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Bourses : L'Europe clôture en baisse, la crise italienne pèse



Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi à l'issue d'une séance hésitante, les investisseurs ayant marqué une pause avant une série de grands rendez-vous dans la semaine et après deux séances de net rebond dans la perspective d'une relance des grandes économies face au ralentissement mondial.
L'annonce dans l'après-midi de la démission du président du Conseil italien, Giuseppe Conte, qui ouvre la voie à un nouveau gouvernement de coalition ou à des élections anticipées, a pesé sur les actions et favorisé les obligations souveraines, y compris américaines, et d'autres valeurs refuges comme le yen.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,5% à 5.344,64 points. Le Footsie britannique a perdu 0,9%, le Dax allemand 0,55% et le FTSE-MIB Milan 1,11%.
L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,56%, le FTSEurofirst 300 0,68% et le Stoxx 600 0,68%.
Les investisseurs attendent le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale mercredi et celui de la Banque centrale européenne, avant l'intervention vendredi au symposium de Jackson Hole vendredi du président de la Fed, Jerome Powell.
"Les attentes du marché à Jackson Hole (...) sont très fortes", dit Brad Bechtel de Jefferies. "Le marché américain attend beaucoup d'assouplissement monétaire, comme de nombreux autres marchés dans le monde. Le marché cherche littéralement à forcer la main aux responsables des banques centrales."
En Italie, Giuseppe Conte a annoncé qu'il allait remettre sa démission au président de la République alors que l'Italie est plongée dans une crise politique à quelques semaines des arbitrages sur son budget 2020, une annonce qui a pesé sur l'ensemble des rendements obligataires.
La Bourse de New York marque le pas après son fort rebond, affaiblie par le recul des valeurs financières sur fond de baisse des rendements des Treasuries, dans la perspective d'une baisse des taux par les grands banques centrales et face à la crise politique en Italie et au blocage sur le Brexit.
L'indice S&P des banques recule de 0,92% à la clôture en Europe.
Aux valeurs, Netflix abandonne 2,71%, affectée par l'annonce par Walt Disney du lancement de son service de vidéo en ligne au Canada et aux Pays-Bas le 12 novembre, en même temps qu'aux Etats-Unis. Home Depot prend 4,52% après avoir dégagé un bénéfice ajusté supérieur aux attentes. Le numéro un américain des magasins de bricolage a toutefois révisé en baisse sa prévision de chiffre d'affaires 2019-2020, évoquant à la fois la faiblesse des prix du bois et l'impact potentiel de la guerre commerciale sino-américaine sur la consommation. Le groupe internet chinois Baidu s'adjuge 7,08% après un chiffre d'affaires et d'un bénéfice trimestriels meilleurs que prévu, portés par la croissance de sa plate-forme de vidéo en continue.

Valeurs
Casino (+9,22%) est arrivé en tête du SBF 120 après avoir annoncé viser deux milliards d'euros de cessions d'actifs supplémentaires en France, le distributeur espérant accélérer son désendettement et améliorer sa génération de trésorerie. Sa maison-mère Rallye, elle aussi endettée, a bondi de 18,79%.
La plus forte progression du Stoxx 600 revient au bijoutier danois Pandora qui s'est envolé de 10,42% après avoir donné des signes de reprise et maintenu ses prévisions annuelles.
A Londres, BHP a cédé 2,62% après des résultats annuels inférieurs aux attentes et Sainsbury a pris 2,95% après avoir annoncé la baisse des ventes la plus limitée des quatre grands distributeurs alimentaires britanniques sur les trois derniers mois.
Osram a avancé de 1,44% en réaction à des propos de sources disant que les fonds Bain Capital et Carlyle pourraient relever leur offre sur le spécialiste allemand de l'éclairage.
Lufthansa a perdu 1,62% à la suite d'un abaissement de recommandation de Citigroup à "neutre".

A Wall Street, la baisse financière interrompt le rebond
La Bourse de New York a fini en baisse mardi après trois séances de rebond, les investisseurs ayant de nouveau délaissé les actions au profits des valeurs refuges, comme le yen ou les obligations d'Etat, dans l'attente de précisions sur les intentions de la Réserve fédérale face au ralentissement économique.
L'indice Dow Jones a perdu 173,35 points, soit 0,66%, à 25.962,44 et le S&P-500, plus large, a cédé 23,14 points, soit 0,79%, à 2.900,51.
Le Nasdaq Composite a reculé de 54,25 points, soit 0,68%, à 7.948,56.
Le S&P-500 avait gagné près de 3% sur les trois séances précédentes grâce aux espoirs de relance et de baisse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, dans la zone euro et en Chine, ramenant à moins de 3,5% son repli par rapport à son record de clôture du 26 juillet.
"Les marchés sont montés très fort ces tout derniers jours, donc il y a un peu de prises de bénéfice", constate Gary Bradshaw, gérant de Hodges Fund.
Le repli a aussi été favorisé par la prudence de mise avant les importants rendez-vous des prochains jours: les investisseurs attendent mercredi le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale et vendredi le discours du président de la Fed, Jerome Powell, au symposium économique de Jackson Hole.

Valeurs
L'indice S&P des banques a cédé 1,58% et le compartiment financier dans son ensemble 1,4%, le repli le plus marqué des 11 grands secteurs de l'indice, en réaction au reflux des rendements obligataires, favorisé par la perspective de nouveaux assouplissements monétaires et par les tensions politiques en Italie et autour du Brexit.
Au sein du Dow Jones, American Express a perdu 2,4%, JPMorgan Chase 1,27% et Goldman Sachs 1,1%.
Longtemps dans le vert, le secteur de la consommation non contrainte a fini par céder au mouvement général de repli pour abandonner en clôture 0,08%, malgré la hausse de 4,4% de Home Depot, de loin la meilleure performance du Dow.
Les résultats supérieurs aux attentes du numéro un mondial des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur l'ont emporté aux yeux des investisseurs sur la révision à la baisse de sa prévision de chiffre d'affaires, conséquence entre autres de la chute des prix du bois.
"Les résultats de Home Depot montrent que les gens continuent d'investir dans leur logement, ce qui est une bonne chose pour Wall Street et pour la consommation aux Etats-Unis", dit Gary Bradshaw.
Parmi les principaux contributeurs à la baisse du S&P-500, Facebook a cédé 1,27% après l'annonce d'une amélioration de l'accès des utilisateurs du réseau social aux données partagées par celui-ci avec d'autres sites et applications. Les informations de presse selon lesquelles l'Union européenne enquête sur le projet de cryptomonnaie Libra ont également pesé sur le cours.
Netflix a perdu 3,36% face aux perspectives d'intensification de la concurrence: Walt Disney (-0,12%) lancera en novembre de son offre de vidéo en ligne au Canada et aux Pays-Bas en plus des Etats-Unis, tandis que selon Bloomberg, Apple (+0,00%) prépare lui aussi pour novembre la commercialisation de sa propre plate-forme, Apple TV+.

Changes
La baisse des rendements obligataires et le repli d'une partie des cambistes sur des monnaies jugées plus sûres se sont traduits par une baisse du dollar, qui cédait 0,19% en fin de séance face à un panier de devises de référence.
Son repli était plus marqué face au yen (-0,36%) et au franc suisse (-0,39%), qui profitent généralement des accès d'aversion au risque.
L'euro, lui, se traitait alors à 1,1098 dollar, en hausse de 0,2% malgré la démission du président du Conseil italien, certains observateurs croyant encore possible d'éviter des élections anticipées, considérées comme le pire des scénarios.
Le yen et le franc suisse ont bénéficié de leur statut de valeurs refuge, tandis que la livre sterling perd 0,4% face à la situation de blocage sur le Brexit.

Taux
Les rendements italiens ont chuté et l'écart de rendement ("spread") avec le Bund allemand s'est réduit après l'annonce de la démission de Giuseppe Conte, qui a souligné les risques qu'entraînerait la convocation d'élections anticipées. "Conte a pas mal insisté sur le fait que retourner aux urnes prochainement n'irait pas dans l'intérêt du pays", explique Luca Cazzulani, stratège taux d'UniCredit. "Il est trop tôt pour prédire l'orientation des rendements mais moins des élections anticipées seront probables, plus la corrélation entre les BTP et les autres marchés sera forte." La perspective d'un assouplissement de la politique de la Banque centrale européenne (BCE) favorise aussi la baisse des rendements, a-t-il ajouté. Les rendements américains ont également perdu du terrain face à la crise italienne, mais aussi dans l'attente d'une baisse des taux directeurs. Le Bund allemand, la référence pour la zone euro, est tombé à -0,691% contre -0,644% la veille. Olli Rehn, gouverneur de la banque centrale de Finlande et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a dit que l'institution était décidée à agir si les perspectives d'inflation à moyen terme restaient loin de l'objectif d'un taux inférieur à mais proche de 2%.


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