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Wall Street entame le dernier mois de l'année avec une série d'indicateurs à jauger, dont le très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain, et des interrogations sur les conséquences de la chute des prix du pétrole sur l'économie et les banques centrales. Au cours des quatre dernières séances, l'indice Dow Jones Industrial Average est monté de 0,10% à 17 828,24 points, un niveau jamais atteint auparavant. Le marché était fermé jeudi à l'occasion de Thanksgiving. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grimpé de 1,67% à 4 791,63 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500, le plus regardé par les investisseurs, a avancé de 0,20% à 2 067,56 points.Au cours des prochaines séances sera publiée la première salve de statistiques sur l'état de l'économie des Etats-Unis au mois de novembre et "elle devrait montrer que l'activité continue de croître à un rythme solide", selon les experts de Nomura: lundi seront diffusés les chiffres sur l'activité dans le secteur manufacturier, mardi sur les dépenses de construction et les ventes de voitures mardi, et mercredi sur l'activité dans les services. Mais c'est surtout la publication vendredi du rapport sur la situation du marché du travail en novembre, précédée mercredi par les chiffres de la société de services informatiques aux entreprises ADP sur le secteur privé, qui retiendra l'attention des courtiers. "Ce sera la dernière lecture au niveau de l'emploi avant la prochaine réunion de la Réserve fédérale", les 16 et 17 décembre, "et les chiffres seront utilisés pour anticiper un éventuel changement de discours de la part de ses responsables", souligne Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.Après avoir cessé ses injections de liquidités dans l'économie, la banque centrale avait notamment assuré en octobre qu'elle laisserait les taux d'intérêt proches de zéro pendant "une période de temps considérable". Les investisseurs, qui guettent le moment où la Fed commencera à relever ses taux d'intérêt, veulent savoir si cette phraséologie va changer. Ils surveilleront aussi à cet égard la diffusion mercredi du Livre beige de la Fed, un rapport de conjoncture sur la première puissance économique mondiale publié toutes les six à huit semaines. L'impact du plongeon des cours de brut, qui sont tombés à New York à leur plus bas niveau depuis 2009 après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole de ne pas réduire sa production, seront aussi sur le radar des investisseurs. "La réaction initiale est de se dire que la baisse des coûts de l'essence est bonne pour les consommateurs, et donc une bonne nouvelle au moment du lancement de la saison des achats de fin d'année", relève Peter Cardillo de Rockwell Global Capital. Mais cela pourrait aussi déclencher selon lui des troubles dans plusieurs pays dépendants fortement du pétrole, éveillant ainsi de nouvelles sources d'incertitude géopolitique.Plusieurs observateurs craignent par ailleurs que la baisse des coûts de l'énergie renforce les pressions déflationnistes, en Europe notamment. Cela alimente en tout cas les attentes avant la dernière réunion de la Banque centrale européenne jeudi. "Cela va peut-être aussi inciter la Fed à adopter une position plus attentiste et à attendre de voir l'impact de la baisse des cours du pétrole sur la consommation mais aussi sur l'ensemble de l'économie", remarque Jack Ablin de BMO Private Bank. Cela ne devrait toutefois pas, selon lui, freiner l'activité sur le marché des actions d'ici la fin du mois. "La plupart des gestionnaires de fonds n'ont pas fait aussi bien que les indices de référence cette année", explique-t-il. "Ils sont sous pression et vont devoir mettre en place des stratégies assez offensives pour tenter de rattraper le coup." Vendredi, la séance était surtout marquée par la conclusion de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé, de ne pas réduire sa production malgré la déroute les prix de l'or noir depuis l'été, a souligné Peter Cardillo de Rockwell Global Capital. Dans la foulée de cette annonce jeudi, les cours du Brent à Londres et du WTI à New York sont descendus à leur plus bas niveau depuis 2010."C'est une nouvelle à double tranchant", a commenté le spécialiste. "C'est bon pour le consommateur, mais si les prix continuent de glisser, cela peut aussi se traduire par des émeutes (dans les pays dont les revenus reposent principalement sur l'exploitation du brut) et des troubles géopolitiques", a-t-il estimé. Dans l'immédiat, "les Américains, ainsi que les Européens d'ailleurs, devraient juste profiter de cette aubaine", a estimé Jack Ablin de BMO Private Bank. D'ailleurs, en cette journée de "Black Friday" qui représente aux Etats-Unis un temps fort commercial majeur, plusieurs groupes de distribution ont été brigués par les courtiers: le géant mondial du secteur Wal-Mart a enregistré la plus forte hausse du Dow Jones (+3,01% à 87,54 dollars), Target a gagné 2,55% 74,00 dollars et Macy's 2,17% 64,91 dollars. La chaîne de magasins de produits électroniques grand public Best Buy a de son côté progressé de 1,73% à 39,42 dollars malgré le blocage temporaire de son site internet vendredi dans la matinée. les actions du secteur des transports ont aussi largement bénéficié de la chute des prix du brut: American Airlines a bondi de 7,92% à 48,53 dollars, Delta de 5,49% 46,67 dollars, SouthWest de 6,47% à 41,82 dollars et United de 8,18% 61,23 dollars.Nouvelle donne pour les banques centralesTouchées de plein fouet par ce plongeon de l'or noir, les majors pétrolières ExxonMobil et Chevron ont en revanche chuté respectivement de 4,17% à 90,54 dollars et de 5,42% à 108,87 dollars. Les compagnies de services parapétroliers ont, elles aussi, été très affectées, à l'instar d'Halliburton (-10,86% à 42,20 dollars), Transocean (-9,71% à 21,01 dollars) ou Schlumberger (-7,39% à 85,95 dollars). Cette nouvelle donne sur le marché de l'énergie est par ailleurs "une information frustrante pour les banquiers centraux dans la mesure où la glissade des prix du brut va continuer à encourager les tendances déflationnistes", a relevé Patrick O'Hare de Briefing.com en soulignant que l'inflation était tombée à 0,3% en novembre dans la zone euro contre 0,4% en octobre. Cela met notamment une pression supplémentaire sur le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, pour qu'il annonce des mesures supplémentaires de relance de l'économie. Mais cela pourrait aussi inciter la Réserve fédérale américaine à ne pas relever aussi tôt que prévu ses taux d'intérêt, une perspective qui n'est pas sans réjouir les courtiers américains qui profitent largement des taux bas de la Fed. Parmi les autres valeurs du jour figurait Google, qui s'est adjugé 0,25% à 549,08 dollars au lendemain d'une résolution du Parlement européen appelant à son démantèlement, un texte symbolique mais qui met une pression supplémentaire sur le géant d'internet. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,194% contre 2,234%, mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,910% contre 2,940%.




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