Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, terminant le trimestre sur une note positive à la faveur des signes de progrès dans les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,02% à 5.350,53 points. Le Footsie britannique a pris 0,62% et le Dax allemand a gagné 0,86%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,95%, le FTSEurofirst 300 a gagné 0,56% et le Stoxx 600 a avancé de 0,6%. Sur le trimestre, le CAC 40 gagne 13,1% et le Stoxx 600 prend 12,23%, leur meilleur trimestre depuis quatre ans. L'Europe boursière est repartie de l'avant pour la dernière séance du premier trimestre, portée par les espoirs d'un accord dans l'épineux dossier du commerce entre Américains et Chinois. Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et la Maison blanche ont indiqué vendredi avoir eu des discussions "fructueuses" cette semaine à Pékin dans le cadre des négociations destinées à trouver une issue au contentieux opposant les deux premières puissances économiques mondiales.
Ce regain d'espoir sur le commerce, qui ranime l'intérêt des investisseurs pour les actifs risqués et entraîne les rendements obligataires à la hausse, atténue pour le moment les interrogations autour de la vigueur de l'économie américaine.
Cette nouvelle journée de vote s'est soldée par un rejet par les députés britanniques de l'accord de Brexit, ce qui accroît le risque d'un retrait sans accord ou la possibilité d'un report de plus longue durée de la date de départ du Royaume-Uni de l'Union européenne. Ce nouveau revers pour Theresa May a fait reculer la livre et réduit la progression du Footsie 100. La Bourse de New York évoluait en hausse au moment où les marchés européens clôturaient, gagnée par l'optimisme sur les discussions sino-américaines. Le Dow Jones prenait 0,54%, le S&P-500 avançait de 0,38% et le Nasdaq Composite progressait de 0,6%. Les valeurs sensibles à la question du commerce comme Caterpillar gagnait 2,24%. Pour ses débuts sur le Nasdaq, Lyft progressait de 12,18% à 80,77 euros, valorisant la société de véhicules de transport avec chauffeur à 24,3 milliards de dollars (21,6 milliards d'euros).
Valeurs & indicateurs
En Europe, les secteurs sensibles à la thématique commerciale comme les ressources de base (+1,73%), la technologie (+1,61%) ou l'automobile (+1,47%) ont soutenu la tendance. A Paris, STMicroelectronics a fini en tête du CAC avec un gain de 3,42%. La cote a également été animée par des publications d'entreprises, notamment les résultats annuels d'Altice Europe, très bien accueillis. L'opérateur télécoms a pris 26,27% après avoir dit tabler sur un retour à la croissance en France en 2019. Hennes & Mauritz (H&M) a bondi de 9,56%, permettant au secteur de la distribution de gagner 1,4%, après avoir fait état d'une baisse moins forte que prévu de son bénéfice trimestriel imposable. A l'inverse, le voyagiste TUI a reculé de 4,49% après avoir dit que son bénéfice serait amputé de 200 millions d'euros en 2019 en raison des interdictions de vol frappant le Boeing 737 MAX à la suite de deux catastrophes aériennes impliquant cet appareil. Les dépenses des consommateurs américains ont rebondi plus faiblement que prévu en janvier et l'inflation n'a que très légèrement augmenté, ce qui suggère que l'économie perd rapidement de son dynamisme après le ralentissement de la croissance au quatrième trimestre. Du côté de la conjoncture en zone euro, les ventes au détail en Allemagne ont progressé de 0,9% en février alors que les économistes les attendaient en repli de 0,9%.
Wall Street finit dans le vert son meilleur trimestre depuis 2009
La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, portée par un regain d'optimisme sur les discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, confortant ainsi sa meilleure performance trimestrielle depuis près de dix ans. L'indice Dow Jones a gagné 211,22 points, soit 0,82%, à 25.928,68. Le S&P-500, plus large, a pris 18,96 points, soit 0,67%, à 2.834,40. Le Nasdaq Composite a progressé de 60,16 points, soit 0,78%, à 7.729,32. Sur la semaine, le Dow s'est adjugé 1,67%, le S&P-500 1,2% et le Nasdaq 1,13%. Le mois de mars se solde par une hausse de 0,05% pour le Dow, de 1,79% pour le S&P-500 et de 2,61% pour le Nasdaq. Sur les trois premiers mois de l'année, le S&P-500 affiche une progression de 13,07%, sa meilleure performance depuis le troisième trimestre 2009. Il s'agit en outre de sa plus forte hausse sur un premier trimestre depuis 1998.
Les propos du secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, évoquant des entretiens "fructueux" avec ses interlocuteurs chinois à Pékin et les informations de la presse officielle chinoise sur les progrès réalisés par les deux parties sont jugés de bon augure pour la suite des pourparlers la semaine prochaine à Washington.
"La perspective de voir la guerre commerciale s'achever à très court terme dope la confiance des investisseurs, ce qui nous permet de terminer le trimestre sur d'assez belles hausses", a commenté Peter Cardillo, chef économiste de Spartan Capital Securities.
Autre élément encourageant: le retour en territoire positif de l'écart entre le rendement des bons du Trésor à dix ans et celui des titres à trois mois, qui met fin à la première inversion de cette partie de la courbe depuis 2007, un phénomène qui a nourri les craintes de récession pendant une semaine.
Les échanges ont porté au total sur 7,41 milliards d'actions, contre 7,52 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.
Valeurs & indicateurs
L'indice S&P des valeurs industrielles, toujours sensible aux informations sur l'évolution des tensions commerciales, a gagné 1,01% et le Philadelpia des semi-conducteurs, dont de nombreuses composantes réalisent une part importante de leur activité en Chine, 1,58%. Le compartiment des technologiques a pris 0,98%. Lyft a brillé pour sa première séance de cotation. Le titre du principal concurrent d'Uber sur le mondial des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a fini la journée à 79 dollars après un pic à 88,60 dollars, 23% au-dessus du prix d'introduction (72 dollars). Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Celgene a bondi de 7,88%; le groupe de conseil aux investisseurs Institutional Shareholder Services (ISS) s'est prononcé pour l'offre de rachat présentée par Bristol-Myers Squibb (-0,27%). A la baisse, DowDuPont a perdu 1,12% après que plusieurs analystes ont revu à la baisse leur objectif de cours. Aux Etats-Unis, les dépenses de consommation des ménages ont rebondi moins nettement qu'attendu en janvier, augmentant de 0,1% alors que le consensus Reuters les donnait en hausse de 0,3%. En février, les revenus des ménages ont progressé de 0,2%.
Le moral du consommateur s'est par ailleurs amélioré plus que prévu en mars selon les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan, dont l'indice de confiance est remonté à 98,4 après 93,8 le mois dernier et 97,8 en première estimation.
Du côté du marché immobilier, les ventes de logements neufs ont augmenté de 4,9% en février pour atteindre leur plus haut niveau depuis 11 mois.
Taux
Les rendements des emprunts d'Etat américains sont remontés, une réaction logique au regain d'appétit des investisseurs pour les actifs risqués après les nouvelles jugées rassurantes sur le dossier du commerce sino-américain. Celui des bons du Trésor à dix ans s'affichait en fin de séance à 2,405%, plus de six points de base au-dessus du plus bas de près de 15 mois touché jeudi à 2,34%. Ce rebond a permis à l'écart entre les rendements américains à dix ans et trois mois de redevenir positif, le trois mois restant sous la barre des 2,4%, après une semaine d'inversion jugée préoccupante car perçue comme un signal avant-coureur de récession. Les contrats à terme sur les taux d'intérêt intègrent désormais une probabilité de 67% de baisse de taux d'ici fin décembre selon le baromètre FedWatch de CME Group.
Changes
Orienté à la baisse en tout début de séance, le dollar a ensuite profité d'un nouvel accès de faiblesse de la livre sterling après le nouveau rejet par les députés britanniques du projet d'accord de sortie de l'Union européenne négocié par le gouvernement de Theresa May. Ce rejet, le troisième en trois mois, accroît encore le risque d'un "no deal", un Brexit désordonné. Au moment de la clôture à Wall Street, la livre sterling abandonnait environ 0,2% face au dollar, contre lequel elle avait auparavant enfoncé le seuil de 1,30. L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, prenait alors 0,06% après avoir cédé jusqu'à 0,2%. L'euro se traitait pratiquement inchangé à 1,1220 dollar mais il affiche sur l'ensemble du mois de mars un recul de 1,35% face la devise américaine, sa plus mauvaise performance mensuelle depuis octobre.
A suivre lundi :
La séance de lundi sera animée entre autres par la publication des résultats définitifs des enquêtes auprès des directeurs d'achats (PMI) du secteur manufacturier en Europe et par l'indice ISM du secteur aux Etats-Unis. En zone euro, les investisseurs attendent aussi la première estimation de l'inflation en mars, à moins de dix jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
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Posté Le : 01/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : I A
Source : www.lemaghrebdz.com