scission du groupe prévue le 1er juin.
Aux Etats-Unis, l'unique statistique du jour a été moins favorable: Les reventes de logements aux Etats-Unis ont subi une baisse inattendue de 0,4% en avril à 5,19 millions d'unités en rythme annualisé, en raison de la faiblesse persistante du marché de l'immobilier d'entrée de gamme, confronté à une pénurie de maisons à vendre.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une augmentation de 2,7% à 5,35 millions d'unités.

Taux
La remontée des actions et le regain général d'appétit pour le risque ont défavorisé les emprunts d'Etat, avec pour conséquence une remontée des rendements des Treasuries.
Celui des titres à dix ans gagnait un peu plus d'un point de base en fin de séance à 2,429% et le rendement à 30 ans s'affichait à 2,843%. L'un et l'autre ont atteint en séance leur plus haut niveau depuis une semaine.
Leur hausse s'est brièvement atténuée après la publication des chiffres des reventes de logements.
Le président de la Réserve fédérale de Boston, Eric Rosengren, a par ailleurs dit qu'il ne s'attendait pas à ce que les tensions commerciales rendent nécessaire un assouplissement de la politique monétaire, ce qui a apaisé chez certains la crainte d'une baisse de taux.
Selon une étude de JPMorgan, la part des investisseurs obligataires surpondérant les Treasuries dans leurs portefeuilles atteignait 36% lundi, le plus haut niveau enregistré depuis novembre 2010, contre 32% une semaine plus tôt.

Changes
Profitant de la faiblesse de plusieurs devises asiatiques après des statistiques soulignant l'impact des tensions commerciales sur les économies de la région, le dollar a inscrit un plus haut de quatre semaines face à un panier de devises de référence, contre lequel il prenait un peu plus de 0,1% en fin de séance après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 26 avril. La croissance à Singapour est tombée au premier trimestre à son plus bas niveau depuis près de dix ans et celle de la Thaïlande au plus bas depuis quatre ans.
Le billet vert s'est aussi apprécié face à l'euro, sur lequel les cambistes hésitent à se positionner avant les élections européennes. La monnaie unique européenne se traitait autour de 1,1160 dollar après être revenue à 1,1142, son plus bas niveau depuis le 3 mai.
La livre sterling, elle, n'a que brièvement bénéficié des nouvelles propositions présentées par Theresa May, la Première ministre britannique, pour tenter de débloquer le dossier du Brexit et elle a fini la journée en baisse.
La séance de mercredi était animée entre autres par un discours de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), à partir de 07h30 GMT mais l'événement le plus attendu du jour est la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, à 18h00 GMT.


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